Saint-Vincent
Partage de tradition

Chloé Monget
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La fête de la Saint-Vincent pour le Coteau du Giennois s'est déroulée, le 20 janvier  sur les terres de l'appellation. Cette année, le Saint fut transmis du Domaine des Athénées (Legta de Cosne) au Domaine de l'Épinau. 

Partage de tradition
Emmanuel Charrier (Domaine de l'Épinau) et Sophie Ramet (Domaine des Athénées), lors de la transmission du Saint-Vincent.

Comme tous les ans, les vignerons se transmettent le Saint-Vincent. Pour cette année, la passation s’est faite entre le Domaine des Athénées (Legta de Cosne) et le Domaine de l’Épinau (Saint-Martin-sur-Nohain). Pour rappel, les domaines détiennent le Saint-Vincent pour une année. Selon la tradition, si le domaine détenteur s’occupe bien du Saint, cela promet de belles récoltes.

Loin d’être un simple folklore, le Saint-Vincent doit être choyé durant son séjour. Sophie Ramet, directrice d’exploitation du Domaine des Athénées pointe : « En 2022, Julie Nérot (Cave Nérot à Saint-Père) détentrice du Saint en a pris grand soin, de même que nous en 2023. Et, force est de constater que ces deux années ont offert de belles récoltes ». Afin de bien l’accueillir, Sophie Ramet conseille à Emmanuel Charrier (Domaine de l’Épinau) de lui dire quelques mots en passant et de lui choisir une place stratégique dans l’exploitation. De son côté, Emmanuel Charrier indique : « j’avais déjà eu le Saint-Vincent lors de mon installation dans les années 2010, mais je n’avais pas encore l’infrastructure pour accueillir une grande foule. Aujourd’hui je suis tout à fait près ! Le lieu de résidence du Saint est d’ailleurs tout trouvé : une alcôve qui n’attend que lui ! Je pense qu’il se sentira bien là, car toutes les personnes qui viendront dans notre exploitation passeront forcément devant. C’est important qu’il puisse voir du monde ; comme nous, le contact avec autrui est à favoriser pour qu’il soit en bonne santé ! ».

Le pouvoir des autres

Si la dimension religieuse est incontournable pour cette tradition, l’événement se teinte au fil des ans d’un autre pan plus profane comme le stipule Emmanuel Charrier : « la fête du Saint-Vincent offre une visibilité aux domaines détenteurs. C’est aussi l’occasion de déguster les millésimes des confrères et de partager nos expériences en toute convivialité ». Sophie Ramet renchérit : « avoir le Saint a été pour le Legta une véritable reconnaissance de l’appellation pour notre travail. Partager cette renommée avec les vignerons volontaires est un vrai plaisir ». Sur cette question du partage, Emmanuel Charrier poursuit : « Nous avons peu d’occasions de nous retrouver et je pense qu’il ne faut pas manquer un tel rendez-vous surtout si l’appellation est, comme la nôtre, assez petite. En effet, je suis persuadé qu’il est important de se serrer les coudes et d’organiser des rencontres entre nous. Ces dernières sont des plus bénéfiques puisqu’elles nous permettent d’apprendre tout en sortant d’un certain isolement ». Enfin, il précise : « pour le clou, nous avons deux candidats. Nous n’avons pas encore déterminé qui accueillera le clou pour 2024, mais nous ne manquerons pas de refaire une petite fête pour célébrer la nomination ! ».

Photo supplémentaire
Pour un an, le Saint-Vincent est désormais dans l'alcôve qui lui était destinée au Domaine de l'Épinau, avec à ses pieds le clou qui attend son hôte.