Octobre 2023-octobre 2024 : le ciel nous joue des tours depuis maintenant un an. Vincent Cartault, directeur de la ferme de Tart-le-Bas, liste les conséquences sur les productions.
Nous l'avons rencontré dans le cadre de notre hors-série Saveurs de Côte-d'Or, qui met en avant la vente directe de produits fermiers dans le département. Vincent Cartault, directeur de la ferme de Tart-le-Bas, a accepté une seconde interview dans la foulée, en lien avec les pluies et leurs conséquences depuis un an : « Je ne suis certainement pas le mieux placé pour en parler mais oui, je peux vous en toucher deux mots ! Comme chez tout le monde, ces précipitations nous impactent fortement ». Sur la plaine dijonnaise, on « préfère » généralement les années sèches : « nos sols argileux retiennent beaucoup l'eau, ces derniers n'ont donc pas séché de l'année… Il y a eu beaucoup de tassement et il a fallu passer le décompacteur un peu partout ». L'actualité de la ferme est à mettre à l'actif des semis et de la récolte de tournesol : « rien de tout cela n'est fait aujourd'hui et cela devient inquiétant. Le tournesol n'était pas encore mûr il y a quelques jours, lorsque nous avons eu une petite fenêtre de beau temps. La situation se complique : il continue de pleuvoir et les journées raccourcissent. D'ordinaire, nos semis de moutarde sont réalisés à cette date ». Par chance, la majorité des semis d'automne de 2023 avaient été réalisés juste à temps : « nous avions pris la décision de semer tôt, heureusement, mais pour notre blé bio, c'était trop tard, les pluies étaient arrivées. Du maïs grain bio a été l'alternative : j'espère que nous pourrons le récolter dans de bonnes conditions ». Les moissons d'été avaient été impactées, elle aussi : « une baisse de rendement de 25 à 30 % a été enregistrée en blé avec, en plus, près des deux tiers de la production déclassés. Les inondations nous ont fait perdre une bonne partie des orges de printemps ».
maraîchage en berne
La ferme de Tart-le-Bas, c'est aussi du maraîchage depuis un peu plus de deux ans. « Les pluies ont là aussi perturbé nos productions. Dans un premier temps, elles nous ont empêchés de préparer les sols comme l'exigent certaines cultures. Au final, n'avons pas pu faire de carottes ni de betteraves. Pour d'autres légumes, des retards de plantations se sont cumulés à l'image des tomates, du céleri, des courges… ». Vincent Cartault déplore de grosses attaques de limaces n'ayant souvent rien laissé dans les courges, blettes, salades et épinards sous serre comme à l'extérieur. « Les pièges à bière que nous avons essayés n'ont pas donné satisfaction. Le phosphate ferrique a livré de meilleurs résultats mais nous étions limités par la réglementation », retrace le directeur. Les maladies se sont multipliées, à l'image du mildiou dans les pommes de terre : « en plus, nous n'avons pas réussi à les butter ! À cause du temps mais aussi faute à notre matériel, qui n'est pas encore parfaitement adapté. Au final, pas grand-chose n'a poussé correctement cette année, à l’exception des mauvaises herbes ! ».