Haies champêtres
Ça plante, en Côte-d'Or

AG
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Plusieurs exploitations agricoles et domaines viticoles ont planté des haies ces dernières semaines. Différents dispositifs financiers ont « boosté » ces plantations. Illustrations.

 

Ça plante, en Côte-d'Or
photo illustration pour internet (la meme se trouve dans l'encadré)

Différentes mesures nationales, régionales et plus locales permettent d'augmenter significativement les dynamiques de plantations de haies et d'arbres. Aux traditionnels soutiens régionaux est venu se greffer le programme « Plantons des haies » du plan de Relance, alimenté par une enveloppe nationale de 50 millions d'euros, qui visait l'objectif de 7 000 km de haies plantées en deux ans sur des parcelles agricoles du pays. Plusieurs Côte-d'oriens ont saisi cette opportunité.

 

Pour la ferme et la mairie
Benoît Franet a sollicité le plan de Relance pour sa propre exploitation. Un autre soutien, venant cette fois du Conseil régional, a permis de planter une autre haie sur des terres communales.

Pour la ferme et la mairie

Agriculteur à Rouvres-en-Plaine, Benoît Franet a fait planter 250 mètres de haies en bordure d'un de ses champs, le long d'un axe routier. Adjoint au maire de sa commune, l'exploitant agricole a été à l'initiative d'une démarche similaire, menée cette fois par la municipalité, avec 500 mètres linéaires plantés sur des terres communales le long d'un sentier. « Ces deux réalisations ont pour origine une discussion avec Géraldine Ducellier, de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or, qui m'a informé de l'existence de soutiens financiers », indique le producteur céréalier, « nous avons sollicité ensemble le dispositif du plan de Relance pour l'exploitation. Tout a été pris en charge, soit une somme de 2 500 euros. La haie fera un écran avec la route, elle représente aussi un intérêt non négligeable pour la biodiversité. La haie est composé d'arbres de taille moyenne : alisier torminal, cormier, poirier sauvage, pommier sauvage, épine noire, mais aussi d'arbustes : amelanchier, aubépine, baguenaudier, Cornouillers, églantier, nusain d’Europe, Noisetier, sureau noir, troène, viorne lantane…». Programmée début 2022, la plantation a été réalisée un an plus tard, fin février 2023 : « mieux vaut tard que jamais... Il y avait visiblement des problèmes de disponibilité de plants. La municipalité de Rouvres en a profité pour planter elle aussi une haie, dans le même temps et avec la même entreprise. Le soutien est venu cette fois-ci de la Région, avec le dispositif Bocage et paysages. Les 500 mètres de haies ont été subventionnés à hauteur de 70%, sur un montant total d'environ 6 500 euros ».

 

Des kilomètres à Cîteaux
Guillaume Jean, coordinateur des services à l'Abbaye, devant les différentes essences plantées : chêne, sorbier, saule, prunellier, néflier, alisier, érable champêtre, pommier, aubépine, bourdaine, cornouiller, églantier, fusain...

Des kilomètres à Cîteaux

L'Abbaye de Cîteaux a vu les choses en grand en faisant planter 3,4 km de haies champêtres ces tout derniers jours dans différentes parcelles. « Les travaux ont été terminés au bon moment. C'est bien, cela nous laisse le temps de nous occuper des clôtures avant la mise à l'herbe de nos vaches Montbéliardes », se félicite Guillaume Jean, coordinateur des services à l'Abbaye. L'opération répond à plusieurs objectifs, listés ici par ce responsable : « dans certaines parcelles, l'idée sera d'assurer une continuité écologique avec la forêt. Dans d'autres, il s'agira de favoriser le bien-être de nos bovins, en créant de futurs espaces brise-vent et des zones d'ombre. Les haies représenteront aussi de précieux refuges pour les auxiliaires de nos cultures. Bien d'autres rôles sont assurés par les haies : nous pouvons citer la beauté du paysage ou encore la lutte contre l'érosion des sols ». L'Abbaye de Cîteaux, accompagnée par la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or sur ce dossier, a bénéficié d'une subvention couvrant la quasi-totalité des travaux, d'un montant total dépassant 40 000 euros : « sans le plan de Relance, nous n'aurions certainement pas réalisé ce beau projet ou du moins, nous n'aurions certainement pas planté autant d'arbres. Cette aide financière était forcément la bienvenue devant tous les avantages préalablement cités. Nous sommes à la fois propriétaires et exploitants de nos terres : il s'agit là d'un bel investissement. D'ici plusieurs décennies, nous pourrons retirer nos barbelés, les haies seront en mesure de contenir les animaux dans les prés ».

 

En viti aussi
François Perrier, vers sa haie à vocation anti-dérive.

En viti aussi

François Perrier, viticulteur à Meuilley près de Nuits-Saint-Georges, a fait planter une haie de 110 mètres dans l'une de ses vignes, située sur la commune de Chevannes. Cette plantation se destine à jouer un rôle « anti-dérive » lors des traitements phytosanitaires : « Nous sommes ici en vignes hautes, nous traitons à presque deux mètres. La haie protègera naturellement l'environnement, sachant que la parcelle est exposée au vent et le village est juste en contrebas. Des maisons neuves sont aussi à proximité ». Différentes essences appropriées à cet objectif anti-dérive ont été choisies pour garnir cette haie. « Et celle-ci a volontairement été implantée à trois mètres de la limite de parcelle pour la laisser se développer un maximum et jouer on ne peut mieux son rôle d'écran. Nous sommes, en outre, en zone Natura 2000 avec la directive oiseaux : ces arbres sont d'autant plus plus les bienvenus », ajoute François Perrier. Le dispositif « Plantons des haies » du plan de France Relance a clairement accéléré la démarche du viticulteur : « le coût total de l'opération avoisine les 2 500 euros, la grande majorité de ce montant est subventionnée. Il est certain que cette aide a été une motivation supplémentaire. Un autre point non négligeable dans la démarche : le domaine est classé HVE 3, cette haie confortera notre position ».

 

Des aides disponibles dans le val de Saône
Les élèves de Seconde générale du lycée de Quetigny ont participé à une récente plantation à Bonnencontre.

Des aides disponibles dans le val de Saône

Le programme « Plantons des haies » issu de France Relance est révolu, les nouveaux candidats ne peuvent plus se manifester. Les aides de la Région, elles, sont suspendues jusqu'à nouvel ordre. Les seuls financements disponibles à ce jour sont proposés par l'Agence de l'eau RMC et ne concernent, pour le département de la Côte-d'Or, que le secteur du val de Saône. 

Une plantation entrant dans ce dispositif a été réalisée le 10 mars sur la commune de Bonnencontre, près de Seurre. La municipalité et trois exploitants locaux désiraient mettre en oeuvre un projet, celui-ci a été accompagné par la Chambre d'agriculture de Côte-d'agriculture de Côte-d'Or. Cent-quarante mètres de haies ont ainsi été plantés sur une parcelle communale, située en zone inondable, avec le concours d'élèves du lycée de Quetigny. « Cette haie, subventionnée à hauteur de 70%, aura deux principales vocations : la biodiversité et la lutte contre l'érosion », présente Géraldine Ducellier, qui participait elle-même à la plantation. 

De nouveaux travaux sont d'ores et déjà programmés l'an prochain à la même période : deux nouvelles haies seront implantées en bordure d'une parcelle agricole et une fascine le sera en bord de Saône, sur le domaine de VNF. « Les agriculteurs intéressés par des haies ou des arbres isolés ont la possibilité de déposer un dossier », ajoute Géraldine Ducellier.

 

photo a mettre si possible près des éleves
photo a mettre si possible près des éleves