GDS 58
Se préparer à l'avenir

Chloé Monget
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Le 17 octobre, la Sicagemac accueillait, à Corbigny, la réunion de secteur du GDS 58. De nombreux sujets étaient proposés au programme : bilan IBR, application LSA et ses conséquences, MHE et FCO 8 et 3 ainsi que l’élection des nouveaux délégués.

Se préparer à l'avenir
Rodolphe Morizot et Bertrand Léger lors de la réunion de secteur de Corbigny.

Comme tous les 3 ans, le GDS 58 réalise des réunions de secteur afin de tenir informés les éleveurs des derniers sujets d’actualités, de faire le bilan de certaines campagnes en cours et d’élire de nouveaux délégués. Ainsi, celle proposée le 17 octobre à Corbigny, dans les locaux de la Sicagemac ne dérogeait pas à la règle. Pour rappel, cette année, le président Bertrand Léger (voir TDB n° 1716) participait pour la première fois à cette tournée de réunion, suite à son élection fin 2022.

Rester en alerte

Les échanges ont débuté en abordant le bilan IBR : « 96 % des cheptels sont négatifs pour 2023 contre 94 % en 2021 et 91 % en 2020. Il y a donc un progrès notable qu’il faut saluer » stipule Rodolphe Morizot, directeur du GDS 58, avant de nuancer : « mais l’objectif national de 99 % d’ici 2027, me semble très compliqué à atteindre en l’état actuel des choses. Je rappelle que c’est un combat de tous les instants. C’est pour cela qu’il est nécessaire de se remémorer que les bovins positifs même vaccinés peuvent être contagieux, que la contagion peut être directe ou indirecte via du matériel d’élevage par exemple. Il faut donc être extrêmement vigilant et ne pas abandonner la vaccination ou l’attention portée à la biosécurité ». Rodolphe Morizot a annoncé le dépistage des bovins vaccinés à l’aide d’un vaccin délété pour savoir si leur statut de positif est dû au vaccin ou d’une contamination autre. Rodolphe Morizot martèle alors : « Nous luttons contre l’IBR depuis 30 ans. Nous faisons ce qu’il est possible de faire avec les outils réglementaires mis à notre disposition. Les possibles mesures réglementaires à venir ne tiendront pas compte des conséquences que cela pourra engendrer pour les éleveurs non qualifiés ». Parmi ces dernières il évoque l’abattage des bovins positifs dans certaines situations, avec une potentielle indemnisation : « si une aide de 100 euros par tête est accordée, cela sera certainement le maximum » avant d’ajouter : « cet arrêté ministériel n’est pas encore publié donc pour le moment les détails restent incertains mais les grandes lignes sont là. Nous préférons en parler afin que les éleveurs ne soient pas pris au dépourvu ». Il évoque qu’au niveau national cet abattage représenterait environ entre 100 000 à 150 000 bovins.

Harmonisation : la clé ?

Sujet sensible parmi les éleveurs, l’IBR a fait élever la voix de certains durant la réunion : « Pourquoi la vaccination n’est pas obligatoire ? Pourquoi la réglementation n’est pas identique pour les autres pays de l’Union européenne ? Pourquoi ne pas sanctionner les élevages qui n’ont pas procédé à la vaccination ? Est-ce la fin de l’élevage ? Pourquoi ces abattages alors que la viande des animaux positifs est consommable ? Si les bovins positifs sont supprimés de France, est-ce la garantie de ne plus voir d’IBR ? ». Pour cette dernière question, Rodolphe Morizot précise sobrement : « le traitement n’a pas commencé au même moment dans les pays de l’Union Européenne et la gestion n’est pas identique dans cette zone. S’il n’y a pas d’harmonisation, cela va donc être compliqué ». En surfant sur la même idée, il regrette : « l’Espagne est touchée par la MHE depuis un an, mais les pouvoirs publics français ont réagi un peu tardivement et des foyers se sont déclarés sur notre territoire. Il est dommage qu’un principe de précaution n’ait pas été pris. La maladie a traversé l’Espagne et le Portugal sans qu’aucune mesure préventive ne soit prise ». Il rappelle que « les symptômes (naissances avec le « casque », vomissements, etc.) sont similaires à la FCO 8 et auxquels s’ajoutent des diarrhées hémorragiques ». Ensuite, un point a été effectué sur la FCO et plus particulièrement sur les souches 8 et 3. « Dans la Nièvre, nous connaissons la FC0 8 depuis 2007 environ, mais la FCO 3 est apparue depuis peu. Avec ce variant, il y a environ 40 % de mortalité chez les ovins – et il n’y a pas de vaccin. Dans les deux cas, que ce soit pour la 8 ou la 3, la contamination arrive ou est arrivée via la Hollande et la Belgique et les conséquences sont graves ». Rodolphe Morizot ajoute : « Si pour cette année, nous n’aurons probablement pas de cas, il est n’est pas exclu d’en comptabiliser en 2024 ». Enfin, la réunion s’est terminée sur la nomination de Denis Guillien en remplacement de Francis Taupin comme délégué de secteur. Bertrand Léger conclut sur un apéritif partagé avec tous : « Nous sommes là pour vous aider, et nous faisons notre possible pour que le GDS 58 soit réactif tout en ayant une offre tarifaire la plus ajustée possible pour les éleveurs notamment pour l’envoi des boucles de dépistages ».

Note : La dernière réunion de secteur aura lieu le jeudi 2 novembre à 14 h 30 à Limon (petite salle de la mairie). Renseignements : 03 86 90 18 90.