Opti'Fourrage
Qualité des fourrages : soignez la récolte

Chloé Monget et Service Elevage-EDE de la CA 58
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Le 9 juin, la FRCUMA BFC et la Chambre d'agriculture de la Nièvre organisaient la rencontre Opti'Fourrage au Gaec Goulot à Clinzeau (Saint-Léger-de-Fougeret). 

Qualité des fourrages : soignez la récolte
Le Gaec Goulot, qui accueillait la nouvelle édition d'Opti'Fourrage, compte : une centaine de vêlages, une surface de 184 ha dont 16 ha de prairies temporaires, 40 h de céréales et 128 ha de prairies permanentes.

Pour la nouvelle édition d’Opti’Fourrage (voir TDB n° 1656), une cinquantaine de participants était au rendez-vous à Clinzeau dans l’exploitation du Gaec Goulot, le 9 juin. Pour rappel, cette demi-journée technique dédiée à l’optimisation des systèmes fourragers est organisée par la Chambre d’agriculture de la Nièvre et la FRCUMA BFC.

Au programme

Afin de mettre en perspective les choix du Gaec (Marie-France et Laurent Goulot) cette rencontre fut articulée autour de divers ateliers avec pour thème l’intégration de fourrages riches en légumineuses, leur intérêt face au changement climatique et enfin les conseils de récolte pour ce type de fourrage. Ces ateliers ont été animés par les conseillers de la Chambre d’agriculture de la Nièvre : Amélie Brisson (responsable du service Élevage-EDE), Christophe Dagouneau (conseiller spécialisé bovins allaitant - animateur groupe GAIA), Charles Duvignaud (conseiller spécialisé bovins allaitant), Benoît Giroud (conseiller changement climatique). Il faut rappeler qu’une partie des résultats de l’étude technico-économique réalisée par Frédérique Marceau (conseiller d’entreprise) dans le cadre du projet Cap Protéines, a aussi été présentée (https://idele.fr/?eID=cmis_download&oID=workspace://SpacesStore/b81f8c33-ecdb-40f7-aa31-32a9fc4e767c).

Laurent Goulot insiste : « Suite à des modifications de parcellaire, nous avons repensé nos rotations en intégrant des associations trèfle violet et ray-grass italien qui nous semblaient intéressants pour obtenir des fourrages riches en légumineuses. Dans les bonnes années, grâce à cette implantation nous pouvons faire jusqu’à 4 coupes sur une même parcelle. Cela nous permet d’avoir une certaine autonomie protéique ». Les conseillers de la Chambre d’agriculture de la Nièvre rebondissent : « les analyses du fourrage permettent de connaître précisément la teneur en protéines et donc de savoir si les fourrages seront suffisants pour subvenir aux besoins de ses animaux – ou si un complément devra être donné ». Le Gaec Goulot précise que : « C’est Julie Grandjean (Sicarev) qui établit les rations afin de garantir l’équilibre énergie/azote en fonction des valeurs de mes fourrages d’être assurés de rentrer dans le cahier des charges Label Rouge ». Grâce à ses prairies temporaires riches en légumineuses, le Gaec Goulot est autonome en protéines à 91 %, des rations complémentaires sont faites (et il ne consomme que 2kg de concentré par kg vif produit. Afin de répartir l’investissement, la FRCUMA BFC a détaillé les avantages de partager son matériel en CUMA même si une organisation en « bonne entente et intelligence est nécessaire pour que cela se passe pour le mieux ». Enfin, une pause rafraîchissante fut proposée par les JA de Château-Chinon avant la fin de la rencontre qui fut clôturée par la démonstration en action d’un andaineur à tapis MERGE MAXX 440 F (propriété du Gaec) faite par le constructeur Kuhn (et fourni par le concessionnaire Malecot-Poirier Agri).


Récolte délicate

Pour plus de précision, les conseillers de la Chambre d’agriculture indiquent : « Si les mélanges riches en légumineuses permettent, grâce à leur teneur élevée en protéines de limiter voire supprimer les achats de tourteaux, leur récolte s’avère être l’étape délicate. Lors du séchage au sol, les pertes peuvent dépasser 30 % du volume initial. Et ce sont surtout les feuilles, deux à trois fois plus riches en azote que les tiges, qui sont perdues. Toutes les étapes de la chaîne de récolte sont concernées mais les pertes deviennent vraiment significatives quand le fourrage atteint 60-65 % de matière sèche. Pour préserver un maximum le fourrage, chaque étape du chantier de fenaison doit être réalisée avec précaution. Le fanage et l’andainage sont les deux étapes les plus délicates et doivent être réalisées tôt le matin, en présence de rosée. Le fanage n’est d’ailleurs pas indispensable si le fourrage n’est pas récolté en foin. Le choix du matériel impacte la qualité du fourrage récolté d’où le choix du Gaec Goulot de s’équiper d’un andaineur à tapis. Celui-ci se contente de soulever le fourrage et de le transporter sur un tapis. Il n’est ainsi pas secoué et, en présence d’un faible volume de fourrage, ce matériel permet de regrouper un maximum de fourrage afin de limiter le nombre d’andains et ainsi faciliter le pressage ».

L'outil présenté
Ici le fourrage, après passage de l'andaineur à tapis.

L'outil présenté

La démonstration faite lors d'Opti'Fourrage était dédiée à l'andaineur MERGE MAXX 440 F. Pour rappel, cet appareil a une largeur de ramassage de 3 m, une largeur de travail en andain latéral d'approximativement 4,40 m. Ses dimensions de transport sont : 2,25 m de large et 1,35 m de long. Il est attelé au relevage avant en simple effet, ou double avec position flottante. Un équipement hydraulique est requis pour le tracteur : 1 X SE avec retour libre séparé, débit de 45 l/min à 150 bars (80-120 bar en moyenne selon fourrage). Enfin son poids total est d'environ 1140 kg environ.