Syndicalisme
Contrôle de la provenance des viandes… acte II
Après une première visite le 21 février dans les GMS et restaurants, la FDSEA 58 a remis le couvert le 22 mars pour vérifier si les viandes proposées à la vente étaient bien françaises.
« Il est scandaleux que dans une terre d’élevage les GMS et restaurateurs ne proposent pas de la viande française » martèle Romaric Gobillot, président de la section bovine de la FDSEA 58. Ainsi, accompagné par Thibault Beague, Benoît Michot, Olivier Laporte et Aurélie Prégermain (animatrice de la section bovine), il est retourné vérifier, le 22 mars, si les étales et les menus avaient été remaniés suite à la première visite du 21 février dans les GMS et chez les restaurateurs (voir TDB n° 1722).
« Parmi les bons élèves, on trouve Intermarché de Magny-Cours, où toute la viande bovine est issue du sol français, de même que chez Lidl » souligne Romaric Gobillot. « Cela dit, il reste encore du travail à faire sur le poulet. Mais, à leur décharge, la production française n’est pas assez importante pour assurer les volumes demandés par les distributeurs ». Il ajoute : « Lidl est d’ailleurs la seule enseigne qui travaille à l’élaboration d’un Rémunéra-Score qui, sur le même principe que le Nutri-Score, présentera le niveau de rémunération des éleveurs. Un engagement qui est à noter en plus du fait que la marque est engagée dans la contractualisation avec des éleveurs locaux ». Si certaines enseignes sont donc presque modèles, d’autres ont encore du travail à faire pour y parvenir.
À revoir
« Suite à notre première visite, Carrefour a fait un effort sur ses étals, et nous n’avons trouvé que peu de viande bovine issue d’autres pays dans les rayons libre-service. De plus, la viande étrangère (pour l’agneau ou la dinde notamment), a été regroupée dans un étal séparé, bien identifiable en tête de gondole. Si cela prouve qu’une partie de nos demandes ont été entendues, nous considérons que cela n’est pas assez ». Pour partager ce point de vue avec le directeur du magasin, et échanger sur les leviers possibles pour améliorer la situation, Romaric Gobillot a donc demandé à lui parler. Indisponible, le directeur n’a donc pas reçu la FDSEA 58 cette fois-ci. Le président de la section bovine a tout de même prévenu le magasin : « si dans trois semaines rien n’est fait pour retirer toute la viande étrangère, nous viendrons le faire nous-même ». Après cela, la délégation de la FDSEA 58 a pris la direction de Burger King Marzy pour constater la provenance des viandes dans les frigos. Comme à la dernière visite, cela leur a été refusé ; une demande auprès de la direction a donc été faite dans cette optique. L’affaire n’est donc pas close et Romaric l’assure : « nous ne lâcherons rien et reviendrons autant de fois que nécessaire pour que seule la viande française soit proposée ».
L'impact national
Selon Emmanuel Bernard (président de la FDSEA 58), cette action de la section bovine de la Nièvre a des conséquences. « Il y a au moins deux éléments forts autour de ces actions pour nos organisations nationales. Le premier est que ces distributeurs font partie de familles professionnelles siégeant dans les instances interprofessionnelles. Celles-ci valident les orientations basées sur la rémunération des producteurs, une valorisation du VBF et souvent réclament des démarches de segmentations toujours plus exigeantes… Le second point, c’est que ces actions locales mettent immédiatement en alerte le réseau national de ces enseignes. Elles redoutent plus ces actions en risque de communication négative que des contrôles des fraudes. Par exemple, chez Burger King qui ne veut pas pratiquer la transparence, leur fébrilité au niveau national en dit long sur une stratégie non assumée… ».
