FDAC
Le Chablis ne faiblit pas

Christopher Levé
-

Le vendredi 12 mai s’est tenu l’assemblée générale de la FDAC (fédération de défense de l’appellation Chablis), à Venoy. Parmi les sujets abordés : le bilan du millésime 2022, la flavescence dorée ou encore la place forte du Chablis sur les marchés mondiaux et nationaux.

FDAC
Adrien Michaut, président de la FDAC.

2021 et ses épisodes de gel ont marqué les esprits des vignerons du département. Forcément, les craintes étaient présentes en 2022. Mais, « après trois nuits compliquées de gel cette année et une lutte contre le froid intense, nous constatons que les résultats sont là », se réjouit Adrien Michaut, président de la FDAC. « Suite aux expériences compliquées des derniers millésimes, la plupart des viticulteurs se sont remis en question sur les pratiques de taille, mais aussi en investissant dans des moyens de protection innovants. Ces nouvelles ou anciennes techniques sont maintenant indispensables pour pérenniser nos exploitations. Et cela fonctionne », assure-t-il.
De bons résultats pour le millésime 2022, avec du VCI (volume complémentaire individuel) à la clé pour les viticulteurs, avec une hausse exceptionnelle du rendement butoir obtenue. « Conscient que nos assurances récoltes arrivent en bout de course, le conseil d’administration de la FDAC a demandé au comité national de l’INAO une hausse du rendement butoir sur 2 hl/ha sur les Petits Chablis, Chablis et Chablis 1er cru, afin de remédier au manque de récoltes futures et ne pas devoir jeter les belles récoltes, comme on a pu le connaître en 2018 », explique Adrien Michaut. « Cette demande était bien nécessaire en 2022 car 68 % de récoltants ont constitué du VCI (volume complémentaire individuel). Par conséquent, notre volonté est de pérenniser cela pour les futurs millésimes. Notre demande d’augmentation du rendement butoir est en cours de traitement par les services de l’INAO ».

Vers un nouveau projet de méthanisation ?

Un point sur un projet de méthanisation a été fait. Durant de longue année, la FDAC a tenté de concrétiser un projet dans le Chablisien pour valoriser les déchets. Un projet finalement abandonné après plusieurs refus de la part des communes de voir un méthaniseur s’implanter. Cependant, une autre issue pourrait être trouvée avec « une tierce personne ». « Notre volonté est de valoriser nos marcs, bourbes et lies, dans le cadre d’un cercle vertueux. À l’heure du développement des énergies renouvelables, de la contrainte carbone (notamment de l’étude du BIVB sur l’impact carbone de la filière et les axes d’amélioration possibles), la valorisation de nos déchets est essentielle », confie Adrien Michaut.
Autre point abordé, celui de la flavescence dorée. « Durant la dernière campagne, quatre pieds contaminés par la flavescence dorée ont été découverts à Maligny. Nous pensions, à tort, que cette fichue maladie ne traverserait jamais le Morvan. Elle est maintenant chez nous et les conséquences peuvent être graves si la mobilisation de tous n’est pas réunie durant ces prochaines années », alerte le président de la FDAC.
Côté main-d’œuvre, « nous ressentons un manque constamment », constate-t-il. « Cette pression est de plus en plus difficile malgré notre mobilisation. Doit-on aller plus loin ? Notre métier est stigmatisé par beaucoup de personnes. Faisons-le découvrir et sensibilisons du monde à la sensibilité de la vigne ».
Enfin, sur une note plus positive, la FDAC constate que le chablis « est de plus en plus demandé sur les marchés nationaux et internationaux. Réjouissons-nous car de nombreux vignobles sont en difficulté en France. Seules la Champagne et la Bourgogne peuvent se réjouir. Continuer ainsi et cela passe par la qualité de nos vins ». Alors comme l’a dit Adrien Michaut, « vive le chablis ».