Productions végétales
Des pluies qui font du bien

AG
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Il y a encore trois semaines, la situation devenait presque critique dans les petites terres de Côte-d'Or. Les récentes précipitations, quand celles-ci n'étaient pas accompagnées de grêle, ont été forcément les bienvenues.

Des pluies qui font du bien
Éric Moyot a vu ses tournesols doubler de taille en l'espace de quatre jours, après les premières précipitations de juin.

L'inquiétude a laissé place à l'optimisme. L'eau a fait son retour, elle qui est toujours cruciale à chaque fin de cycle dans les terres superficielles du département. « Ça devenait plus que limite avec toutes ces chaleurs... Heureusement, les pluies que nous avons eues ont été favorables aux différentes cultures », observe Éric Moyot, à Poiseul-la-Ville. L'exploitant agricole dresse un état des lieux plutôt positif pour la plupart de ses productions végétales. Ses tournesols, pour commencer, étaient très mal partis mais ont doublé de taille en très peu de temps après les pluies des 10 et 11 juin. Nul doute que les précipitations qui ont suivi ont entretenu cette dynamique.

Bientôt le verdict

Les blés, qui n'étaient pas encore à maturité, en ont profité eux aussi : « tous les champs n'ont pas été arrosés de la même manière, nous n'avons pas le même nombre de millimètres partout, mais quand même... Le blé a été bien arrosé et cela devrait profiter aux grains. Quel rendement attendre ? Ce n'est pas facile d'évaluer. Le PS sera déterminant, si j'arrive à 60 q/ha, ce sera bien ». Les orages n'ont pas « fait de mal » non plus aux orges d'Éric Moyot, qui devraient être moissonnées d'ici peu, si cela n'est pas encore fait le jour de la sortie de cette édition de Terres de Bourgogne. « Cette culture était beaucoup plus avancée que le blé, les pluies vont tout de même permettre de les finir correctement, c'est positif là aussi », confiait l'agriculteur à la mi-juin. Un rendement entre 55 et 60 q/ha était alors espéré, le « verdict » tombera très prochainement. L'exploitant était un peu plus interrogatif sur son colza : « j'en cultive de nouveau après quatre années d'arrêt. Il était superbe avant les gros coups de sec, il l'est un peu moins aujourd'hui. Pourtant, tout s'était bien passé dès les semis, après lesquels 40 mm étaient tombés. La levée a été très rapide, il y avait de très bons pivots avant l'hiver, ce qui lui a permis de passer outre les altises et autres ravageurs. Le colza est implanté sur des terres très superficielles : je signerais pour 25q/ha. Nous verrons bien à la moisson ».

Affaires à suivre

Le producteur enchaîne avec deux autres cultures : « le maïs ensilage n'avait pas reçu la moindre goutte depuis les semis, il devrait en tirer des bénéfices. Mais ce qui a été détruit par les corbeaux restera détruit... En ce qui concerne l'orge de printemps, les coups de sec ont fait beaucoup de mal et nous ne pourrons pas revenir en arrière. Dans les cailloux, les plantes ont beaucoup blanchi... Néanmoins, cette eau ne peut pas faire de mal non plus à cette culture, bien au contraire ». Cette campagne est marquée par la baisse des cours céréaliers et des charges de haut niveau. Sur ce dernier point, Éric Moyot devrait s'en tirer « plutôt bien » : « certes, en engrais, il y a forcément des frais supplémentaires, mais concernant la protection des cultures, les interventions ont été plus que limitées. Le vent d'Est que nous avons eu très régulièrement a été favorable contre les maladies. La seule et grosse problématique de l'année concerne le désherbage sur blé au printemps, avec un développement impressionnant des vulpins. Mais je ne suis pas intervenu non plus, faute de solutions ».