Tournée FNSEA en Bourgogne-Franche-Comté
Dans le cadre de la tournée régionale FNSEA 2022, Hervé Lapie, secrétaire général adjoint de la FNSEA, est venu en Bourgogne-Franche-Comté, le 16 février pour faire le point sur les dossiers d’actualité et présenter les priorités du réseau pour ces prochaines années.

Pour introduire les débats, la FDSEA de Côte-d’Or avait choisi de présenter le projet de stockage de l’eau avec le bassin de la Boulouze à Fauverney, au sud-est de Dijon. Compte tenu du mauvais temps, la visite sur le terrain a été remplacée par une visite virtuelle avec des photos projetées à l’appui. Pascal Chadoeuf, président des irrigants de Côte-d’Or, a expliqué le projet : « Il y a huit ans, à la suite de l’urbanisation de 60 ha de terrain sur la communauté de communes, il a été envisagé de construire un bassin de récupération des eaux de pluie pour compenser les pertes économiques des agriculteurs, liées à cette emprise foncière. Un bassin de 220 000 m3 d’eau a été créé et soutenu financièrement pour maintenir des cultures à forte valeur ajoutée : maïs semence, légumes de plein champ… dans cette zone périurbaine ». Fabrice Genin, président de la FDSEA de Côte-d’Or insistait : « Avec le changement climatique dans notre département, il faudra s’adapter à ce nouveau contexte et revenir sur la loi sur l’eau. Que ce soit pour l’alimentation humaine comme pour le reste des activités, il faudra bien trouver une solution pour ne pas manquer d’eau en période de sécheresse ». Avec les nouveaux arrêtés « sécheresse », il sera difficile de maintenir la possibilité d’irriguer certaines cultures. Au niveau de la gestion de l’eau, la FRSEA BFC demande que la FNSEA se mobilise pour obtenir une exception agricole pour ces productions génératrices de valeur ajoutée et d’emploi.
Les départements doivent s’approprier les sujets et trouver des solutions
« Le changement climatique fait partie de nos préoccupations majeures. D’ailleurs, notre dernier rapport d’orientation était consacré à ce thème » a indiqué Hervé Lapie. Puis il a poursuivi en indiquant : « Avec le Varenne de l’eau, on a réussi à reprendre la main sur ces enjeux stratégiques, mais nous ne ferons pas tout depuis Paris et les départements doivent s’approprier les sujets pour défendre leurs intérêts agricoles. Nous avons eu les mêmes difficultés avec le plan pollinisateur, où les interdictions étaient contre-productives pour les zones de plaine et de grandes cultures. Sur ces sujets il y a des problèmes sanitaires et la nécessité de travailler pour mieux structurer la filière apicole, pour faciliter les échanges et trouver des solutions ».
Charte de bon voisinage : nouvelles conclusions d’ici juin
Christophe Chambon, président de la FRSEA BFC, soucieux d’avoir des réponses aux interrogations des départements, a souhaité avoir des précisions sur les chartes de bon voisinage : « Pour les zones de non-traitement, sera-t-il possible d’utiliser les 4 % IAE et dans quelles conditions ? » Hervé Lapie a rappelé le calendrier pour la réécriture de ces chartes et la méthode : « Ce sont les préfets de département qui auront la responsabilité d’engager la consultation du public. Concernant les IAE, nous négocions pour qu’il soit possible de les prendre en compte. Pour l’instant, le ministère propose une largeur minimum de 5 mètres et de 1 mètre pour les bordures de forêt ». « Pour les zones vulnérables, nous avons de nombreuses nouvelles communes concernées par ces nouvelles contraintes. Des éleveurs vont jeter l’éponge. Pour limiter l’hémorragie, nous avons besoin d’une stabilité des règles du Programme d’actions national (PAN) » alertait pour sa part Benoît Regnault de Saône-et-Loire, tout en précisant que le secteur Charolais a évité de justesse un classement et lance une expérimentation pour mieux comprendre les évolutions du taux de nitrates. « La mobilisation paye, a rappelé Hervé Lapie. L’arrêt des discussions dans les régions sur les plans d’actions régionaux a permis de bloquer les propositions du PAN et de revenir à la table des négociations ».
FNSEA 2025 : la valorisation des réussites locales
À l’occasion de cette rencontre du 16 février, l’après-midi a fait l’objet de fructueux échanges sur la place et le rôle du syndicalisme. La première priorité est le syndicalisme économique, avec la mise en place de formations, par la FNSEA, à destination des animateurs et juristes du réseau. Les régions sont invitées à construire leur feuille de route sur le syndicalisme économique et les départements doivent se saisir des outils mis en place par la loi Égalim 2 avec des animateurs syndicaux en proximité. Il s’agit aussi de recenser les bonnes pratiques en les diffusant, de proposer un appui méthodologique au réseau pour la mise en place de projets, portés par des agriculteurs, pour les agriculteurs.