Récoltes
En même temps

AG
-

C'est une des caractéristiques de l'année : les foins et les moissons se font simultanément dans bon nombre d'exploitations. Petit tour dans le secteur de Sombernon.

En même temps
Vincent Fretel, dans sa moissonneuse.

D’habitude, tout est presque terminé. Ce 17 juillet, les récoltes n’étaient qu’à leurs débuts, du côté de Saint-Anthot. « Nous sommes à la fois dans les foins et aux moissons, la très grande majorité des travaux restent à faire, aussi bien dans les prés que dans les champs. Oui, cette situation est assez rare », observe Vincent Fretel, l’un des trois associés du Gaec de Pargy, avec son frère Lilian et Loïc Verpeaux. Cet agriculteur ne s’attendait pas du tout « à ça », mais des mois de pluies n’ont pas arrêté de se succéder. Vincent Fretel, comme trois autres Côte-d’oriens, avait d’ailleurs pronostiqué une « coupure de robinet » avant le mois de mai dans une édition printanière de Terres de Bourgogne : « pour le coup, je m’étais bien trompé ! Plusieurs collègues et amis se sont empressés de me le rappeler… Mais prévoir de telles précipitations, aussi importantes et continues, je ne pense pas que beaucoup de monde l’aurait fait ! ». Cette météo a retardé et perturbé les interventions agricoles, mais du côté de Saint-Anthot, les avantages sont visiblement plus nombreux que les inconvénients, comme le reconnaît Vincent Fretel : « nos terres à cailloux n’ont, pour une fois, pas souffert du sec. Mieux : elles ont profité de toute cette eau. Bon, les mauvaises herbes aussi… Je vais attendre que tout soit dans la benne pour dresser un bilan, mais des champs d’orge où nous plafonnons d’ordinaire à 30 q/ha montent actuellement à 55 q/ha, c’est du jamais vu ici. Dans nos meilleures terres, nous prenons des calottes comme en plaine, en passant de 50-60 q/ha à 35-40 q/ha, mais ces relatives bonnes terres ne sont pas nombreuses ici. Si nous faisons la balance, ces pluies ont été bénéfiques chez nous, d’autant que la qualité de la production est pour le moment au rendez-vous ». La moisson de blé et de colza allait suivre sous peu : l’exploitant agricole espérait suivre la même tendance : « un premier champ de colza a été fauché par un voisin, il a fait 35 q/ha. Oui, les cultures sont prometteuses, y compris les blés pour lesquels nous sommes habitués à faire 40 q/ha. Si nous arrivons à récolter 50 voire 60 q/ha, nous serons très contents, il faut croiser les doigts ».

Pas la même chose pour la fenaison

Loïc Verpeaux était pour sa part dans les foins, destinés aux 120 Charolaises et 30 Aubrac de l’exploitation. Rencontré dans son tracteur, cet exploitant de 41 ans partageait les difficultés de l’année : « Nous récoltons par à-coups depuis le 10 juin… Aujourd’hui, le 17 juillet, nous ne sommes qu’à la moitié. En ce qui concerne la quantité, il n’y a aucun problème, les volumes sont intéressants. En revanche, pour la qualité, ce n’est vraiment pas ça cette année, avec toutes ces pluies qui mouillent et remouillent la production. Le séchage est problématique. C’était déjà compliqué en 2021, mais là, c’est du jamais vu pour moi ». Loïc Verpeaux se refuse toutefois d’être « trop pessimiste » : « malgré ces conditions de travail difficiles, nous n’avons pas à nous plaindre car nous avons la chance d’être plusieurs sur la ferme : cela permet de nous organiser au mieux et de constituer différentes équipes sur le terrain. Nous travaillons également en commun avec Bruno Gibassier, de La Chaleur, en cas de besoin. La situation doit être tout autre, en ce moment, pour les exploitants qui travaillent seuls et qui doivent faire à la fois leurs foins et leurs moissons ».

 

photo
Loïc Verpeaux était, lui, dans les foins.
Neuf mètres, ça dépote !
photo encadré

Neuf mètres, ça dépote !

La moissonneuse du Gaec de Pargy est dotée d’une coupe de 9 mètres. Cet équipement est d’autant plus appréciable quand les « fenêtres météo » sont restreintes, comme l’explique Vincent Fretel : « Il est certain que l’efficacité n’est pas la même qu’autrefois. Alors oui, il faut davantage de temps pour la logistique mais nous avons toujours de petites mains pour nous aider ! Une fois dans les champs, cela change considérablement le travail. Cette machine a été achetée après la fusion de notre ferme avec celle de Loïc, en 2017. Nous avions plusieurs matériels en doublon, dont deux moissonneuses avec des coupes de 7 et 5 mètres. Nous les avons vendues pour acheter celle-ci ».