Enseignement
Les élèves du lycée agricole de Quetigny parlent de leur futur métier

Berty Robert
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Même en étant fils ou fille d’agriculteurs, il n’est pas toujours évident d’expliquer en détails l’univers professionnel de ses parents, et dans lequel on vit au quotidien. C’est à cet exercice délicat que se sont prêté des lycéens de Quetigny.

Les élèves du lycée agricole de Quetigny parlent de leur futur métier
La Classe de 1ère Stav du lycée agricole de Quetigny qui a réalisé ces présentations, en compagnie de Sandrine-Daria Hily, une de leur enseignante.

Entre vivre un quotidien et le présenter ou l’expliquer à d’autres, il y a parfois un écart difficile à combler. C’est à cet exercice que se sont confrontés les élèves d’une classe de 1ère Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant (Stav), du lycée agricole de Quetigny. Un exercice qui permettait à la fois de franchir la barrière toujours difficile de l’expression orale face à un public, mais qui offrait aussi à ces adolescents la possibilité de porter un regard personnel sur le métier de leurs proches. Tous n’avaient pas choisi de présenter l’activité de leurs parents : en petits groupes, certains des élèves ont préféré se pencher sur la profession de vétérinaire, ce qui les a conduits à détailler le quotidien de plusieurs de ces praticiens. Toutefois, dans leur majorité, les élèves de Sandrine-Daria Hily, issus eux-mêmes du milieu agricole, ont fait le choix de revenir sur le parcours de leurs parents. Pour chacun, le dispositif était identique : sur une durée courte de trois minutes, les élèves devaient conjuguer une présentation orale des exploitations de leurs parents ou proches, soutenue par un diaporama.

Regard sur les choix des parents

Expliquée comme ça, la chose a l’air simple, mais elle supposait d’avoir pris le temps d’interroger les parents sur ce qu’ils faisaient précisément et aussi, parfois, sur les raisons de leur orientation professionnelle. Le résultat, ce fut une grande diversité de présentation, certaines, plutôt axée sur la technique, d’autres reflétant l’aventure humaine que représente la conduite d’une exploitation agricole au quotidien. Au-delà du caractère scolaire de l’exercice, le travail livré par ces adolescents reflétait une certaine admiration pour les choix opérés par leur père ou leur mère. Il ouvrait aussi une perspective, des élèves développant à la fois un constat lucide sur le présent (fait de contraintes, d’attentes sociétales, mais aussi d’innovations) et l’orientation qu’eux-mêmes pourraient donner à cette exploitation qu’ils sont appelés à reprendre, pour certains. Lorsqu’on les questionnait sur la manière dont ils envisagent l’avenir, ils ne se fermaient aucune porte, regardant avec intérêt ce qui se passe déjà aujourd’hui (conversion au bio, développement de la vente directe, productions énergétiques…) sans doute conscients, déjà, qu’ils devront, à leur tour, réinventer ce métier. Ce qui constitue finalement un motif de fierté légitime pour Paul, Arthur, Kilian, Anaëlle, Jules, Manon, Lise, Oriane, Jade, Clémence, Quentin, Nino, Mila, Emma, Augustin ou Mickael ! Tous ne deviendront pas agriculteurs, mais pour celles et ceux qui feront ce choix de vie, cette prise de recul sur le métier n’aura pas été vaine.