Foire aux culards

Fidèles au rendez-vous

« Nous réalisons cette foire, suivie d’une vente, afin de décongestionner la seconde foire aux culards du mois de juillet » souligne Alain Guinot, président du comité des foires de Moulins-Engilbert. Au total environ 220 animaux étaient présents (pour une cinquantaine d’apporteurs) avec « une très belle qualité » pour concourir dans les quatre sections de femelles (1 à 3 ans) et les deux sections dédiées aux bœufs provenant principalement de la Nièvre et de Saône-et-Loire.

De cause à effet

Malgré tout, Alain Guinot regrette : « même si les prix des broutards par exemple augmentent, celui des culardes lui stagne ». Bruno Gerbeault (SCEA Crot de Savigny) venu avec 18 femelles rebondit : « le marché boude ces animaux pour se tourner vers une qualité de viande de moindre qualité, car plus bas de gamme – ce qui est le plus recherché aujourd’hui. En effet, les culardes étant vendues principalement à destination des bouchers indépendants, et ces derniers étant de moins en moins nombreux par manque de clientèle ou de repreneurs, les culardes sont donc moins demandées ».

Regrets

Il poursuit : « On peut comprendre que les plus jeunes ne se dirigent pas vers les culardes puisqu’elles demandent plus d’investissement et de travail pour un rendement en demi-teinte. Les culardes sont pour moi l’avènement de notre métier et une fierté, alors pour moi, qui prend ma retraite d’ici la fin de l’année, c’est un peu un crève-coeur de voir que l’élevage dans tout ce qu’il a de plus beau est en train de disparaître petit à petit - même s’il ne sera pas complètement annihilé puisqu’il y aura toujours des mangeurs de viande ».

Distinction

Si l’analyse de Bruno Gerbeault et Alain Guinot ne prête pas à sourire, la foire fut tout de même empreinte de convivialité et surtout de remise de prix. Ainsi, le super prix d’honneur fût remis à Denis Godard, et son fils Clément (salarié sur l’exploitation et bouvier à la Sicafome : « C’est une véritable satisfaction à chaque fois puisque cela fait le 6e prix environ sur 15 ans ! C’est toujours un plaisir de voir que notre travail est récompensé par nos pairs. De plus, cela nous procure une belle publicité ce qui permet d’augmenter la plus-value de l’animal ».

La vente traditionnelle

Juste après la foire, les apporteurs et acheteurs étaient conviés à la vente aux enchères, sous le marteau de Martial Tardivon. Malgré l’heure matinale, la chaleur était déjà présente sur le ring, de même que dans les enchères pour la cinquantaine d’acheteurs présents. Ainsi la vente s’est élevée au total à 433 219 euros, pour un prix moyen de 2 233 euros. La plus grande enchère revient à une génisse née en mars 2020 (613 kg) chez Denis Godard (Ternant) qui fut adjugée à 5 040 euros à Catherine Carre, Saint Fraimbault de Prières (Mayenne). Martial Tardivon a tenu à souligner la qualité des animaux proposée et l’engagement des apporteurs et des éleveurs pour leur présence. Avec 194 animaux vendus, Martial Tardivon caractérise cette session comme très satisfaisante au niveau de la qualité présentée.