En lien avec la crise
En Côte-d'Or, le Siceco soutient la filière biogas

Berty Robert, avec communiqué
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Le syndicat mixte qui opère sur la Côte-d’Or et distribue de l’électricité, du gaz et de la chaleur, réagit face à la forte hausse des énergies. Le biogaz, issu, en partie, de productions agricoles, lui paraît plus que jamais un secteur à soutenir.

En Côte-d'Or, le Siceco soutient la filière biogas
Plus que jamais, à la lumière de la crise liée au conflit entre l'Ukraine et la Russie, la capacité de production de biogaz, notamment issu de l'agriculture, paraît importante à soutenir. (crédit Réussir SA)

Les crises internationales actuelles mettent en lumière toute l’importance des énergies renouvelables dans le mix énergétique français. La filière biogaz, en développement depuis 10 ans, participe à l’indépendance énergétique de la France, avec une capacité installée couvrant 3 % de la consommation de gaz, soit l’équivalent de plus de 15 % des importations russes. La filière gagne à être davantage mise à contribution, à condition de lever certaines contraintes administratives, dans un contexte où les coûts du biogaz sont désormais inférieurs au prix de marché du gaz naturel. Le potentiel des gaz renouvelables doit être pleinement mobilisé dans le cadre de la stratégie énergie - climat de la France, par ailleurs en cours de révision, au bénéfice de l’indépendance énergétique, du développement économique, des territoires et du climat. En effet, selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), GRDF et GRTgaz, les ressources potentielles, alliées à une politique d’économies d’énergie, permettraient de produire localement la totalité des besoins de gaz, en tenant compte également des usages liés à la mobilité (bioGNV).

Renforcer la souveraineté

Pour parvenir à 100 % de gaz renouvelable en 2050, quatre filières sont privilégiées : la méthanisation, notamment agricole, s’appuyant sur un service de gaz porté permettant l’émergence de nombreux projets éloignés du réseau, la pyrogazéification à partir de biomasse, de déchets dont les déchets de bois et les combustibles solides de récupération, la gazéification hydrothermale de biomasse humide et la méthanation d’hydrogène avec le CO2 issu de méthaniseurs (power-to-gas). Choisir les gaz renouvelables permet de renforcer la souveraineté énergétique de la France et de réduire sa dépendance aux énergies fossiles. La valorisation de cette énergie permet également de développer la mobilité biogaz, plus vertueuse et la plus abordable pour les citoyens. Une autre étude (Impact de la filière biogaz sur l’emploi en France de 2018 à 2030) qui regroupe l’ensemble des acteurs, démontre que cette filière contribuerait à la création, d’ici 2027, de plus de 30 000 emplois non délocalisables (uniquement sur le secteur biogaz). Enfin, elle permet de valoriser le réseau de gaz français pour les territoires et de réduire la dépendance aux engrais chimiques (eux-mêmes nécessitant du gaz pour leur fabrication) dans une logique agroécologique d’utilisation de digestats. Le modèle français de la méthanisation est unique car il n’entre pas en concurrence avec les cultures alimentaires, ce qui en fait une filière vertueuse. Le Siceco, tout comme la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), se tient à disposition des ministères pour lever les verrous réglementaires à la production pour les installations existantes afin qu’elles participent à leur pleine capacité à la sécurité d’approvisionnement d’ici le prochain hiver et pour mettre en place les mesures pour accélérer le développement de ces filières, et particulièrement la méthanisation, dans une logique d’indépendance énergétique et de lutte contre le changement climatique.

Soutien depuis 2019

Ces mesures doivent également s’accompagner du premier levier de l’indépendance énergétique qui consiste à réduire les consommations, notamment en encourageant la rénovation des bâtiments mal isolés. La mission sénatoriale dédiée à « La méthanisation dans le mix énergétique : enjeux et impacts » a adressé un ensemble de propositions fin 2021 qu’il convient d’appliquer rapidement. À cette occasion, le Siceco rappelle qu’il soutient la filière biogaz depuis 2019. Cette année-là, il a signé une convention avec l’Association des maires ruraux de Côte-d’Or et GRDF afin de développer et d’encourager la production de gaz vert par méthanisation dans l’objectif de faire de la Côte-d’Or un territoire 100 % gaz vert en 2050. Les partenaires ont été rejoints en 2020 par la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Par ailleurs, en septembre dernier, le Siceco, en partenariat avec son homologue du Lot-et-Garonne, la FNCCR, l’Association technique énergie environnement (Atee), l’Association agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) et l’Association des maires ruraux de France (AMRF), a adressé une lettre au Premier ministre sur l’importance de soutenir l’émergence du service « gaz porté » afin d’accompagner le développement de la méthanisation dans les territoires ruraux éloignés du réseau de gaz.