Agroécologie
Les groupements agricoles en agroécologie en BFC

Berty Robert, avec Agreste
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Trois catégories de groupements agricoles travaillent et réfléchissent à de nouvelles pratiques, depuis plus de dix ans. En voici la « photographie » sur notre région.

Les groupements agricoles en agroécologie en BFC
Depuis 2011, trois types de collectifs s'offrent aux agriculteurs qui souhaitent s'engager dans l'agroécologie. (Crédit Agreste BFC)

Si l’agroécologie, qui réclame de nouvelles pratiques et des approches culturales parfois inédites, est une nécessité, du point de vue de l’environnement, elle est aussi un terrain d’expérimentation passionnant pour qui souhaite s’y impliquer. En Bourgogne-Franche-Comté (BFC), de nombreux agriculteurs ont fait le choix, ces dernières années, de s’investir dans ces domaines. Mais le faire seul peut s’avérer complexe ou improductif. D’où l’intérêt de travailler en groupes. C’est pour faciliter ces regroupements que le ministère de l’Agriculture a, en 2011, créé trois dispositifs : les fermes Dephy, les Groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE) et les groupes 30 000. Dans une publication récente, Agreste, organisme de la statistique agricole, a recensé la traduction concrète de ces différents dispositifs en BFC. Grâce à eux, des agriculteurs regroupés autour de porteurs de projets peuvent demander un financement pour accompagner un changement de pratiques sur une thématique.

Près de 1300 exploitations impliquées

Au 1er janvier dernier, en BFC, ces dispositifs comptaient une petite centaine de groupes engagés dans lesquels on recensait près de 1300 exploitations. Des agriculteurs peuvent être engagés dans différents groupes en même temps. Ce sont les GIEE qui fédèrent le plus d’exploitations (953). Dans le détail et sur notre région, les fermes Dephy (164 exploitations en production végétale) ont obtenu 602 000 euros de financement, dont 75 % provenant de l’État. Ce dispositif permet de tester, valoriser et déployer les techniques et systèmes agricoles réduisant l’usage des produits phytosanitaires, tout en étant viables économiquement et socialement. Avec l’appui d’un ingénieur réseau, les groupes Dephy, composés d’une dizaine d’agriculteurs, doivent créer des références locales et communiquer sur les systèmes créés. La campagne 2016-2021 a mobilisé 3000 fermes au niveau national. Un nouvel appel à projets a été lancé en 2021 pour permettre à 2000 fermes, déjà inscrites dans la démarche ou nouvellement engagées, de poursuivre le travail sur la réduction des produits phytosanitaires sur la période 2022-2026. En BFC, 164 fermes ont été sélectionnées pour cette nouvelle campagne. La majorité des exploitations engagées dans les fermes Dephy sont en grandes cultures, polycultures et polyélevage (43 % du total).

Renforcer des pratiques

Du côté des GIEE, ils disposent d’une enveloppe budgétaire moyenne annuelle de 345 000 euros et rassemblent 953 exploitations régionales. Ces collectifs d’agriculteurs s’engagent dans le but de renforcer la durabilité de leurs pratiques. Ces agriculteurs sont accompagnés par un animateur. Ces collectifs visent des objectifs environnementaux, économiques et sociaux. Leurs thématiques de travail sont plus larges que pour les fermes Dephy, centrées sur la réduction du recours aux produits phytosanitaires. Les GIEE s’engagent sur plusieurs années et avec des partenaires (coopératives, Chambres d’agriculture, distributeurs, collectivités, parcs naturels…). En BFC, 63 GIEE existent. En majorité, ils se partagent entre grandes cultures (36 %) et polycultures-polyélevage (33 %). Les thématiques les plus présentes dans les différents groupes sont l’agriculture biologique et l’autonomie alimentaire des élevages. Troisième catégorie de groupement agroécologique présent dans la région : les 30 000. 18 groupes existent, qui fédèrent près de 200 exploitations, avec un financement moyen de 334 000 euros par an. Ces groupes ont été créés en 2016, au moment du lancement du plan Ecophyto 2. L’idée de base était de multiplier par dix le nombre de fermes impliquées dans les groupes Dephy. Les agriculteurs sont ici accompagnés pendant 1 an en émergence, ou 3 ans une fois reconnus par un animateur sur des projets de re-conception de leur système agricole. Ils s’inspirent des systèmes agricoles testés et approuvés dans le cadre des fermes Dephy et des GIEE afin de les appliquer sur une plus grande échelle. Chaque groupe comprend entre 10 et 20 agriculteurs et est accompagné par des Chambres d’agricultures, des coopératives ou des associations. Au sein des 30 000, la majorité se répartie entre les exploitations en grandes cultures et polyélevage (45 %) et la viticulture (40 %).