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Aides

27 M d'euros de fonds européens pour les exploitations de BFC

La Région Bourgogne-Franche-Comté a décidé d'utiliser des Feader pour aider des exploitations agricoles impactées par des catastrophes naturelles. Elles sont plus de 1 500 a en bénéficier. C'est le résultat d'une demande de la profession agricole.

Par Berty Robert, avec FRSEA BFC et Conseil régional
27 M d'euros de fonds européens pour les exploitations de BFC
Conseil régional de BFC
Lors de la dernière session du Conseil régional de BFC, le 27 juin à Dijon.

Dans le cadre de la programmation 2014-2022, la Région Bourgogne-Franche-Comté (BFC) disposait de 45 millions d’euros de crédits du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) non consommés qui avaient été prévus au départ pour des aides aux investissements. En décembre 2024, la Commission européenne donnait la possibilité aux Régions de mobiliser une partie de ces crédits non utilisés avec la mesure M23 pour les aléas liés aux catastrophes naturelles, soit 35 millions d’euros pour notre Région. À la demande de la profession, la Région s’est saisie de cette opportunité et a décidé de mettre en place ce dispositif malgré les délais très courts. C’est donc 27,5 millions d’euros qui seront finalement attribués aux exploitations fragilisées. C'est le résultat d'une mobilisation de tous les acteurs dans un temps très contraint pour des mesures concernant les secteurs végétal et animal. Les mesures ont été ouvertes du 23 avril au 14 mai, la sélection des dossiers s’est faite avant le 30 juin et le paiement devra avoir lieu avant le 31 décembre 2025. 

Mobilisation large

Les modalités de ces mesures s’inscrivaient dans un cadre européen très précis. Pour le volet animal, ce sont les exploitations touchées par la FCO qui ont été prises en compte avec des taux de perte supérieurs à 30 %. Pour le secteur végétal, ce sont les exploitations reconnues pour aléas qui ont été retenues, avec les règles de l’assurance récolte. Grâce à la mobilisation de tous, les dossiers ont pu être instruits rapidement. Les GDS ont fourni les attestations sur le taux de perte des animaux. Les assureurs ont transmis les taux de perte des cultures. Les MSA ont envoyé les attestations de régularité des obligations sociales… Il a ainsi été possible de limiter les documents à fournir par l’exploitant avec : la lettre de demande, la photocopie de la carte grise, le RIB… Les DDT se sont également mobilisées, pour transmettre une partie des dossiers non pris en charge par l’assurance récolte. Sur ce dispositif, les services de la Région se sont également mobilisés pour instruire les dossiers dans un temps record. Espérons que cette méthode puisse être utilisée pour traiter les dossiers encore en souffrance du RDR 4. Concrètement les agriculteurs concernés recevront un courrier de la Région notifiant l’aide, pour un versement en fin d’année. 1196 exploitations ont pu être retenues pour la Bourgogne pour un montant fixe par exploitation de 16 450 €. Les enveloppes financières entre les anciennes régions n’étaient pas fongibles. 89,5 % des dossiers concernent le secteur végétal avec 410 dossiers dans l’Yonne et 300 en Côte-d’Or. Avec un montant de 19,7 millions d’euros, la Bourgogne a mobilisé pratiquement la totalité de ses crédits disponibles (21,4 millions d’euros), avec un total (végétal et animal) de 6,7 M d'euros pour l'Yonne, 4,9 M d'euros pour la Côte-d'Or, 4,2 M d'euros pour la Saône-et-Loire et 3,8 M d'euros pour la Nièvre. 

« Retrouver de l'air »

Pour la Franche-Comté, le nombre de dossiers est nettement moins élevé. C’est le Jura (145 exploitations) et la Haute-Saône (113 exploitations), qui bénéficient principalement du dispositif. L’impossibilité de cumuler les pertes de la production laitière et le taux de mortalité a limité le nombre d’exploitations retenues. Seulement 7,8 millions d'euros ont été mobilisés en Franche-Comté sur les 13,5 millions de disponibles. Le montant de l'aide par exploitation pour la Franche-Comté est de 23 000 euros. « Cette aide exceptionnelle, précisait Marie-Guite Dufay, présidente de la Région BFC, va permettre à des exploitations bousculées par des catastrophes naturelles ou sanitaires de retrouver un peu d’air. Je tiens à remercier les services de l’État, de l’ASP, la profession agricole, les GDS, la MSA et les assureurs, avec qui nous avons construit une mesure pensée pour être simple, rapide et équitable ; et bien sûr les services de la Région, dont la mobilisation a permis l’instruction de l’ensemble de ces dossiers dans un temps record. »

Aide également aux services de remplacement

Lors de la dernière session plénière du Conseil régional de BFC, le 27 juin à Dijon, les élus ont voté une subvention globale de 400 000 euros afin de soutenir la Fédération régionale des services de remplacement BFC, qui met en œuvre des actions d’animation, de promotion et d’appui à la professionnalisation ; mais aussi les sept services départementaux du territoire (Côte-d’Or, Doubs, Jura, Nièvre, Saône-et-Loire, Territoire de Belfort et Yonne), afin de diminuer le coût du remplacement facturé aux exploitants.