Croissance des génisses laitières
Des points de vigilance à connaître
Afin de fournir aux éleveurs laitiers certaines clés dans la conduite de leur cheptel, une formation sur la croissance des génisses laitières était proposée par la Chambre d'agriculture de la Nièvre, le 7 novembre.
Venus des quatre coins du département, certains éleveurs laitiers nivernais avaient fait le déplacement pour la formation dédiée à la croissance des génisses laitières, le 7 novembre à Nevers. Orchestrée par la Chambre d'agriculture de la Nièvre (CA 58), cette rencontre avait pour but de donner quelques clés et rappels. Benoît Giroud, conseiller lait à la CA 58 et animant la formation pour l'occasion, souligne : « Si vous avez rencontré des problématiques dans vos exploitations n'hésitez pas partager à vos expériences car certains d'entre vous peuvent avoir des solutions ». Dans cette ambiance d'échanges d'informations, les discussions ont débuté sur les différentes étapes à avoir à l'œil : préparation au vêlage, naissance du veau, phase lactée, écornage, sevrage, conduite jusqu'à la reproduction… Benoît Giroud rappelle l'importance de la remise en état des vaches « à effectuer au moins trois semaines avant le vêlage, afin d'avoir le temps de le faire correctement. Il ne faut pas compter sur la période de tarissement pour leur redonner de l'état car ce sont les veaux qui en profiteront le plus à ce moment-là ». Au moment du vêlage, il conseille : « laissez les vaches lécher le veau afin d'activer les hormones de la production laitière ».
Du sevrage à la reproduction
Il poursuit sur les nouveau-nés : « le vêlage doit se faire en autonomie, mais une grande surveillance doit être apportée aux veaux fraîchement nés (stimulus, dégagement voies respiratoires, etc.). Attention aux nombrils, car ils sont la première porte d'entrée des parasites. Une fois bien purger, il faut les faire sécher le plus rapidement possible. Pour favoriser cette étape, utilisez de la Bétadine ou de la teinture d'iode ». Ensuite, il insiste sur la croissance de 0 à 6 mois : « Durant cette période, tout se joue, ou presque. Vérifiez la prise de colostrum dans les deux heures après la naissance. Ce colostrum doit, en parallèle, être de bonne qualité. N'hésitez pas à les analyser avec un réfractomètre et à faire des stocks (congelés en bouteille d'1 l.) afin d'avoir toujours une bonne qualité à donner aux veaux. Pour mémoire, le colostrum perd 50 % de sa concentration en anticorps au bout de 8 heures ». Pour la croissance, il indique : « Le but est d'arriver à environ 130 cm de tour de poitrine au bout de 6 mois. Si la croissance est lente durant cette période, clairement, l'animal ne sera pas, à terme, une championne ». Il rebondit alors sur l'alimentation : « ceux utilisant du lait en poudre, lisez les étiquettes de composition, pour conserver une bonne concentration du mélange ». Toujours sur les apports, il fait état de la période de transition comme étant « un point charnière » : « Il faut développer le rumen le plus possible. Il faut donc offrir une alternative au lait au bout de 10 jours. Le sevrage doit s'effectuer naturellement. Ce moment est très stressant pour les animaux, donc autant éviter d'empirer ce sentiment en les forçant. Pour cette étape, optez pour un mélange de foin appétant plus aliment plus eau. Même si elles sont petites, elles en ont besoin. En phase lactée l'aliment doit être mis à volonté. Il faudra, une fois le sevrage passé, le rationner. D'ailleurs, afin que les rations soient adaptées, faites des lots homogènes. Pour la sortie en pâturage, attention au choix des parcelles, au chargement, et à leur manque d'immunité. Ne pas oublier un apport en minéraux continu même pendant la période de pâturage. Pour la mise à la reproduction, ne pas hésitez à mesurer les tours de poitrines de vos animaux pour ne pas prendre de retard sur la date de première mise bas – et adapter vos rations en fonction des retards de croissance ».
Des aides précieuses
Côté sanitaire, il donne quelques leviers pour lutter contre les diarrhées : « un sceau d'argile à disposition permet de régler bien des soucis dans ce domaine. Les veaux n'en prendront que s'ils en ont besoin ». Il pointe également l'utilisation de Kéfir pour ramener l'équilibre de la flore. « En cas de très grosses diarrhées, les tisanes de foin de pré peuvent être une alternative pour aider le veau – il faudra retirer totalement le lait pendant pour que la tisane agisse ». Un point fut également fait pour les écornages : « afin de simplifier la procédure, pour vous et pour les veaux, un ébourgeonnage est à préférer ». Il conclut : « Pour toutes les problématiques sanitaires, votre meilleur allié est votre vétérinaire ». Les échanges se sont clôturés sur la mise en place d'un groupe de conversation instantanée afin de « conserver un lien entre tous, très utile en cas d'interrogation ou de problème pour avoir des retours ou un coup de main » stipulent les éleveurs présents à la formation. Ils ont aussi émis le souhait de pouvoir se revoir physiquement une fois par an, sur un sujet technique spécifique, afin de « toujours faire évoluer nos pratiques, tout en gardant un aspect convivial à cette démarche ». L'après-midi, les participants à la formation étaient conviés à visiter le Gaec des Picards (Annay) qui ont monté une nurserie optimale. Pour plus de renseignements sur le groupe : Benoît Giroud, conseiller changement climatique à la CA 58, au 06 76 09 01 38.