Vendanges
« Nous sommes déçus mais ce n'est pas une surprise »

Christopher Levé
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Comme attendu, les rendements sont faibles pour ces vendanges 2024. Dans le Chablisien, le domaine Louis Moreau s'attend, au mieux, a une demi-récolte, ce qui n'est malheureusement pas une surprise au vu de l'année écoulée et des multiples aléas climatiques.

Vendanges
Comme attendu, les rendements sont faibles cette année (photo : Domaine Louis Moreau).

Au domaine Louis Moreau, à Beine, les vendanges ont débuté le mercredi 18 septembre. Et lors de notre rencontre le mardi 24 septembre, Louis Moreau nous annonçait lui rester trois jours de vendanges. S'il est trop tôt pour faire un bilan des vendanges au domaine, Louis Moreau constate toutefois que les craintes d'une faible récolte étaient fondées. « Au niveau des rendements, il y a une certaine déception. Même si on rentre de belles choses, la quantité n'est pas là. On sera sur une demi-récolte, voire en dessous. On va probablement se rapprocher de 2021 en termes de rendement même si cela dépend beaucoup des secteurs. Mais malheureusement, de jolis secteurs, il n'en reste plus beaucoup », confie-t-il.
Le viticulteur estime que la moyenne dans le Chablisien sera entre 25 et 30 hl/ha. À titre comparatif, elle était de 20 à 25 hl/ha en 2021, toujours pour le Chablisien.

Une vigne stressée

L'explication de cette mauvaise récolte est connue de tous depuis de longs mois : les aléas climatiques. « La vigne était stressée depuis le mois d'avril. On a vu les vignes geler, prendre la grêle, elles n'étaient pas belles… On est déçu des rendements mais ce n'est pas une surprise. On s'attendait tout de même à mieux. Là, les viticulteurs n'ont qu'une hâte : finir les vendanges et ne plus entendre parler de ce millésime, pouvoir passer à autre chose », poursuit Louis Moreau, qui indique que le constat n'est pas meilleur dans les autres vignobles icaunais. « Que ce soit dans l'Auxerrois, à Irancy, à Saint-Bris-le-Vineux… Ce n'est pas top, tant pour les rouges, que les blancs, que les aligotés… Je n'ose pas dire que cela sera pire pour eux qu'en 2021, mais on n'en sera pas très loin ».
Il ajoute. « Durant la récolte, on est passé, jusqu'à présent, par tous les stades. On a connu un effet montagne russe, à l'image de cette année. Lorsque l'on a vendangé samedi dernier, on a fait 50 hl/ha, ce qui était inespéré. Et puis, on a continué dans une vigne 1 km plus loin et il n'y avait plus rien, sans comprendre pourquoi, car on est sur le même finage. Il y a beaucoup d'interrogations et d'incompréhensions dans ce millésime ».

S'appuyer sur le VCI

Les vignerons vont cependant pouvoir s'appuyer sur le VCI constitué l'année dernière pour sauver l'année commerciale. « On va attendre la fin des vendanges puis déposer la déclaration de récolte auprès des services de douane afin de pouvoir débloquer le VCI pour pouvoir l'utiliser, car on sera tous en dessous des rendements autorisés. Le VCI va aider, c'est certain. On ne sera pas en pénurie de vin, pas comme en 2021 où il n'y avait pas de stock pour compenser la mauvaise récolte. Il faudra désormais espérer que l'année 2025 soit un beau millésime sinon cela sera compliqué car on n'aura à nouveau plus de stock ».

Vendanges
Plus que jamais, il faut être très selectif lors de l'étape du tri afin de proposer le meilleur vin possible. Si la quantité ne sera pas au rendez-vous, les vignerons veulent du vin de qualité (photo : Domaine Louis Moreau).