Chambre d'agriculture
Irriguer de manière raisonnée et raisonnable

Christopher Levé
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Le vendredi 16 juin, la Chambre d'agriculture de l'Yonne a organisé une journée Innov'action sur la thématique de l'irrigation raisonnée, chez Thierry Joinnault, membre du collectif « Noix et Noisettes », à Étais-la-Sauvin. 

Noix
C'est à Étais-la-Sauvin qu'a eu lieu cette journée Innov'action sur l'irrigation raisonnée dans les noyers.

Il y avait deux réels objectifs lors de cette journée Innov’action du vendredi 16 juin, organisée par la Chambre d’agriculture de l’Yonne, à Étais-la-Sauvin. « Le premier objectif de la Chambre était de communiquer sur ce groupe d’agriculteurs du collectif « Noix et Noisettes » de l’Yonne », lance Marjorie Lautier, conseillère à la Chambre d’agriculture de l’Yonne. « Cela fait aujourd’hui 7 ans qu’il existe. Il y avait déjà eu une journée de ce type en 2019 qui tournait autour de la plantation et du début du collectif. Là, comme les noyers vont rentrer en production et qu’il va bientôt y avoir les premières récoltes, il était intéressant de remettre l’accent sur le collectif, qui est totalement bourguignon avec une volonté de monter une filière 100 % bourguignonne ».
Le second objectif était de mettre l’accent sur l’irrigation, qui, au sein du collectif, se fait de manière raisonnée et raisonnable. « On a aussi fait le choix d’en parler pour essayer de dédramatiser le procédé, pour montrer que l’on peut le faire de manière en la pilotant. Irriguer ne veut pas dire jeter l’eau par les fenêtres. On peut faire de la diversification avec de l’irrigation, tout en étant raisonné », assure Marjorie Lautier.

6 à 7 ans avant de pouvoir récolter

Pour Hugo Verdonck, nuciculteur du groupe « Noix et Noisettes » de l’Yonne, l’intérêt d’irriguer ses noyers « permet au démarrage de pouvoir avoir un verger qui pousse de manière homogène et de pouvoir arriver à une production un peu plus rapide. L’arbre va pousser plus régulièrement et aura une meilleure ampleur, ce qui permettra au fruit d’arriver également plus rapidement ».
Autre avantage de l’irrigation : l’engagement sur le coût de la plantation. « Il faut minimum 6-7 ans pour voir arriver les premières récoltes. Irriguer permet d’avoir plus facilement des retombées économiques (avec l’arrivée plus rapide des fruits, à la bonne taille) », et ce malgré l’investissement pour la mise en place du système, qui reste toutefois assez onéreux.
Aussi, « l’irrigation permet de gagner en qualité et en calibrage. Le fait d’arroser de manière régulière à des périodes clés permet d’assurer une production de noix avec un bon calibrage, avec de beaux cerneaux », reprend Marjorie Lautier. « Et cela permet d’être également un peu moins dépendant de la météo », ajoute-t-elle.

Une irrigation contrôlée par sonde

Si l’irrigation est raisonnée, c’est parce qu’elle est suivie par une sonde, permettant de contrôler le taux d’humidité dans le sol, « pour qu’il n’y ait jamais trop ou pas assez d’eau », explique Hugo Verdonck. « On irrigue de mai à septembre, en fonction des informations transmises par la sonde. Si on est à la médiane, on ne lance pas le système. On irrigue seulement lorsqu’il y a vraiment un besoin », assure-t-il. « Le but est de piloter cette irrigation le plus finement possible pour ne pas gâcher de l’eau », précise Marjorie Lautier.
Sur les neuf agriculteurs du groupe qui composent le collectif (7 sont dans l’Yonne, 2 dans la Nièvre), trois d’entre eux possèdent un système d’irrigation, qu’ils font essentiellement fonctionner en soirée, ou la nuit, « pour maximiser l’eau », continue Hugo Verdonck.
Quant à la récolte, les agriculteurs connaîtront leur première cette année, courant octobre. « Celle-ci sera assez petite », confie ce dernier. « C’est au fil des années qu’elle deviendra de plus en plus importante ».
Les noix et les noisettes récoltées seront ensuite vendues en direct ou transformées. Pour cela, le collectif est en train de créer une structure afin de pouvoir racheter leurs productions et faire eux-mêmes leur propre commercialisation.

Une deuxième édition pour la fête de la noix

Sortez vos agendas ! La seconde édition de la fête de la noix est déjà programmée. Après Étais-la-Sauvin (Hameau de Chevigny) l’an passé, c’est à Lainsecq (chez Damien Guyard, Le Moulin Barjot) qu’auront lieu les festivités cette année, le dimanche 29 octobre, à partir de 11 heures. Mais rassurez-vous, on vous le rappellera d’ici là !

Noix
L'irrigation n'est déclenchée quand cas de nécessité.