Pocket film
Alliance des deux

Chloé Monget
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Pour Mélody Gauthier, Camille Deroche et Jeanne Aubertel, élèves en BTS PA 2e année au Legta de Challuy, allier nouvelles pratiques et place des femmes dans le milieu agricole était une évidence pour la réalisation de leur projet d'initiative et de communication (PIC) ; explications. 

Alliance des deux
De gauche à droite : Jeanne, qui souhaite devenir conseillère en élevage et pourquoi pas s'installer plus tard, Mélody qui voudrait également devenir conseillère en élevage (sans projet d'installation) et enfin Camille qui espère s'installer en bovins Charolais. Crédit photo : Jeanne, Mélody et Camille.

« Le projet d'initiative et de communication (PIC) est un passage obligé pour valider notre cursus » soulignent Mélody Gauthier, Camille Deroche et Jeanne Aubertel, toutes les trois 19 ans et étudiantes en BTS PA 2e année au Legta de Challuy. Elles ajoutent : « Du coup, nous avons opté pour deux sujets qui nous tiennent à cœur et qui résonnent dans nos parcours personnels ». Ainsi, elles ont choisi de traiter de la place des femmes dans le monde agricole et des nouvelles techniques de production. 

Expérience personnelle

« Par le passé, nous avons pu expérimenter le regard de certains sur notre choix professionnel en tant que femme. Les a priori revenant le plus souvent étant le manque de force ou de compétences de par notre sexe. Nous voulions absolument en parler car ces préjugés sont encore très présents dans certaines exploitations et qu'il est grand temps que ça change. De plus, aujourd'hui, de nouveaux outils permettent de pallier au manque de force, et nos parcours scolaires ou nos stages nous offrent les mêmes connaissances que nos camarades de classe ». En parallèle, les étudiantes ont été touchées par un autre sujet : « Au Salon de l'Agriculture à Paris, nous avons entendu des réflexions complètement déconnectées de ce que nous pouvons faire en agricole mais nous ne pouvons en tenir rigueur aux gens car les anciennes générations n'ont pas assez expliqué leurs métiers aux citadins ; creusant années après années le gouffre entre les deux. Même si grâce au travail de communication des nouvelles générations via les réseaux sociaux notamment, cela tend à se gommer, on constate que des idées reçues sur notre profession persistent ». Ainsi, c'est tout cela qu'elles souhaitaient aborder dans le cadre de leur PIC. Mais, pour ce faire, elles devaient choisir un médium. 

Transmission du message

« Pour que notre message passe le mieux, nous avions pensé à faire un court métrage. Puis, en discutant avec Guillaume Bouché, responsable de l'exploitation du Legta de Challuy « Le pré des Athénées », il nous a informées que le lycée attendait une labellisation Ecophytoterre (voir TDB n°1719 p.18). De fil en aiguille, il nous a présenté le concours national de l'organisme dont la thématique cette année est : « Les phytos, il en faut ? » (voir : https://educagri.fr/action-educ/pocket). Ouvert à toutes les classes de la 4e au BTS, ce concours est porté par Educagri éditions. « Nous avons été très emballées à l'idée, et nous sommes lancées avec ce moyen de communication qu'est le pocket film (film court de 3 min) ». Scénarisé, le film les amène donc à endosser des rôles pour présenter leurs sujets : Camille devient une éleveuse, Mélody, une voisine citadine peu attirée par l'agriculture et Jeanne, une conseillère d'élevage. Ce mini-film sera, s'il est retenu par le jury, mis en ligne sur : https://www.youtube.com/channel/UCqSmOc-f6XlL3e_J4fjTYQQ 

Un avenir chargé 

Si le PIC est ponctuel, leur volonté de communiquer sur leur profession est très ancrée : « Chef d'exploitation, salarié ou encore tous les métiers annexes comme le para-agricole ou bien le conseil d'élevage sont des professions méconnues du grand public. Nous pensons qu'il est nécessaire de les faire découvrir via les réseaux sociaux car nous sommes persuadés qu'avec une meilleure connaissance de tous les pans du secteur agricole, le grand public n'aura pas le même regard sur nous. Lui prouver que notre domaine d'activité est en constante évolution et qu'il prend en compte des enjeux importants comme le bien-être animal ou la protection de l'environnement, est une de nos futures missions. En plus, cela pourra peut-être attirer d'autres personnes, hors cadre, dans nos filières et ainsi éviter la raréfaction de personnel. Nos métiers ont un avenir, il faut simplement le montrer ».

 

Image supplémentaire
Afin de suivre les aventures des trois jeunes femmes, retrouvez-les sur Instagram : moi_lagricultrice_de_demain Crédit photo : Jeanne, Mélody et Camille.