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Les filières de la bonne santé

Christopher Levé
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L'assemblée générale de l'UPVY a eu lieu le mercredi 21 juin, à Auxerre. À cette occasion, Éric Ducornet, responsable filières à 110 Bourgogne, est intervenu pour mettre en avant trois filières aux bénéfices positifs pour la santé humaine. 

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L'assemblée générale de l'UPVY s'est tenue le mercredi 21 juin, à Auxerre.

Pour Éric Ducornet, responsable filières à 110 Bourgogne, « la « chance » ou l’inconvénient que l’on a dans le département, c’est que ses terres sont très hétérogènes. On sera obligé à l’avenir d’être plus réfléchi pour tirer notre épingle du jeu. Mais cette hétérogénéité des types de sols permet d’avoir une variété de culture très large dans l’Yonne, car on n’a pas les mêmes plantations en fonction des sols ».
Une variété de culture donc, mais aussi de filières, dont certaines ont des aspects très positifs sur la santé de l’Homme. À commencer par la filière « bleu, blanc, cœur ». « C’est une association nationale, née de la rencontre entre un ingénieur agronome, un scientifique et un agriculteur. Tout a commencé avec une motte de beurre », sourit-il. « « Bleu, blanc, cœur », c’est le rapport entre les oméga 3 et les oméga 6, qui sont nécessaires au corps humain pour être en bonne santé. Derrière cette histoire, il y a cinq années d’études cliniques ».
Il faut savoir que le corps humain est incapable de produire des oméga 3 naturellement, mais il en a besoin. Il est donc nécessaire d’avoir des apports. « Les oméga 3 et 6 sont produits par les végétaux, grâce à la photosynthèse sous l’action du soleil. Les oméga 6 se trouvent dans les graisses de réserves des graines (comme le maïs, le soja et le tournesol), tandis que les oméga 3 se trouvent dans les graisses de structure des végétaux et de quelques graines scientifiques (comme l’herbe, le lin, la luzerne et le colza) », explique Éric Ducornet. Le bon équilibre de consommation entre les acides gras oméga 6 et oméga 3 est fixé par l’Anses à 4 pour 1.
« Bleu, blanc, cœur » est reconnue par les ministères de la Santé, de l’Environnement et de l’Agriculture. C’est la seule association en France dans ce cas. « C’est une filière où le prix et la quantité sont prévus un an à l’avance, où il y a une rémunération à chaque étape de la filière, qui est vertueuse et positive, qui respecte l’environnement, la santé humaine et le bien-être animal », indique-t-il.

Le pois chiche, une culture en perdition malgré ses multiples atouts

Toujours dans cette thématique de la santé, une autre filière est à mettre en avant : celle du pois chiche. « Il a une carte à jouer sur l’exploitation et dans l’assiette », assure Éric Ducornet. Il possède des atouts agronomiques : c’est un allié pour la rotation car, en tant que culture de printemps, le pois chiche rompt les cycles des ravageurs et des maladies des céréales. C’est aussi une légumineuse qui enrichit le sol en azote, bénéfique à la culture suivante. Le pois chiche est adapté aux climats secs et valorise les sols caillouteux et à pli basique.
Le pois chiche possède également des atouts pour la santé. « C’est un aliment riche en protéines, en fibres, en vitamines et minéraux, un aliment avec un indice glycémique bas, et un aliment adapté aux nouveaux régimes alimentaires (vegan ou sans gluten par exemple) ».
Toutefois, la production est en chute libre en France ces dernières années. En 2018, l’Yonne était le 4e département producteur du territoire. En 2020, il y avait autant d’hectares en Bourgogne Franche-Comté que dans l’Yonne deux ans plus tôt, soit environ 1 600 ha (-46 % par rapport à 2019). En France, la surface totale en pois chiche est de 23 000 ha, soit -36 % par rapport à 2019.
« La baisse des surfaces est due à un déséquilibre entre l’offre et la demande », explique le responsable filières à 110 Bourgogne. « Depuis quelques années, l’offre de pois chiche est insuffisante pour couvrir la demande importante, ce qui a entraîné une hausse des prix et accru l’intérêt pour la culture. Aujourd’hui, la production devenue trop importante sature certains marchés conduisant à une baisse des prix et à la désaffection de certains producteurs pour le pois chiche ».
La production continue de baisser depuis trois ans et le pois chiche ne représente désormais plus une filière d’avenir dans l’Yonne (comme en France) pour les agriculteurs, malgré ses nombreux atouts.
Enfin, une autre filière aux caractéristiques positives pour la santé pointe doucement le bout de son nez avec la courge à huile. Si cette culture est encore peu connue en France (ses graines sont extraites pour l’alimentation), elle pourrait toutefois se développer dans l’hexagone dans les prochaines années. Avec l’Yonne parmi les pionniers ?

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Éric Ducornet, responsable filières à 110 Bourgogne.