Remise de prix
Une reconnaissance à prendre en compte

Chloé Monget
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Le 7 avril, à Larochemillay (58), les lauréats du Concours pratiques agro-écologiques prairies et parcours étaient présents pour récupérer leurs prix. 

 

Une reconnaissance à prendre en compte
En 2021, quatre fermes situées sur le site Natura 2000 du Sud Morvan, animé par le Parc du Morvan, ont participé au concours. Ici, Jérôme Boulanger, Marion Baranton (avec leur petit garçon Ilann, 3 ans) et Xavier Niaux.

« C’est une véritable reconnaissance de nos pratiques » souligne Marion Baranton (Ferme de Couveau – Larochemillay – 58), ayant reçu, avec Jérôme Boulanger, les 1er prix du concours local et 2e prix du concours national des pratiques agroécologiques prairies et parcours, dont la remise des prix a eu lieu à Larochemillay le 7 avril.

Sentiments

« Nous ne nous attendions pas à ce que cela soit un concours national » poursuit Jérôme Boulanger avant d’ajouter : « nous avons participé par curiosité. Ce prix ne va rien changer à notre conduite d’exploitation avec Marion, mais c’est tout de même agréable de voir que notre travail, notamment sur la préservation de la biodiversité, est reconnu par la profession ». Marion Baranton précise : « il est dommage que la biodiversité, et le vivant en général, ne soit pas plus prise en compte dans l’élevage. Nous pensons que nous avons tout à gagner à allier les deux, à une époque où même les moineaux sont menacés ».

Mise en application

Pour appuyer cela, elle rajoute que, sur la parcelle ayant été choisie pour le concours, 87 plantes différentes y ont été recensées par le jury. Jérôme détaille : « cette diversité apporte une excellente santé au troupeau, et le pâturage tournant permet d’avoir très peu de refus dans les pâtures. De plus, les maraîchines sont très rustiques et sont éduquées à finir leur assiette avant de passer à une autre parcelle. De plus, elles vêlent seules et sont dehors toute l’année, ce qui facilite le travail et les enjeux sanitaires ».

Engagement

Xavier Niaux, ayant reçu le 3e Prix (exploitant à Poil – 58), insiste : « Je suis content d’avoir obtenu un prix, mais ce qui me fait le plus plaisir est de voir que d’autres ont participé, et des jeunes ! De plus, je pense qu’il est fondamental de se rendre compte que les prix décernés reviennent, pour la majorité, à des personnes ayant des pratiques Bio. Un point important à mettre en perspective avec le fait que la France vient de se faire épingler* par la Commission Européenne pour ses ambitions environnementales dans le cadre de la PAC. Cela montre bien qu’il faut aller plus loin. Depuis tout temps, les politiques ont un train de retard, et heureusement que tous les agriculteurs – qu’ils soient bio ou non – prennent les choses en main pour faire évoluer leurs pratiques. C’est finalement grâce à eux que les choses avancent ». Pour rappel, le 2e prix a été décerné à Patrick Detilleux (Saint-Léger-de-Fougeret - 58) et le 4e à Laurent Cousson (Ferme de la Dragne – commune de Moulins-Engilbert -58).

*https://www.europe1.fr/international/la-commission-europeenne-invite-la-france-a-revoir-sa-copie-sur-la-pac-4104102

Un peu d'histoire

Le concours pratiques agroécologiques prairies et parcours est une évolution du concours prairies fleuries créé en 2010. À cette époque, il est à l’initiative des Parcs nationaux de France et des Parcs naturels régionaux de France. Puis, en 2013, les Chambres d’agriculture s’associent à cette démarche afin d’ouvrir le concours au territoire national, pour finalement intégrer le Concours général agricole en 2014. Depuis, le Prix d’Excellence des pratiques agroécologiques est décerné lors du Salon International de l’agriculture à Paris. Libre et gratuit, ce concours sur les pratiques met à l’honneur le travail conduit par les agriculteurs sur leurs prairies naturelles qui disposent d’un équilibre écologique et agronomique.

Espérances

Naturalistes avant tout, Jérôme et Marion voulaient, en changeant de voie professionnelle, avoir un impact réel sur l’environnement : « Même si nous sommes sur une petite surface (47 ha), nous essayons d’appliquer les principes de préservation que nous connaissons afin de limiter au maximum les conséquences de notre activité sur ce territoire. Nous espérons que ces pratiques différentes seront un jour plus répandues, pour nos enfants ».