Bourgogne Franche-Comté
Présentation de la nouvelle édition de l'atlas agricole et forestier de Bourgogne Franche-Comté

Berty Robert
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Le Service régional de l’information statistique et économique (Srise) a réalisé un atlas de l’agriculture et de la forêt qui prend en compte les données du recensement agricole de 2020. Il était présenté le 26 septembre à la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf), à Dijon.

Présentation de la nouvelle édition de l'atlas agricole et forestier de Bourgogne Franche-Comté
Marie-Jeanne Fotré-Muller, directrice régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf), a présenté la nouvelle édition de l'atlas à Dijon le 26 septembre, en compagnie des analystes du Service régional de l'information statistique et économique (Srise).

C’est une mine d’informations : l’atlas de l’agriculture et de la forêt, présenté le 26 septembre dans les locaux de la Draaf Bourgogne-Franche-Comté (BFC), à Dijon, concentre une multitude d’éléments et de données statistiques. Il ne s’agit que de la seconde édition. La première datait de 2016 mais, entretemps, est intervenu le recensement agricole de 2020. L’apport de données réactualisées constitué par cette opération, qui intervient tous les dix ans, a permis de repositionner l’atlas, en prenant en compte des éléments beaucoup plus proches de la réalité actuelle. Il est vrai qu’en dix ans, le paysage agricole et forestier de BFC a beaucoup évolué et l’atlas est un outil de mesure précis pour en prendre conscience. Le document a été élaboré par le Service régional de l’information statistique et économique (Srise).

Éclairer les décisions

Il est découpé en dix chapitres et aborde, au total, 63 thématiques aussi diverses que la Surface agricole utile (SAU) des exploitations régionales, les productions bovines, les AOP viticoles, l’irrigation ou la récolte de bois et le sciage, en passant par l’enseignement agricole ou les productions de fourrage… Le grand intérêt de ce document synthétique est qu’il s’inscrit dans un contexte de défis inédits, entre l’adaptation au changement climatique, le renouvellement des générations, la transition énergétique ou la souveraineté alimentaire. Autant de notions qui se sont rapidement imposées dans le débat depuis relativement peu de temps. L’atlas se pose également comme un moyen d’éclairer et d’aider à la décision pour celles et ceux (agriculteurs, forestiers, organisations professionnelles ou syndicales, institutions, administrations…) qui œuvrent au service de l’agriculture et de la forêt dans notre région. La présentation à Dijon, en présence de Marie-Jeanne Fotré-Muller, Directrice régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf BFC), de Florent Viprey, chef du Srise, et de Lionel Malègue et Eric Seguin, du pôle Études-Valorisations Information du Srise permettait de prendre connaissance de quelques éléments phares, qui sont autant de jalons de l’agriculture et du secteur forestier régionaux. Nous aurons l’occasion de revenir régulièrement et plus en détail, dans nos colonnes, sur certaines des thématiques abordées. Pour autant, découvrir cette nouvelle édition de l’atlas permet de se mettre en tête quelques éléments structurants : ainsi, il faut savoir que si l’on conjugue les surfaces agricoles et forestières de BFC, on arrive à 90 % de la surface totale de notre région. Ces activités représentent par ailleurs 4,1 % de la valeur ajoutée régionale (c’est 1,8 % sur le plan national), et 4,6 % de l’emploi (2,5 % sur le plan national). L’édition 2023 de l’atlas révèle également que le nombre d’exploitations agricoles en BFC a baissé, entre 2010 et 2020, de 21 % ! « Ce sont surtout des petites exploitations qui disparaissent, précise Eric Seguin, celles de taille moyenne et grande représentent presque 60 % des exploitations régionales ». La SAU totale de la région ne varie pas en dix ans, la disparition de certaines fermes étant compensée par la reprise des terres par de plus grandes. On ne constate donc quasiment pas de déprise agricole.

Question d’attractivité

L’atlas révèle aussi une hausse du nombre d’exploitations en bio (+8 % en 10 ans). Une évolution à observer de près à la lumière de la crise actuelle traversée par ce secteur, et qui n’était pas encore une réalité au moment du recensement de 2020. Autre fait saillant détaillé par l’atlas : le recul de la filière élevage, de manière globale. « Il n’est pas uniquement dû à des raisons économiques, poursuit l’analyste de la Srise. Il y a aussi de vrais facteurs liés à la charge de travail qui entre en jeu et qui impactent l’attractivité de ces métiers. Cela se traduit, par exemple, par une vraie inquiétude sur le lait de plaine : des exploitations économiquement viables, mais dont la charge de travail apparaît comme très lourdes ne sont pas reprises… » Par ailleurs, en bovins allaitants, les données collectées révèlent une baisse de 24 % du nombre d’exploitations en dix ans et une disparition de 10 % du cheptel. Structuration de l’emploi agricole, pyramide des âges des exploitants, niveau de formation ou encore nombre de diplômés de l’enseignement agricole figurent dans ce large ensemble. Il y a, avec cet atlas, une somme précieuse qui, peut être plus que jamais en regard des défis qui se posent aujourd’hui, pourra servir de boussole dans l’indispensable travail d’adaptation qui est déjà à l’œuvre dans une grande région agricole telle que la nôtre.

Note : Consulter l’atlas en ligne.