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Insertion professionnelle

30 ans d'histoire aux Jardins de la Croisière

Ce samedi 17 mai, les Jardins de la Croisière ouvraient leurs portes aux curieux comme aux connaisseurs pour faire profiter des produits locaux.

Par Charlotte Sauvignac
Diversification
Visite guidée de l'exploitation des Jardins de la Croisière.

« J'ai intégré les Jardins de la Croisière dans les années 1998-1999, je faisais partie des premiers. J'avais tout juste 18 ans et après une période d'inactivité, je voulais me réinsérer et retrouver un domaine qui me plaisait. À mes 17 ans, j'avais réalisé un CAP Horticulture / Floriculture, et je voulais revenir vers ça. Ce que j'aime, c'est être au contact de la terre », se remémore Nicolas Bejaoui, venu ici aujourd'hui pour marcher dans les traces de son passé. Salarié durant un an, Nicolas retrouve progressivement goût au travail de la terre et reprend confiance en lui. « Nous n'étions que six ou sept, ça nous a permis de bien nous intégrer au sein de l'association, de créer de bons liens avec les formateurs ainsi qu'avec le directeur, Éric Polrot. Nous ne faisions pas que de la culture bio, nous nous occupions également de la préparation des produits pour les marchés, et d'association de fruits et de légumes pour créer de nouveaux produits. Une fois on a testé de mettre du coing dans du confit d'oignon. C'était super bon », confie-t-il. Pour lui, c'est un second départ dans la vie active. « Je suis toujours en contact avec d'autres qui étaient en réinsertion professionnelle avec moi, c'est un souvenir agréable que je garde en mémoire. Tout le monde était bienveillant. Depuis, les années ont passé, l'association a évolué, a grandi. C'est important pour moi d'y retourner, pour présenter ma fille à l'association, elle aussi veut se lancer dans l'horticulture », explique Nicolas, au côté de sa fille d'une quinzaine d'années, un sourire timide aux lèvres.
Dans les allées de l'association, Éric Polrot croise également Patricia Jean, ancienne salariée. « C'était un tremplin qui m'a permis de réfléchir sur mon projet professionnel, de prendre un peu d'assurance », confie-t-elle au directeur. Consciente des difficultés du monde du travail, elle se souvient encore de toutes les étapes par lesquelles elle a pu passer. « J'étais avec des personnes qui avaient des problèmes d'indépendance. Je comprends, moi-même, je n'osais pas faire les démarches. Il ne faut pas être timide ou gêné, il faut y aller, parce que ça peut nous bloquer à un emploi qui nous conviendrait », témoigne Patricia dans la cour de l'association. Aujourd'hui, Patricia Jean a passé le cap et a trouvé chaussure à son pied et remercie vivement Éric Polrot.

Faire du maraîchage en accompagnant des personnes

C'est donc tout naturellement que Nicolas Bejaoui et Patricia Jean suivent la visite guidée de l'exploitation de maraîchage. « On essaie de cultiver en association, en maximisant notre espace, en testant de nouvelles techniques de production. 15 personnes sont au champ avec nous. Ça leur permet de découvrir le contact avec la terre. L'objectif, c'est qu'en maraîchage, ils soient vraiment avec nous, vraiment bien accompagnés », confie un des formateurs. C'est en foulant le sol que le formateur poursuit. « Nous, ce qu'on souhaite avant tout, c'est que les personnes qui viennent chez nous retrouvent un équilibre normal de travail. On essaie de se rendre disponible pour eux, pour les accompagner et les aiguiller », ajoute-t-il. En traversant la route, les deux anciens salariés de l'association retrouvent un petit marché de producteurs. Artisans du monde, le Gaec Thibault, Angustifolia, l'horticulture Bon Pied ainsi que la Chèvrerie des Dames Douces sont ici pour faire honneur à l'association. « Nous voulons promouvoir le commerce équitable. Éric Polrot fait également partie de notre association, c'est donc l'occasion pour nous de venir le soutenir », confie Alain Ladrange, président d'Artisans du Monde, autour du chocolat d'Afrique, du riz du Vietnam, etc. Quant à Marc Thibault, partenaire depuis une vingtaine d'années, ce sont les pâtes, l'huile ainsi que la farine qu'il propose aux visiteurs. « Nous vendons nos produits à la boutique des Jardins de la Croisière depuis de nombreuses années », commente-t-il. À ses côtés, Méline Fenouillet, vient vendre ses fromages. « Cela fait des années qu'on connaît et qu'on les soutient. C'est un marché qui fonctionne bien, donc on en profite également pour vendre nos produits, à savoir du jus de pomme, du jus de ratafia et du fromage du chèvre », ajoute à son tour la fromagère. Angustifolia, herboristerie, propose également des produits locaux et atypiques. « Nous produisons des plantes et réalisons des transformations sur les plantes médicinales pour traiter des pathologies courantes. Nous proposons également des huiles de soin et des tisanes », détaille Sébastien Bridou, paysan-herboriste. Enfin, la pépinière « Bon Pied » propose une multitude de plantes comestibles et d'arbres fruitiers et les deux créateurs ne sont autres que deux anciens salariés de l'association. « Cela fait un an qu'on a lancé notre pépinière, et ils nous accompagnent, en nous donnant des coups de main. Ici, on est un peu chez nous. C'est ici qu'on s'est rencontrés avec mon associé et copain, Benoît Lagardette, et surtout que l'on a découvert cette passion commune pour les plantes », conclut Anna Courtet, dans la cour principale des Jardins de la Croisière.