Made in viande
Le goût de l'envie

Chloé Monget et Lucie Lecointe (FDSEA)
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La 7e édition des Rencontres Made in viande, organisée par le Comité Régional Interbev Centre-Val de Loire, s'est déroulée du 11 au 18 mai ; l'occasion de (re)découvrir toute une filière !

Le goût de l'envie
Observer les animaux, essayer de les toucher, donner le foin aux vaches, regarder les veaux qui tètent, monter dans le tracteur… Les enfants se prennent au jeu ! Crédit photo : FDSEA.

Dans le cadre de la 7e édition des Rencontres Made in viande, orchestrée du 11 au 18 mai par le Comité Régional Interbev Centre-Val de Loire, les exploitations et les centres de formations ouvraient leurs portes au public. Si pour certains ce rendez-vous est devenu une habitude, pour le Campus des métiers de Marzy c’était une première.

Effiler les préjugés

« Nous avons proposé une découverte de notre filière boucherie avec des ateliers de découpe ou encore de présentation de pièces de viande, avec la participation des trois formateurs : Mathieu Flammer, Martial Maublanc et Joël Decoux » détaille Chloé Pasdeloup, chargée de communication au Campus. Mathieu Flammer complète : « C’est une belle occasion de faire découvrir notre métier ainsi que l’envers du décor tout en montrant qu’il a bien changé ».

Finesse

Il poursuit : « Les bouchers d’aujourd’hui sont là pour sublimer la viande, et donc le travail de l’éleveur. Sans eux, nous ne serions pas là et inversement. Par cela, nos professions sont intimement liées ainsi que par l’amour que nous leur portons. Nous travaillons par passion, sans cela autant faire autre choses. Pour la filière boucherie, nous travaillons dans la finesse, afin d’apporter de la joie et du plaisir au client – point indispensable pour réussir. C’est tout ceci que nous essayons d’inculquer aux apprenants de notre formation ».

Ficeler ensemble

Face à une filière viande ayant des hauts et des bas, Mathieu Flammer insiste : « le manque de bouchers dans les campagnes peut avoir une incidence sur le nombre d’éleveurs, comme la baisse d’éleveurs a une influence sur la population de bouchers. Encore une fois, l’un ne peut exister sans l’autre et il est nécessaire de continuer notre engagement pour que ces métiers perdurent. Il vaut mieux manger moins de viande mais de meilleure qualité. Et pour cela les élevages Nivernais sont là ».

L’avenir d’une filière

Durant les rencontres Made in Viande, les élèves ont aussi aidé les formateurs à accueillir les visiteurs, à l’image d’Antoine Malandre, 18 ans, en BP boucher : « c’est un métier que l’on fait par passion et dans lequel on peut s’épanouir pleinement pour peu qu’on ait l’envie de bien faire. Et parler de ce sentiment avec de nouveaux venus est toujours très enrichissant, pour eux, comme pour nous ». De son côté Ewen Coquillat, 21 ans, est venu s’informer : « J’étais en BTS aquaculture mais je ne m’y retrouvais pas. J’ai donc bifurqué pour devenir préparateur en boucherie à Cosne. Je suis à Marzy aujourd’hui car il est important de découvrir toutes les facettes de la boucherie et les formations qui y sont liées ». Mathieu Flammer conclu : « Pour cette première édition, nous avons eu environ une dizaine de visiteurs, mais pourquoi pas reparticiper l’an prochain pour en attirer encore plus. Je suis persuadé que ce métier ainsi la filière toute entière ont un avenir ».

En parallèle

Outre l’ouverture des portes du Campus, les exploitations ont aussi joué le jeu comme celles de Muriel Harand et Romaric Gobillot. En effet, pour les 35 enfants de la petite section au CE2 de l’école primaire de Teigny, le 17 mai fut le moment de troquer bancs, pupitres et tableaux noirs pour découvrir : l’élevage allaitant, les soins aux animaux, les cycles naturels animaux et végétaux…

La pédagogie par la vue et le toucher

Dès la descente du car dans la cour de l’exploitation les enfants ont pu voir les veaux téter ; l’occasion pour les tout-petits de reconstituer la « famille » bovine avec la maman vache, le bébé veau ou encore le papa taureau. Pendant cette journée, la pédagogie s’appuyait sur l’observation directe des animaux, des bâtiments, du matériel… Les enfants touchèrent et regardèrent de près, pour comprendre certaines différences, par exemple, entre l’élevage allaitant et l’élevage laitier, entre la paille et le foin, etc. Les ateliers émaillant la journée ont permis aux enfants de faire le lien entre agriculture et alimentation, comme le lait nourrissant les veaux « qui est amené dans les briques au supermarché » dit un garçon. Et les enfants ont énuméré les recettes connues avec du lait : fromages, yaourts, pancakes, etc. Après cela, l’atelier crêpe s’imposait pour le goûter !

« Les granules c’est pour le chauffage ? »

Aux abords du tas d’aliments concentrés pour les taurillons, les questions fusent : « C’est quoi ? » « On peut en manger ? » « J’ai les mêmes chez moi pour chauffer… ». Romaric et Muriel expliquent alors l’alimentation des différents animaux au fil des saisons ; un moment d’échanges qui a, qui sait, peut-être insufflé des vocations.

 

La filière boucherie...
« Hugo M., 14 ans, a envie de faire ce métier et il était ravi et fier d'avoir pu manipuler un rôti durant les rencontres. Voir son enthousiasme nous motive dans notre enseignement » souligne Mathieu Flammer. Crédit photo : C2M

La filière boucherie...

La section boucherie du Campus des métiers de Marzy regroupe trois formateurs et environ 70 élèves. Mathieu Flammer insiste : « Nous faisons tout pour que chaque apprenant ait de la viande de qualité pour travailler et apprendre ». Au total, pour fournir une semaine de viande pour deux classes, il est donné aux élèves : 5 kg de porc, 200 kg de veau, 103 kg de mouton et 320 kg de boeuf. « Nous leur faisons manipuler toutes les viandes, car c'est indispensable pour avoir une formation complète ». Le Campus orchestre également tous les ans le Concours national de Marzy pour récompenser les qualités des apprentis bouchers.