Emploi agricole
Panorama sur l'évolution de l'emploi agricole en BFC

Berty Robert, avec Agreste
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L’organisme de statistiques Agreste vient de livrer une étude portant sur l’évolution de l’emploi agricole en Bourgogne Franche-Comté entre 2010 et 2022. S’il diminue, il est aussi en pleine transformation, reflétant les évolutions qui traversent le monde agricole actuel.

Panorama sur l'évolution de l'emploi agricole en BFC
Sur ce graphique montrant l'évolution annuelle moyenne du nombre d'ETP dans le secteur agricole en BFC, la Côte-d'Or et l'Yonne ont connu une baisse relativement limitée, comparée à la Nièvre.

Comment l’emploi agricole a-t-il évolué en Bourgogne-Franche-Comté (BFC) ces douze dernières années ? C’est tout l’objet d’une récente étude que l’on doit à Agreste, l’organisme de statistique, d’évaluation et de prospective du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. En 2021, cette catégorie d’emplois représentait 44 070 Équivalents temps plein (ETP), soit 4 590 de moins qu’en 2010 (-9,4 %). La baisse moyenne annuelle régionale se situe donc à 0,9 %, toute proche des 1 % observés au plan national. Dans le détail des départements de BFC, depuis 2010, la baisse du nombre d’emplois agricoles a été inférieure à celle constatée dans l’ensemble de la France métropolitaine en Côte-d’Or, dans l’Yonne, dans le Doubs et le Jura. Elle est en revanche supérieure dans la Nièvre (-1,6 % par an) et dans le Territoire de Belfort (-2,2 %). Si cette baisse est donc bien réelle, elle semble avoir ralenti entre 2021 et 2022, se situant régionalement à -0,6 %. Il faut toutefois noter que pour la Saône-et-Loire, premier employeur agricole de BFC, la baisse est prononcée : -3,1 % en 2021 et -1,8 % en 2022. Si l’on considère maintenant le nombre moyen d’ETP par exploitation, en BFC, il est passé de 1,62 à 1,88 entre 2010 et 2021. En France métropolitaine, cette moyenne est passée de 1,53 à 1,74. Les salariés permanents sont la seule catégorie d’actifs agricoles dont le volume de travail a augmenté (de 2,5 % par an pendant la période faisant l’objet de l’étude).

Les comportements par catégorie

En parallèle – signe d’une évolution profonde de l’emploi agricole – l’emploi saisonnier ou occasionnel a reculé de 2,4 % par an et celui familial non-salarié a été divisé par presque 4 ! Il ne représente plus aujourd’hui qu’une part marginale de l’emploi agricole. Prenons maintenant le prisme des différentes activités agricoles de BFC :

– la viticulture est la seule à avoir gagné de l’emploi sur 2010-2021 (+0,4 % d’ETP/an). Néanmoins, son solde s’est dégradé en 2021 et 2022.

– en bovins lait, le volume d’emploi a baissé légèrement (-0,4 %/an)

– en polyculture, polyélevage, équidés et autres herbivores, la diminution est très forte (entre -3,1 % et -3,6 %/an). Toutefois, pour les autres herbivores, la tendance était au redressement ces deux dernières années.

Trois secteurs ont développé leurs emplois agricoles :

– les cultures de légumes de plein champ (+6,2 %/an)

– les fruits ou autres cultures permanentes (+5 %)

– les légumes ou les champignons (+4,6 %). De plus, dans cette dernière catégorie, on note un très fort dynamisme entre 2021 et 2022 (+15 %).