Désherbant colza
Réglementation et qualité des eaux

A. Baillet et F. Duroueix, Terres Inovia
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La présence de substances actives ou de leurs métabolites dans les eaux est préjudiciable à toute la filière colza et peut remettre en cause les autorisations de mise sur le marché. Pour garantir la pérennité de ces solutions hautement stratégiques, chacun est responsable.

Réglementation et qualité des eaux
Respecter des bonnes pratiques d’utilisation adaptées au contexte local. (Photo L. Jung - Terres Inovia).

La détection de substances actives comme par exemple métazachlore, dimétachlore, propyzamide ou de leurs métabolites dans les eaux est préjudiciable à toute la filière colza. Les conséquences peuvent remettre en cause les autorisations de mise sur le marché et les pratiques. Du prescripteur à l’utilisateur, chacun est responsable pour garantir la durabilité de ces solutions hautement stratégiques dans la lutte antigraminées notamment. Pour en bénéficier demain, il est indispensable de respecter des bonnes pratiques d’utilisation adaptées au contexte local.

Métazachlore : les conditions d’usage limitent cette substance active à une application maximale de 750 g/ha tous les 4 ans ou une application maximale de 500 g/ha tous les 3 ans. Le calcul se fait à partir des semis de colza en 2021.

Dimétachlore : les conditions d’usage limitent cette substance active à une application maximale de 750 g/ha tous les 3 ans.

La propyzamide doit être limitée à une seule application par an et par hectare. Le positionnement à l’optimum de l’herbicide (début novembre et avant fin décembre), la bonne stratégie (avec prélevée si nécessaire) ainsi que le déploiement des leviers agronomiques sont la meilleure façon d’aboutir à l’optimum.

Les bonnes pratiques pouvant limiter les impacts :

- Limiter tassements de sol et ne pas traiter sur sol saturé en eau.
- Dans les contextes filtrants, types karstiques, limiter au maximum les risques dans les points d’infiltration préférentielle (ex : bétoire et doline) en adoptant des mesures agro-environnementales très ciblées, comme par exemple des zones enherbées.
- Dans les sols argileux présentant des fentes de retrait importantes, un travail superficiel du sol limitera les infiltrations rapides des herbicides de prélevée.

Un nouvel herbicide colza à large spectre anti-dictoylédone
Efficacités comparées des solutions Mozzar et Ladiva (ou pack MIZIS) appliquées dés le 1er octobre sur un colza à 4 feuilles ou plus. (Source : Essais désherbage Terres Inovia 2021-2023).

Un nouvel herbicide colza à large spectre anti-dictoylédone

L’aminopyralide, substance active bien connue de l’herbicide Ielo peut désormais s’appliquer en postlevée au mois d’octobre pour élargir le spectre de Mozzar. En effet, l’herbicide Neris (aminopyralide 30 g/l) a connu sa première campagne en 2022 en pack avec Mozzar/Mizik (pack Mizis, dose 0,25 l/ha + 0,25 l/ha). Mais maintenant, des packs sont également proposés avec l’herbicide LADIVA associant les 3 substances : halauxifen-méthyl 10 g/l + picloram 48 g/l + aminopyralide 32 g/l.

Ces solutions permettent d’élargir le spectre de Mozzar avec une bien meilleure efficacité sur matricaire, laiteron, séneçon, pensée. Les périodes d’application de LADIVA sont les mêmes que pour Mozzar : à partir de 4 feuilles du colza et après le 1er octobre (pour un meilleur spectre, notamment contre gaillet et matricaire). 1 seule application par campagne est possible. En situation de fortes pressions géranium, la solution Ladiva (ou pack Mizis) seule ne suffit pas. Elle doit s’inscrire dans un programme avec une prélevée efficace ou une application complémentaire de Mozzar 0,25 l/ha. Lorsque les pressions adventices sont faibles, l’herbicide peut s’appliquer début novembre en association avec Kerb FLO (respecter les conditions d’emploi, avec adjuvant non ionique de type Phydeal, Pixies, Gondor, Silwet, etc).