Safer
Une aide au foncier pour les jeunes

Frédéric Renaud
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Quatre jeunes agriculteurs ont reçu un chèque de la Safer Bourgogne-Franche-Comté destiné à asseoir leur installation. Une somme qui permet de prendre en charge tout ou partie des frais de notaire nécessaires à la constitution de leur capital foncier.

Une aide au foncier pour les jeunes
Au titre de ses résultats 2022, la Safer Bourgogne Franche-Comté aura versé un total de 34 900 € à 36 bénéficiaires.

Afin de favoriser le renouvellement des générations en agriculture et faciliter l’accès des jeunes au foncier, la Safer Bourgogne Franche-Comté (BFC) réserve une partie de ses bénéfices pour abonder un fonds d’aides à l’installation. « Cette aide prend la forme d’une contribution financière à destination des jeunes agriculteurs qui ont besoin du concours de la Safer pour concrétiser leur installation », explique Jean-Luc Desbrosses, le président de la Safer BFC. « Des critères sont pris en compte pour sélectionner les bénéficiaires. L’aide est consacrée aux porteurs de projet de moins de 40 ans, lors d’une installation aidée ou pas ; ils doivent aussi bénéficier d’une rétrocession en propriété et/ou en location ». Ce dispositif permet de prendre en charge jusqu’à 50 % des frais d’actes acquittés par l’agriculteur jusqu’à 2 000 €. Neuf exploitations ont été ciblées pour l’année 2023. Quatre bénéficiaires étaient présents, fin octobre, pour recevoir leur chèque. Ils représentaient la polyculture-élevage, l’élevage laitier et l’élevage de bovins allaitants. « Les autres bénéficiaires sont actifs dans la viticulture et l’élevage caprin », signalaient les techniciens de la Safer.

L’importance d’une concertation

Ces neuf installations ont bénéficié d’une intervention de la Safer. Le cas de Romain Verneaud, en Saône-et-Loire, était complexe au départ, mais les choses se sont arrangées ensuite. Les parcelles disponibles à Perrecy-les-Forges, près de Montceau-les-Mines, étaient regroupées dans le même secteur géographique. « La concertation qui s’est déroulée au niveau local a permis de répondre aux besoins fonciers des candidats. Cette bonne ambiance locale, favorable à la discussion, a permis de trouver des solutions », indiquaient les techniciens de la Safer. « Ce Gaec de Sanvignes, comprenant six associés s’est vu rétrocéder le lot. Cette société agricole réunit autour de Romain, ses parents, oncle, tante et cousins ». « À Sanvignes, l’ambiance est bonne, soulignait Jean-Luc Desbrosses ; ce devrait être partout comme ça. Nous les agriculteurs, nous bagarrons souvent pour du foncier alors qu’il y aurait la place, voire beaucoup de place. Il faut s’entendre, travailler ensemble. Nous travaillons déjà ensemble au travers des Cuma, c’est important pour réduire les charges », rappelle Jean-Luc Desbrosses.

Pression foncière forte

En Bresse, Loïc et Thomas Bernollin ont récupéré le siège d’une exploitation laitière, lors d’une cessation d’activité. « La concurrence était forte pour ces 108 hectares. Mais ces surfaces étaient indispensables à notre structure », expliquaient-ils. Le Gaec a été créé à la fin 2021, « avec 600 000 litres de quota en AOP Comté, avec l’objectif de passer à 650 000 ». « J’ai reçu une trentaine d’hectares, entre les 20 venant de M. Boivin et le reste », retraçait pour sa part Jérémy Beche. « Avec mon père, nous avons 150 hectares déclarés à la Pac. Notre exploitation se répartit entre l’élevage de bovins allaitants, un peu d’engraissement et la culture de céréales ». Dans son secteur, la pression foncière est forte, du fait de la présence de plusieurs jeunes installés. « Le comité technique de la Safer a destiné les parcelles à Jérémy, qui s’est installé en février 2022, pour conforter son Gaec », retraçait le technicien Safer chargé du dossier.