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Les quatre axes prioritaires de travail présenté par le préfet

Christopher Levé
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Pascal Jan, préfet de l’Yonne, a présenté ses vœux le vendredi 19 janvier, dans les salons de la préfecture de l’Yonne. À cette occasion, il a présenté quatre axes prioritaires de travail pour cette année 2024 : soutenir la ruralité, accompagner la transition écologique, garantir la sécurité les sécurités des Icaunais, et travailler sur les habitats dits « indignes ».

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Pascal Jan, préfet de l'Yonne, a présenté ses quatre axes prioritaires de travail pour 2024 lors de ses voeux.

Afin de coller au mieux aux besoins de l’Yonne, un département rural sur 97 % de sa géographie et sur deux tiers de sa population, Pascal Jan, le préfet du département icaunais, a présenté ses quatre axes prioritaires de travail pour cette année 2024, lors de ses vœux, le vendredi 19 janvier, à Auxerre. Quatre axes, « qui n’épuisent pas, bien évidemment, toutes les missions que nous devrons réaliser au quotidien », assure-t-il. Les voici :

- Le soutien de l’État à la ruralité.

« Ce sont des mesures de l’agenda rural, déployé en 2017, complété par un ambitieux programme, France ruralité, présenté par le gouvernement au cours de l’été 2023, qui entend créer des conditions d’une revitalisation. Dans l’Yonne, ce plan a été travaillé, avec les élus, autour de 15 priorités. Le but est que l’action de l’État dans le département soit lisible, compréhensible, intelligible, par les citoyens et par les élus. Ces 15 priorités, je les ai articulées autour de trois thèmes : travailler en ruralité, habiter en ruralité et s’épanouir en ruralité. À travers ce plan France ruralité, il s’agit d’apporter une réponse concrète et visible aux défis identifiés : la santé et l’accès aux soins, l’accès aux services publics, la sécurité en milieu rural (celle au quotidien, celle environnement et la cybersécurité), la lutte contre la délinquance environnementale, ainsi que la lutte contre les addictions », liste Pascal Jan.

- La transition écologique.

« Accompagner la transition écologique, c’est s’inscrire dans une démarche, celle de la planification écologique lancée à l’automne dernier par le gouvernement. Pour faire face à l’urgence climatique, la France s’est fixé un objectif extrêmement ambitieux, celui de baisser de 55 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, par rapport à 1990, pour rester sous la barre des 1,5 °C de réchauffement climatique ».
Pour mener à bien cette planification écologique, il est donc nécessaire « d’établir de manière coordonnée l’ensemble des acteurs du territoire, pour permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Tous les domaines d’activité sont concernés : les transports, le logement, l’agriculture, l’industrie, la consommation d’énergie des particuliers, etc. Cette planification se décline en six grands chantiers : mieux se déplacer, mieux se nourrir, mieux produire, mieux se loger, mieux consommer et mieux protéger notre écosystème », détaille le préfet.
Pour mettre cela en œuvre, l’État assure que des aides seront mises en place pour soutenir ces évolutions et transitions. « Les entreprises et le monde agricoles vont être impliqués dans ce plan. Les agriculteurs seront amenés à faire leurs diagnostics pour alimenter les données nationales. Le prochain rendez-vous donné à tous les élus et représentants du monde agricole est fixé à la fin mars, pour faire une restitution de ce diagnostic ».

- Garantir les sécurités des Icaunais.

« La sécurité des Icaunais c’est d’abord la tranquillité au quotidien et la prévention de la délinquance. Pour suivre cet objectif, j’ai demandé au Colonel Nanni, de la gendarmerie de l’Yonne, de déployer un plan de sécurité de proximité en ruralité qui vise à garantir la présence visible des forces de l’ordre à l’échelle d’un territoire vaste et inégalement habité. Il s’agit surtout de renforcer une démarche pour les accueils décentralisés (assurés par exemple dans les mairies, hors les murs des gendarmeries) une présence sur le territoire, des visites dans les exploitations agricoles, une connaissance plus fine par les jeunes gendarmes de qui compose le territoire, et des audits de sécurité personnalisés auprès des différents acteurs du tissu économique.
J’ai également demandé qu’un plan de sécurité en urbanité soit mis en place, auprès du commissaire Halm (pour la police nationale) », indique-t-il.
La sécurité des habitants du territoire au quotidien, c’est aussi la réponse locale aux grands défis qui concernent le territoire national : la lutte contre la délinquance, la lutte contre les addictions, la lutte contre les stupéfiants (y compris dans les établissements scolaires, dont les lycées agricoles), la lutte contre les violences intrafamiliales et la lutte contre la menace terroriste, « dont la vigilance ne doit pas être réduite à la veille des jeux olympiques (qui auront lieu cet été en France) ».
Il poursuit. « La sécurité des Icaunais, c’est aussi la protection de notre environnement, selon trois enjeux prioritaires : la préservation de l’eau, la lutte contre les dépôts sauvages et la lutte contre les infractions à l’urbanisme. La sécurité des Icaunais c’est également le développement de la cybersécurité, dont j’en fais une priorité absolue et continue. C’est un mal invisible qui gangrène les entreprises. C’est aussi la sécurité routière. Dans l’Yonne, on peut se féliciter de plusieurs chiffres : une baisse de 21 % des accidents de la route en 2023, une baisse de 19 % des blessés graves, une baisse de 23 % des accidents corporels. Cependant, il y a un point noir : le nombre de personnes tuées est strictement identique à celui de 2022, soit 35 morts, ce qui est beaucoup trop. L’idée est donc de continuer à avoir une action préventive mais aussi répressive, notamment à travers une mesure qui semble porter ses fruits, qui est l’immobilisation des véhicules pendant sept jours pour ceux pris pour alcoolémie, stupéfiants ou pour vitesse excessive. Dans ces cas, on retire le véhicule qui est une arme par destination ».
Dans l’Yonne, 63 véhicules ont été immobilisés en 2022, 396 en 2023. « L’objectif est de dépasser les 500 ou les 600 en 2024. Une plus grande sévérité des infractions les plus graves sera le leitmotiv pour cette année 2024 ».
Enfin, Pascal Jan a mis en avant le secours aux personnes dites civiles. « Nous allons poursuivre en 2024 le travail réalisé avec les collectivités sur l’objectif commun de gestion de crise. J’attire notamment l’attention sur les plans communaux de sauvegarde, en particuliers de leur exhaustivité et de leur actualisation. Nous poursuivons aussi notre travail sur l’articulation continue de la couverture blanc/rouge de notre département. Il y a des problèmes d’accès, de rapidité de nos services de secours pour intervenir auprès d’une victime. Ainsi, une réflexion est en cours concernant un plan blanc/rouge pour essayer de concevoir de façon globale le soin et le secours ».

- Lutter contre l’habitat indigne.

Pour ce dernier axe, le préfet de l’Yonne a rappelé que « dans notre département, c’est près de 10 000 logements qui sont concernés par cette problématique. Nous travaillons sur une stratégique ambitieuse qui répond à tous les usages de l’habitat indigne dans l’Yonne pour garantir le suivi sanitaire, l’action administrative et la réponse pénale. Je compte donc sur tous les élus dans cette bataille pour déclarer les habitats indignes. Les services de l’État apporteront tous leurs concours à cela pour mettre fin à ce fléau ».