Ynsect
Une entreprise mi-ferme, mi-usine

Sébastien Closa
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Avec 3 000 milliards d’animaux, leur cheptel est sans conteste le plus nombreux de la région. Sur la zone Innovia de Damparis, dans le Jura l’entreprise Ynsect produit jusqu’à 6 tonnes de vers de farine par jour. Transformés en poudre protéique et en huile, ils servent à l’alimentation animale et à la fabrication d’engrais.

Une entreprise mi-ferme, mi-usine
Le Ténébrio Molitor, ou vers de farine, de l’œuf au scarabée adulte.

L’entreprise Ynsect, située à Damparis, dans le Jura, a récemment invité des élèves. Au programme : visite de l’entreprise et dégustation de barre énergétique à base de farine d’insectes. À leur arrivée, les adolescents ont échangé avec le directeur des lieux, Damien Robert : « La production d’insectes a un double intérêt : écologique car elle permet de créer des protéines en utilisant peu d’eau et quasiment pas de terre, mais aussi alimentaire ». L’usine jurassienne n’élève qu’une espèce : des scarabées « ténébrio molitor », dont les larves sont plus connues sous le nom de « vers de farine ». De ces larves, trois produits sont issus : de la farine, de l’huile et des déjections en granulés. Les deux premiers entrent dans la composition d’aliments pour animaux (chiens, chats, poissons, porcs et volailles) et les déjections dans la fabrication d’engrais.

Sirop d’insectes

Dans la zone de transformation, 900 kg de poudre sont produits chaque jour à partir de 5 à 6 tonnes de larves. Les vers de farine sont plongés en hibernation par le froid avant d’être ébouillantés puis pressés pour être vidées de leur substance intérieure. Un séparateur de phase permet d’isoler huile, eau et protéines. L’eau qui s’évapore est aussi récupérée. Ce « sirop d’insectes » entre dans la composition des croquettes animales. Dans la partie élevage, 3 000 milliards de larves grandissent dans des bacs en plastique empilés sur 17 mètres de hauteur. Pour les nourrir, Ynsect utilise du son de blé local, acheté au moulin de Parcey à quelques kilomètres de l’usine. Si 95 % des larves sont destinées à être transformées en farine et en huile, les 5 % restant atteignent le stade adulte pour la reproduction. Comme ailleurs, les insectes morts sont ramassés par un équarrisseur et servent à la production de biométhane. Un laboratoire vérifie en continu la qualité des produits finaux mais aussi l’état sanitaire des animaux.