Biodynamie / agroforesterie
« L'arbre est la machine à réguler le climat »
Le domaine Brocard, situé à Préhy, travaille depuis 25 ans en biodynamie avec pour but de favoriser la vie du sol et de la vigne. En complément, les viticulteurs se sont lancés dans l’agroforesterie avec notamment un objectif de planter 30 000 arbres d’ici dix ans autour et dans leurs parcelles.
« Cela fait 25 ans qu’on travaille en biodynamie, où le but est de favoriser la vie dans le sol et dans la plante », commence Julien Brocard, viticulteur à Préhy.
Ingénieur de formation, lorsque ce dernier choisi de venir travailler au sein du domaine familial (le domaine Jean-Marc Brocard), sa volonté était de comprendre comment les maladies arrivaient au niveau de la plante et tout ce qu’il peut se passer dans les sols. « Au domaine, on a toujours cherché à rendre plus sain l’environnement et cela passait déjà par arrêter tous désherbants, qui déstabilisent, abîment, mortifient et fossilisent les sols, ce qui empêche le développement de la vie. C’est pour cela qu’on est passé en labour toute l’année sur une grosse partie des vignes, pendant pas mal d’années », explique Julien Brocard.
Ayant la volonté d’aller encore plus loin, les viticulteurs ont pris la décision, il y a quatre ans, de se lancer dans l’agroforesterie, en complément de la biodynamie. « Pourquoi ? Car on cherche à limiter les labours. Lorsque le sol est nu toute l’année, il est abîmé par la sécheresse et les coups de chaud, ce qui impacte la fertilité du sol. Alors, on cherche de plus en plus à mettre des couverts végétaux. On essaie de faire des semis, de rouler les cultures, mais cela à des contraintes importantes comme les gelées. Mais l’objectif à travers cela est de couvrir le sol pour qu’il reste humide pendant la période estivale. Aussi, cela crée de la biomasse naturelle qui va nourrir toute la microfaune et la microflore, qui vont stimuler la vie du sol ».
Objectif 30 000 arbres
Quant aux couverts végétaux ? « On met plusieurs variétés, souvent une céréale, une légumineuse et une 3e variété, associées. Certaines cultures vont permettre de créer de la biomasse, d’autres de structurer le sol », poursuit-il. « On fait cela sur 20 à 40 ha en fonction des années (sur les 200 ha que compte au total le domaine) ».
Et les vignerons ne comptent pas s’arrêter là. « On va redessiner nos parcelles avec des arbres, pour humidifier les sols. On a pour objectif de planter environ 30 000 arbres de manière continue dans les dix prochaines années à venir. Et si on peut le faire en moins de temps, on le fera. Cela commencera dès cet hiver ».
Pour Julien Brocard, « la meilleure façon d’harmoniser une parcelle est de le faire avec des arbres. L’arbre est la machine à réguler le climat, l’humidité, le vent, et on n’en connaît pas vraiment d’autre aujourd’hui », sourit-il. Une vingtaine de variétés différentes sont prévues d’être plantées, à la fois dans les contours des parcelles, mais aussi dans les trailles.
