Bovins
Exit, les maladies de l'hiver

AG
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Arnaud Guillien, éleveur près de Seurre, fait vêler en été. Un choix principalement motivé par des avantages sanitaires.

Exit, les maladies de l'hiver
Le Côte-d'orien avec l'un de ses jeunes veaux.

À l'EARL de la Croze, à Chivres, c'est une vielle tradition : la grande majorité des vêlages se font en été. « Les naissances commencent au 15 août et se terminent au tout début de l'automne », présente Arnaud Guillien, éleveur d'une soixantaine de vaches charolaises. Plusieurs raisons incitent cet homme de 44 ans à travailler de cette façon : « la principale est d'ordre sanitaire. À cette période, il fait encore beau, enfin normalement ! Les animaux sont dehors, il n'y a personne sous les bâtiments et les bovins ne contractent pas les maladies habituelles de l'hiver. Les veaux se portent généralement très bien et je n'ai pas à intervenir, encore moins le vétérinaire… Au niveau pratique, il est facile d'isoler les vaches avec leurs veaux car, comme déjà dit, il n'y a pas d'animaux dans la stabulation ». Sur le plan personnel, Arnaud Guillien préfère « largement » s'occuper de ses bovins pendant la bonne saison : « je suis habituellement en short et en t-shirt, et non pas avec un manteau et un bonnet, c'est plus agréable de travailler dans ces conditions, cela me convient parfaitement ! ». Économiquement parlant, faire vêler en été permet de vendre des broutards plus tôt dans l'année, à des moments où il y a moins d'animaux sur le marché : « cela est moins vrai depuis la remontée des cours mais jusqu'à présent, les ventes se portaient beaucoup mieux ».

Une organisation différente

Chaque technique a bien évidemment son lot d'avantages et d'inconvénients. « Faire vêler en été engendre une plus grande consommation alimentaire, avec des besoins hivernaux plus importants qu'en temps normal, c'est certain », commente Arnaud Guillien, « il y a aussi davantage de logistique car je les rentre tous les soirs. Cela représente du travail en plus, sachant que mon parcellaire n'est pas parfaitement adapté. Mais je m'y retrouve, c'est l'essentiel ».

Pas de chance cette année

La météo « catastrophique » de l'automne dernier n'a pas été sans conséquences pour la reproduction, comme l'explique l'éleveur : « les vaches ont mal rempli, elles avaient pourtant de bonnes chaleurs et nous avons inséminé dans de bonnes conditions. C'est la première fois qu'il y a eu autant de problèmes ! Nous avons réussi tant bien que mal à rattraper tout ça, mais il y aura un décalage dans les vêlages. Ces derniers vont durer un peu plus de temps que les autres années, probablement jusqu'aux semis ». Pour ses génisses, Arnaud Guillien opte pour la monte naturelle avec l'utilisation d'un taureau Aubrac : « je sollicitais jusqu'à présent un limousin, afin que les vêlages se fassent le plus facilement possible. En Aubrac, les veaux sont encore plus petits et les complications semblent encore moins nombreuses, mais je n'ai qu'un an et demi de recul ».

Cultures : une année plus qu'atypique

Avec 50 q/ha en orges et 60 q/ha en blé (et heureusement, 33 q/ha en colza), Arnaud Guillien a réalisé sa plus mauvaise moisson depuis son installation en 2007. Les récoltes d'automne (maïs et soja) pourraient eux aussi donner des résultats inédits, mais cette fois-ci dans le bon sens. « Il peut se passer encore bien des choses avec d'éventuelles inondations et même de gros coups de vent comme nous en avons eu il y a quelques semaines, mais le potentiel dans ces deux cultures est là et très intéressant », confirme l'exploitant agricole, dont le maïs grain serait susceptible d'approcher les 120 q/ha. Le soja, dont la récolte pourrait être imminente selon la météo des derniers jours, est tout aussi prometteur et serait en mesure de « tutoyer » les 40 q/ha.