Assemblée générale des JA BFC
Colère encore palpable

Chloé Monget
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Lors de l’assemblée générale des JA BFC, Christian Morel, vice-président en charge de l’agriculture, de la viticulture et de l’agroalimentaire au Conseil Régional, fut convié à la tribune pour faire un point de situation sur les versements de la DJA notamment. Une intervention qui engendra nombre de réactions.

Colère encore palpable
Christian Morel (à gauche) à la tribune de l'assemblée générale des JA BFC, le 12 avril à Nevers.

Afin d’apporter un éclairage aux jeunes agriculteurs présents lors de l’assemblée générale régionale des JA BF, le 12 avril à Nevers, Christian Morel, vice-président du Conseil régional en charge de l’agriculture, de la viticulture et de l’agroalimentaire, était invité à s’exprimer sur les avancements du traitement des dossiers DJA et fonds FEADER.

Ainsi, il annonce : « je suis là pour dire où nous en sommes. Pour les acomptes DJA (pour les dossiers complets), nous sommes quasiment dans un climat normal. Sur les soldes, nous avons des retards, car nous avons ciblé nos forces sur le traitement des acomptes. Nous avons actuellement un maximum de 300 dossiers en demande de paiement. Et, dès aujourd’hui les paiements seront effectués dans les trois mois à réception de la demande de paiement par la Région. D’ici le 1er juillet, nous aurons repris un rythme normal de traitements pour les dossiers DJA. Pour les dossiers PCAE maintenant, nous avons un accord avec les banques sur les prêts à court terme, afin que la Région prenne à sa charge les frais d’intérêts. Environ 150 dossiers bénéficient de cela. Il suffit d’un document Cerfa pour débloquer cette possibilité ». Il assure également qu’en cas « d’erreur administrative prouvée dans un dossier : ce n’est pas à l’agriculteur de payer, mais bien à la Région de régler le problème ». Face à cela, les réactions de la salle ne se sont pas fait attendre.


Réactions à chaud

Rémi Agrinier, secrétaire général adjoint des JA réseau national, détaille : « Le traitement des dossiers a été transféré aux régions sans leur expliquer le fonctionnement, en plus personne n’a voulu anticiper l’arrivée de ces dossiers. Personnellement, quand je veux monter un atelier volaille, j’attends d’avoir le bâtiment pour recevoir les animaux… vous, vous avez pris les volailles sans avoir l’infrastructure pour les gérer… Les compétences ont été envoyées dans des coquilles vides. En début d’année nous avons paillé les régions… que cette paille vous serve à faire chauffer votre motivation ! ». De son côté, Simon Gauche, coprésident des JA 58, pointe : « j’ai honte quand les jeunes m’appellent pour avoir des nouvelles de l’avancement de leur dossier et que je n’ai pas de réponse à leur apporter. Cette situation, vous l’avez engendrée par votre incompétence, et j’espère que vous aussi vous avez honte ! ». Julien Caillard, JA de l’Yonne, martèle : « Écoutez-nous et aidez-nous : faites votre travail ! ». Thomas Lemée, président entrant des JA BFC, rebondit : « Il est urgent d’agir, car les jeunes ne veulent plus mourir en silence. Vous vous êtes enlisé dans une arrogance, mais vous semblez commencer à reconnaître vos défaillances, c’est un bon début. Maintenant, pour tout ce qu’il reste à faire, c’est d’accepter de travailler ensemble ! La profession a montré qu’elle pouvait apporter des solutions, laissez-nous vous aider… Car pour le moment, c’est toute l’économie régionale qui souffre de vos manquements ». Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, rebondit : « Les tours d’ivoire de Besançon ou de Dijon, nous n’en voulons plus ! C’est pour cela que nous avons demandé des décentralisations importantes. Il faut que l’argent arrive car certains sont dans des situations de plus en plus compliquées et cette responsabilité c’est la vôtre ! » et ajoute « Vous annoncez encore des dates, mais au vu de ce qui a été fait jusque-là, je pense que vous ne serez pas à la hauteur de ce que vous avez promis ». Les JA BFC concluent : « Nous restons très attentifs sur ce sujet important pour que le Conseil régional entre dans une phase constructive et qu’enfin l’argent arrive dans les cours de ferme. Afin que personne ne soit laissé de côté, nous invitons les jeunes à contacter directement les JA BFC en cas de difficulté ». Enfin, les services des Chambres, et de l’État – ayant repris une partie du traitement des dossiers – ont été remerciés par certains exploitants.