Fermoscopie 2023
Fermoscopie 2023 : une rentabilité diminuée en grandes cultures en BFC
Les Cerfrance de Bourgogne Franche-Comté ont présenté leur traditionnelle « photographie » de l’économie agricole régionale sur les principaux secteurs. Ce dernier article que nous consacrons aux résultats collectés est consacré aux résultats observés en grandes cultures.
Une fois de plus, la campagne 2023 en grandes cultures, sur la Bourgogne Franche-Comté (BFC), reste marquée par le contexte géopolitique et la guerre entre la Russie et l’Ukraine (voir aussi page 10 de ce même numéro). L’inflation, concernant notamment les prix des engrais, aura eu un impact sur les résultats économiques du secteur avec une baisse du prix du blé observée depuis fin 2022, alors qu’il avait dépassé les 400 euros / t entre mars et juin 2022. Les cours semblent toutefois s’être stabilisés autour de 220 / 230 euros / t depuis ce mois d’octobre. 2023 s’est caractérisée par de bons rendements au niveau mondial et les productions céréalières et oléoprotéagineuses de la Russie et de l’Ukraine pèsent lourd sur les marchés mondiaux. En BFC, si l’année a été globalement très chaude, le printemps a, lui, été relativement arrosé. Les fortes chaleurs qui se sont produites à partir de juin ont néanmoins eu un impact négatif sur la taille des grains. En blé et orges d’hivers, les rendements se situent dans la moyenne de ces dernières années (62 q/ha en blé tendre et 64 q en orges d’hiver). Les orges de printemps ayant, pour leur part, été décevants (45 q). La bonne surprise est venue des colzas, soja et tournesol (respectivement 31 q/ha, 28 q et 27 q).
Rentabilité modeste
De manière globale, et même si l’hétérogénéité est une donnée récurrente pour les grandes cultures régionales, les analystes de Cerfrance BFC ont constaté qu’elle était particulièrement marquée en 2023. Au bilan de cette année, pour ce qui concerne les grandes cultures en plaine, on a un produit de cultures en baisse de 10 % et des charges opérationnelles en forte hausse (+31 %). Un contexte qui entraîne une baisse de l’Excédent brut d’exploitation (EBE) de 46 %. Sur les plateaux, c’est encore pire avec une baisse du produit cultures de 15 %, des charges opérationnelles en hausse de 32 % et, au final un EBE qui chute de 68 %. Au bout du compte, on a, en plaine, un résultat courant / Utaf qui passe de 75 800 euros à 22 100 euros et, sur les plateaux, un passage d’un résultat positif en 2022 de 53 800 euros à une perte de 2 200 euros en 2023. C’est donc le retour à une rentabilité modeste qui se trouve ainsi traduit. De ce fait, Sandrine Nacht, conseillère d’entreprise et référente Grandes cultures au sein de Cerfrance BFC, estime qu’il est plus que jamais nécessaire, pour les producteurs, de « suivre au plus près les coûts de production. C’est d’autant plus nécessaire avec des charges de structures encore hautes aujourd’hui et qui vont le rester en 2024 ». Il faudra aussi continuer à raisonner l’ensemble de ses investissements.