Bassin allaitant
Accord UE-Mercosur : le comble des incohérences politiques

Christian Bajard
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Christian Bajard, éleveur de Saône-et-Loire et coordonnateur du Berceau des races à viande du Massif central, explique dans ce communiqué, les raisons de s'opposer à l'accord commercial avec les pays du Mercosur.

Accord UE-Mercosur : le comble des incohérences politiques
Les éleveurs de bovins allaitants redoutent fortement la conclusion d'un accord avec les pays du Mercosur.

Sommet du G20 2024 au Brésil puis Sommet du Mercosur début décembre : la Commission européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay) souhaitent conclure avant Noël l’accord de libre-échange. Les produits agricoles sont les principaux produits importés du Mercosur par l’Union européenne : éleveurs de bovins, éleveurs de volailles, producteurs de maïs, de sucre, de miel et de biocarburants sont les plus concernés par cet accord. Nous parlons de 99 000 tonnes de viande bovine supplémentaires importées en Europe soit 8 % des meilleurs morceaux consommés en Europe et provenant de pays d’élevage utilisant des antibiotiques, hormones de croissance ou insecticides interdits en France, avec une traçabilité quasi inexistante ! Ces concessions majeures en termes de volumes sont accordées sans aucune mesure de réciprocité concernant les conditions de production : c’est inacceptable pour les éleveurs du Grand Massif central ! Cet accord met en lumière les incohérences des politiques européennes : d’un côté, une politique commerciale du libre-échange pour importer toujours plus et de toujours plus loin, sans aucun respect des normes de production sanitaires et environnementales imposées aux éleveurs européens ; de l’autre, des politiques agricoles, climatiques et environnementales très ambitieuses en termes d’objectifs mais pas dans les moyens associés.

Protéger le revenu des éleveurs

Le revenu des éleveurs et la protection de ce revenu face à la concurrence déloyale de ceux qui ne respectent pas nos normes sont essentiels pour maintenir une agriculture durable sur nos territoires et faciliter le renouvellement des générations. Avec des politiques cohérentes, la France et l’Europe peuvent tenir leurs engagements de souveraineté alimentaire sans sacrifier les emplois, les entreprises et les familles vivant dans les territoires ruraux. Parce qu’il faut que la France s’oppose à la ratification de l’accord avec le Mercosur et parce qu’il faut que la Commission européenne respecte cette opposition et ne brade pas son alimentation, les éleveurs du Grand Massif central répondent à l’appel à mobilisation national depuis le 18 novembre avec, dans un premier temps, des actions coordonnées dans tous les départements.