Agriculture biologique
Rotation longue pour sécuriser son système

Chloé Monget et Mathias Corthay (animateur ville de Clamecy)
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Un tour de plaine axé sur la rotation longue était proposé le 7 juin à Brinon-sur-Beuvron, au Gaec Beaumier, par divers organismes professionnels. 

Rotation longue pour sécuriser son système
Julianne Aubertot (Groupement des Agriculteurs Bio de la Nièvre), Mathias Corthay (Cellule d’animation agro-environnementale de Clamecy), François Bonal (Chambre d’Agriculture de la Nièvre) et Kevin Jestin (Bio Bourgogne 58) ont animé la rencontre. Crédit photo : ville de Clamecy. 

Une dizaine d'exploitants ont fait le déplacement pour le tour de plaine du 7 juin, orchestré au Gaec Beaumier par la cellule d’animation agro-environnementale de la mairie de Clamecy entourée de la Chambre d’Agriculture de la Nièvre, de Bio Bourgogne et du GABNi (Groupement des Agriculteurs Bio de la Nièvre). Si le thème initial était l’importance de la rotation pour la fertilité du sol et la gestion des adventices, les échanges se sont concentrés sur la féverole et le tournesol. 

Fixer son azote 

Didier Beaumier (un des trois associés du Gaec Beaumier) précise que sa rotation peut contenir plus de dix cultures différentes comme, « dans l'ordre : de la luzerne, du blé tardif, du triticale, du grand épeautre, de la féverole, du tournesol ou encore du soja (en sol profond)... ». La féverole a donc été dépeinte comme une plante fixatrice d’azote grâce à ses nodosités et permettant de relarguer ce minéral pour les cultures suivantes. Afin de fortifier l’enracinement et de diminuer le risque maladie, Didier stipule que « le semis a été fait la première quinzaine de novembre – après un labour en septembre - à une profondeur assez importante (jusqu'à 15 cm) afin d'éviter le gel. J'ai implanté 42 graines / m2 et ai noté peu de pertes à la levée ». Il insiste : « L’apport annuel de sulfates de potasse et de sulfates de magnésie, notamment sur les légumineuses (féverole, luzerne), favorise grandement leur développement et ainsi la fixation d’azote atmosphérique dans le système ». Pour rappel, la variété utilisée est l'Axel choisie pour sa résistance à l’anthracnose. 


Une vigueur recherchée 

De son côté, le tournesol a été cultivé après une céréale puis un couvert de moutarde (10kg/ha) avec broyage en novembre et un labour en décembre. Son implantation a été effectuée le 20 avril, à 75 000 graines/ha, 60 cm d’inter-rang et 5-6 cm de profondeur. Didier Beaumier poursuit : « Pour gérer les mauvaises herbes, le tournesol est biné une ou deux fois (à la date de la rencontre une fois en mai) avec une bineuse faite maison et les variétés cultivées sont choisies pour leur vigueur au démarrage » afin de devancer les adventices et de ne pas trop avoir de dégâts à cause des pigeons notamment. Les animateurs de la rencontre* s'accordent à dire que : « Pour ces deux cultures, les rendements sont comparables aux conventionnels » avant de conclure : « la complémentarité polyculture-élevage et une rotation bien construite, comme ici au Gaec Beaumier, sont gages de réussite en Agriculture Biologique ».

*Julianne Aubertot (Groupement des Agriculteurs Bio de la Nièvre), Mathias Corthay (Cellule d’animation agro-environnementale de Clamecy), François Bonal (Chambre d’Agriculture de la Nièvre) et Kevin Jestin (Bio Bourgogne 58). 

Le Gaec Beaumier

Un prix du blé bio à 300 €/t contre 150 en conventionnel a décidé les associés à passer à l'AB dans les années 2000 en partant d’un système colza, blé, orge (avec un peu de luzerne et de maïs ensilage) et engraissement de vaches, taurillons et bœufs sur 160 ha. Le Gaec compte 260 ha depuis 2019 dont 50 ha sur le BAC de Brinon et 90 ha de prairies permanentes.