Production ovine
Le bâton de berger change de main

AG
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Julien Pané succède à Hubert Mony à la présidence du syndicat d’élevage ovin de Côte d'Or.

Le bâton de berger change de main
Le jeune éleveur de Dampierre-en-Montagne, avec son homologue de Francheville.

2006-2022 : le Côte-d’orien Hubert Mony a présidé le syndicat d’élevage ovin durant les seize dernières années ! Cet éleveur en race Romane de 53 ans a souhaité passer la main pour « laisser la place aux jeunes et laisser émerger de nouvelles idées ». Julien Pané a accepté de prendre le relais le 29 septembre, lors d’une réunion du conseil d’administration. Ce jeune éleveur de 32 ans, spécialisé en race Île-de-France, salue la « très belle implication » de son prédécesseur et affiche la volonté de poursuivre le travail entrepris en rendant le syndicat « encore plus attractif » pour les adhérents : « Nous allons faire en sorte que l’offre syndicale devienne encore plus intéressante. Il faut que tout le monde s’y retrouve, qu’il y ait un intérêt aussi bien intellectuel que financier à nous rejoindre ». Julien Pané cite notamment l’achat groupé de matériels permettant d’intéressantes « ristournes ». Mais ce n’est pas tout : « nous avons de plus en plus de demandes en termes de formations techniques, nous allons y répondre, il y a de belles choses à faire tous ensemble. Nous bénéficions d’une partie conseil assurée par Aurore Gérard de la Chambre d’agriculture, c’est un atout important. Et sur l’aspect purement syndical, cela va sans dire : plus nous serons nombreux et unis dans notre syndicat, plus nous serons forts dans l’adversité quand nous rencontrons des problèmes ! Nous voulons aussi joindre l’utile à l’agréable avec des moments conviviaux, c’est aussi ce qui fait notre force depuis tant d’années ». Le nouveau président tient à rappeler plusieurs caractéristiques du SEO21 : « notre syndicat est apolitique, il est ouvert à tous les éleveurs, toutes les races ovines sont concernées dans tous les systèmes de productions, quels que soient les circuits de commercialisation. Les nouveaux éleveurs, jeunes ou moins jeunes, sont tous les bienvenus ».

Une grande famille

Hubert Mony, qui devient vice-président du syndicat, envisageait de laisser sa place depuis deux ans : « je reste très impliqué dans la race Romane dans le même temps, je ne pouvais plus tout faire. Quand on recherche un nouveau président, les doigts levés dans la salle sont très rares… Je voyais bien Julien à ce poste et il a accepté, c’est une satisfaction ». L’éleveur de Francheville s’était lui-même laissé tenter par l’aventure en 2006 : « à l’époque, Philippe Grandjean, l’ancien président, m’avait incité à me présenter et comme Julien, j’avais voulu donner de mon temps pour le syndicat. Ces seize années ont été positives : notre groupe d’éleveurs est une grande famille, tout le monde se connaît. Nous devons tout faire pour maintenir cette excellente ambiance. Les plus anciens sont très attachés à transmettre leurs connaissances aux plus jeunes, avec des petits trucs et astuces, des choses à faire ou ne pas faire sur nos exploitations respectives pour gagner du temps et de l’efficacité ». Quel est le meilleur souvenir d’Hubert Mony durant son long mandat ? « Il y a en a plusieurs, il n’est pas facile de répondre. Je pense avant tout au côté festif, avec de belles manifestations entre éleveurs. Les journées châtillonnaises ont toujours été très sympathiques, la finale de border collie que nous avions organisée à Savranges il y a 10 ou 12 ans avait aussi été un très grand moment, avec un rayonnement bien au-delà des limites de la Côte-d’Or ». Le plus mauvais souvenir de l’ancien président est plus récent, avec le retour du loup dans le département : « ça, nous nous en serions bien passés. Le retour du loup en France fête d’ailleurs son 30e anniversaire : il est certain que nous n’allons pas l’arroser… Les menaces planent en permanence. Heureusement, nous sommes un peu mieux préparés aujourd’hui psychologiquement et même techniquement avec les parcs de nuit, les doubles parcs… La gestion administrative des dossiers, nous la maîtrisons davantage. Une information est à relever : une réunion très importante se tient dans l’Isère ce mardi 29 novembre, douze pays européens se réunissent pour demander le déclassement du loup de la convention de Berne. Espérons que ce meeting serve à quelque chose ! ».