Elections présidentielles
Les intentions de vote des agriculteurs pour la présidentielle

Berty Robert, avec communiqué
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À 16 jours du premier tour de scrutin, le baromètre agricole Terre-Net Datagri s’est intéressé aux intentions de vote des agriculteurs.

Pour les besoins de cette enquête, 426 chefs d’exploitation agricole ont été interrogés en ligne entre le 14 février et le 6 mars. Les agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté représentent 5 % du total des répondants. Première information à retenir : les agriculteurs pourraient faire mentir les craintes quant à l’abstention. 83 % des sondés affirment qu’ils iront voter, avec certitude. Si l’on ajoute ceux qui pensent « probablement » y aller, on atteint un taux de 94 %. À titre comparatif, dans les résultats de l’enquête électorale Ipsos-Sopra Steria menée pour le Cevipof, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, sur l’ensemble des Français, seuls 66 % se disent « certains » d’aller voter. Ce qui n’est pas étonnant car traditionnellement, la participation électorale des agriculteurs est plus importante que celle du reste de la population française.

Pas de révolution

Concernant les intentions de vote proprement dites, il n’y a pas de révolution : la candidate des Républicains, Valérie Pécresse, arrive en tête avec 30 % des intentions de vote au premier tour. Ceci dit, c’est, pour un candidat de droite, un score plus faible qu’en 2017 : selon un sondage BVA pour Terre-net début avril 2017, François Fillon engrangeait 41,5 % des suffrages agricoles potentiels au premier tour. En 2022, l’extrême droite pourrait bien prendre des voix agricoles à la candidate des Républicains. Ainsi, avec 23 % des intentions de vote, Éric Zemmour arriverait en deuxième position chez les agriculteurs. Fortement concurrencée par ce nouveau rival, Marine Le Pen ne recueillerait que 6 % des suffrages. Le président sortant arriverait quant à lui en troisième position, avec 20 % des intentions de vote des agriculteurs. Il faut cependant noter que seuls 59 % des répondants se disent sûrs de leur choix. Or, le début de la guerre en Ukraine a permis à Emmanuel Macron de renforcer son socle électoral. Pour le second tour de l’élection, quel que soit le candidat face à elle, Valérie Pécresse l’emporterait chez les agriculteurs, avec 48 % contre 28 % face à Emmanuel Macron, 62 % contre 22 % face à Marine Le Pen, et 57 % contre 29 % face à Éric Zemmour. Précision : le total ne fait pas 100 % car le taux d’abstention et de bulletins blanc ou nul pour chaque proposition de duel a été mesuré.

Le poids de l’extrême droite

Sans la présence de la candidate des Républicains au second tour, en revanche, Éric Zemmour pourrait l’emporter face à Emmanuel Macron, mais la différence est faible, avec 40 % des voix contre 39 % pour le président sortant. Éric Zemmour sortirait également vainqueur d’un duel contre Marine le Pen, avec 39 % des voix contre 30 % à la candidate du Rassemblement national. Le taux de bulletins blancs ou nuls serait le plus important dans ce cas de figure, à 18 %, tout comme le taux d’abstention qui atteindrait 13 %. Et du côté des candidatures de gauche ? D’après le baromètre, les candidats de cette tendance ne récolteraient que de très faibles suffrages, 1,5 % pour Jean-Luc Mélenchon (France insoumise), 1,3 % pour Yannick Jadot (EELV), 1,3 % pour Fabien Roussel (PCF). On peut cependant noter que, si l’on s’en tient uniquement aux programmes agricoles, seul Fabien Roussel pourrait séduire les agriculteurs. S’ils devaient absolument choisir un candidat étiqueté à gauche, ils seraient ainsi 48 % à préférer le candidat communiste. Le moins rassembleur serait Yannick Jadot, qui obtiendrait 6 % des suffrages. Les agriculteurs interrogés estiment, par ailleurs, qu’un certain nombre de thèmes agricoles ne sont jamais, ou pas assez abordés par les candidats. C’est particulièrement vrai pour la place et l’avenir de l’élevage, le développement du secteur agricole ou la réglementation et les normes agricoles.