Le 4 juin, le potager collectif de l'association Les Herbes folles en Puisaye à Arquian ouvrait ses portes lors du festival « Rendez-vous aux jardins » initié par le ministère de la Culture. 

Rendez-vous aux jardins
Le jardin a pour le moment cinq terrasses dédiées à : 1. pommes de terre et haricots, 2. apiacées (carottes, panais, céleri, fenouil, …), alliacées (oignons, échalotes, poireaux, …) et solanacées (tomates, aubergines, poivrons), 3.  Milpa (association de courges, maïs et haricots), 4. Chénopodiacées et brassicacées, 5.  Fleurs et vivaces.

Le ministère de la Culture (Secrétariat général - Direction générale des patrimoines et de l’architecture) avait choisi le thème : Jardins face au changement climatique pour sa nouvelle édition du « Festival rendez-vous aux jardins ». Pour rappel, cet événement est organisé, dans toute la France, par le Ministère de la Culture et mis en œuvre par les directions régionales des affaires culturelles. Il est mené en collaboration avec le Centre des monuments nationaux, des associations de propriétaires privés et publics, le réseau des Villes et Pays d’art et d’histoire, de nombreuses collectivités territoriales…

Dans la Nièvre

Dans ce cadre, un événement était organisé dans la Nièvre à Arquian par l’association Les Herbes folles en Puisaye - pour rappel, d’autres événements étaient proposés dans l’Yonne notamment. « Nous participons pour la seconde fois, d’ailleurs, la première était tombée pile lors de l’ouverture de notre jardin collectif » explique Romain Thervais, cofondateur de l’association et dudit jardin avant d’ajouter : « Ce festival est une chance pour nous faire connaître et offrir à ce type d’initiative un certain rayonnement ».

Prendre racine

L’association Les Herbes folles en Puisaye a été créée en 2021, sous la houlette de Romain Thervais, 31 ans, et Émilie Fontaine, 31 ans, cofondatrice et administratrice. Elle compte également Nicolas Bernard, 26 ans, comme administrateur. Émilie détaille : « Avec Romain, nous avons un BPREA maraîchage. Mais, nous ne voulons pas nous installer pour le moment. Du coup, nous avions en tête de créer un espace d’expérimentation collective pour les jardiniers, afin que tous puissent trouver des informations pour faire son propre potager et partager des moments conviviaux. En fait, allier l’éducatif, le ludique et le pratique. C’est comme cela que le jardin collectif est né avec la participation de la mairie qui nous a octroyé une parcelle de 8 700 m2 ».

Une visée particulière

Aujourd’hui, l’association compte environ 50 adhérents dont 15 très actifs. « Nous voulons que le collectif prime et que chacun partage ses connaissances pour aider les autres » poursuit Émilie. Romain rebondit : « Nous voudrions qu’avec le jardin collectif d’expérimentation chacun puisse retrouver des conseils de jardiniers, mais aussi – et peut-être surtout - des lieux de vie où se retrouver pour partager un moment convivial, peu importe l’âge ou la profession ».

Petite et grande échelle

Émilie, Romain et Nicolas insistent : « Avec ce jardin, nous n’avons aucunement la prétention de remplacer les agriculteurs, puisque l’échelle de production n’est pas la même. Nous n’avons pas non plus de visée moralisatrice sur les pratiques de chacun, bien que nous ayons opté pour un système dépourvu de chimie pour notre potager. Pour le côté expérimental, nous travaillons un minimum le sol, limitons un maximum le besoin en eau, cultivons des variétés populations afin de les reproduire et de les adapter, ou encore préparons des extraits fermentés… nous pouvons nous permettre de faire tout cela car, d’une part nous sommes sur une petite surface et d’autre part car nous n’avons pas de contraintes de rendement économique. Nous espérons néanmoins que, peut-être, les résultats obtenus pourront servir aux exploitants intéressés ». Pour la suite, les trois administrateurs ont de nombreux projets en tête comme l’utilisation de la forêt avoisinante. Enfin, tous espèrent : « que ce projet pourra donner des idées aux autres villages, afin de recréer des lieux d’entraide, de convivialité et d’échange de connaissances ».

Le mot de Cécile Becker, maire d'Arquian
Les administrateurs insistent : « le jardin est un lieu où l'on se retrouve, pour échanger et discuter sur le potager mais sur plein d'autres sujets ».

Le mot de Cécile Becker, maire d'Arquian

« Le projet nous a tout de suite parlé et c'est pour cela que la mairie a mis la parcelle à disposition. C'est une initiative valorisante pour notre village et qui permet de servir de socle pédagogique pour notre école dite du dehors (soit labellisée E3D = École ou Établissement en Démarche globale de Développement Durable). Ainsi les enfants peuvent apprendre très concrètement. Ce projet de jardin collectif s'inscrit aussi dans une volonté de revenir aux bases, à l'image du travail de la Commission résilience du conseil municipal qui s'attache à faire migrer notre restauration collective vers un approvisionnement en produits Arquinois, quand cela est possible". 

Le mot de Sylvain Gras, 37 ans,  habitant et adhérent
Sylvain Gras, habitant d'Arquian depuis environ un an.

Le mot de Sylvain Gras, 37 ans, habitant et adhérent

« Cela fait environ un an que j'habite ici avec ma famille. Nous avons fait ce choix pour des raisons professionnelles, familiales mais aussi car nous voulions revenir à la campagne. Nous avons adhéré à l'association pour profiter de moments conviviaux dans un contexte qui correspond à nos valeurs (respect de l'environnement, bienveillance ...). Cela nous a permis de rencontrer des personnes de différents horizons et de recréer un réseau social. De plus, les conseils reçus au potager collectif nous ont permis de comprendre certains échecs dans notre propre potager. Les rendez vous hebdomadaires au potager collectif se déroulent toujours avec grand plaisir ».