Salon de l'agriculture
Un petit tour par Paname

AG
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François et Marine Lucand, éleveurs à Molphey, représentent la Côte-d'Or au concours charolais du Salon de l'agriculture.

Un petit tour par Paname
Ravissante, une génisse de deux ans, défilera sur le ring parisien jeudi 3 mars.

2014, 2015, 2017, 2018, 2019, 2020 et sous peu 2022 ! François Lucand prépare une septième participation au salon de l’agriculture. L’éleveur de Molphey, grand mordu de génétique, connaît le chemin par cœur pour se rendre à la Porte de Versailles. Il « rempile » une nouvelle fois avec le même entrain et le même enthousiasme. Sa fille Marine, salariée sur la ferme depuis l’été dernier, l’accompagne pour la première fois en tant que professionnelle. L’attention des deux Côte-d’oriens est portée sur Ravissante, sélectionnée par les membres de la commission le mois dernier. Cette superbe génisse de deux ans présente de belles qualités de race et commence plutôt bien sa carrière : son année 2021 a été couronnée par un premier prix au National charolais et le prix d’honneur junior de Semur-en-Auxois. Ses parents ne sont pas inconnus au bataillon et répondent aux noms d’Impulsive et Jacquemard. Impulsive est une vache très bien indexée, dont la grand-mère paternelle Aubaine est elle-même montée à sept reprises à Paris. Jacquemard, taureau vendu à Cercy-la-Tour, a rejoint le Portugal il y a deux ans et vient de décrocher le titre national sur ses nouvelles terres. Ravissante fait partie du cercle très fermé des animaux qualifiés pour Paris : seules trois génisses de deux ans font en effet le déplacement. François Lucand aura les yeux rivés sur un autre animal, Nuremberg pour ne pas le citer, un taureau lui aussi né à Molphey et faisant lui aussi partie des 49 charolais sélectionnés pour cette édition. Ce petit-fils de Douve évolue désormais dans un élevage du département du Cher.

Seuls ambassadeurs

Le concours charolais se tiendra jeudi 3 mars de 13 heures à 16 heures François et Marine Lucand seront les seuls éleveurs charolais qui représenteront la Côte-d’Or, des animaux des Gaec Baudot et Guenot n’étant que « réserves » cette année. « C’est fort dommage, nous aurions préféré être plus nombreux, ne serait-ce que pour l’ambiance et passer de bons moments tous ensemble », confie le père de famille, qui ne garde que de bons souvenirs de ses anciennes participations : « les échanges entre éleveurs sont toujours très enrichissants, tout comme à Cournon ou au Marault. Aller au salon est aussi une satisfaction personnelle, une reconnaissance pour l’élevage. Mon plus beau souvenir date de 2017, quand ma génisse Laurie s’était imposée. Nous n’avions pas manqué d’arroser cela en rentrant, en invitant beaucoup d’amis à la salle des fêtes de notre village. Pour la partie économique, oui, il y a des enjeux en se rendant à Paris, mais cela se raisonne sur le long terme. J’ai déjà été contacté à plusieurs reprises suite à différents prix obtenus là-bas. Cela m’avait notamment permis de vendre Palmyre, une autre génisse de deux ans, qui avait rejoint l’Écosse il y a quelque temps ».

Bichonnée

La préparation d’un bovin pour un tel concours se prépare sur plusieurs mois, pour ne pas dire sur une année entière. Ravissante est actuellement lavée une fois par semaine et reçoit une alimentation très complète. Une attention particulière est également portée sur le poil de cet animal d’environ 850 kg. Rien n’est laissé au hasard, la victoire se jouant parfois au moindre détail. Un bovin, sur place, doit aussi faire face à un environnement très bruyant : avant les concours de 2021 et pendant plusieurs semaines, les propriétaires de Ravissante lui avaient fait écouter beaucoup de musique à la radio…