"Journée s'installer en… "
Avoir la noix

Marine Vaillant et Étienne Bourgy (CA 58)
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La Chambre d'agriculture de la Nièvre organisait, le 22 mars, une journée : « s'installer en noix » à Corbigny. 

Avoir la noix
Une journée sur la noix était proposée par la Chambre d'agriculture de la NIèvre. Crédit photo : CA 58.

C’est à la mairie de Corbigny que le rendez-vous était donné le 22 mars par la Chambre d’agriculture pour sa journée « S’installer en noix ». Pour rappel, cette rencontre est la première d’un trio des journées « S’installer en… ». Les deux autres ont pour thème la culture du bambou et celle des petits fruits.

Ainsi, pour ce premier volet, 18 personnes ont répondu présentes. La plupart était des porteurs de projet intéressés pour planter des noyers en vue de se diversifier « pour ne pas mettre ses œufs dans le même panier » a pu expliquer un agriculteur présent ce jour-là.

Panorama

Durant la matinée, un panorama de la filière française et internationale a été fait. Pour mémoire, le verger nucicole est le deuxième verger de France après le verger de pommiers. Depuis 2022, la filière connaît une grave crise dans l’hexagone et dans le monde. Elle arrive après trois décennies florissantes. La production française est assurée en premier lieu par le bassin du Sud-Ouest (Dordogne, Lot, Corrèze) puis dans le Dauphiné (Isère, Drôme, Savoie), disposant chacun de leur AOP (Noix du Périgord, Noix de Grenoble), représentant respectivement 20 % et 70 % de la production. Reconnue pour ses vertus nutritives, elle est riche en Oméga-3, en fibres alimentaires, elle favorise la santé cardiovasculaire, cependant les Français ne consomment en moyenne que 500 g/an alors que nos voisins frontaliers consomment environ 2,5 kg noix. La faible consommation dans l’hexagone s’explique par le manque de communication probante sur le territoire (pas encore d’organisation professionnelle structurée) mais aussi parce qu’elle reflète d’une image plutôt veillotte. Au total, la France exporte entre 20 000 et 25 000 t de noix coques / an et importe entre 8 000 t et 9 000 t de noix cerneaux du fait des surcoûts de l’énoisage manuel (beaucoup moins cher dans les pays de l’Est ou l’Amérique du Sud).

Point de vue

Malgré ce contexte compliqué, l’intervenant Ghislain Bouvet producteur de noix en noix mais aussi conseiller spécialisé en noix à la Chambre d’agriculture de l’Isère, a encouragé les porteurs de projet à se lancer en toute connaissance de cause en leur présentant la filière de façon très détaillée, en donnant des chiffres clés, les investissements nécessaires pour une bonne conduite de cette culture, et les pièges à éviter.

Après cela, l’après-midi s’est déroulée chez Régis Taupin polyculteur-éleveur à Saizy et ayant planté 400 pieds de noyers en 2013-2014 et qui commence à récolter sa production depuis deux ans. Il expliqua ne pas regretter ce choix de diversification. Il ajouta que la récolte se passe dans une ambiance bon enfant car ses amis viennent partager ce moment avec lui. Cela étant, il précisa que la question de la récolte était un point à avoir en tête surtout lorsque l’exploitation n’était pas automatisée en la matière.