Châtillonnais
Ils se mettent à la métha

AG
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Deux agriculteurs font construire une unité de méthanisation près de Villaines-en-Duesmois.

Ils se mettent à la métha
Christophe et Sébastien Verdot, la semaine dernière sur leur chantier.

Le Châtillonnais va bientôt connaître une deuxième unité de méthanisation agricole, après la mise en route cet hiver d'une première structure au Gaec Martens d'Essarois. Cette fois, c'est à Vaugimois qu'un chantier s'est installé, plus précisément sur une parcelle appartenant à Christophe et Sébastien Verdot. La méthanisation, ces deux agriculteurs en polyculture-élevage y pensaient depuis un petit moment. « Environ trois ans. Une participation à une journée thématique au lycée La Barotte début 2019 et des visites de plusieurs unités dans la région nous ont définitivement convaincus », confie Christophe Verdot. Les démarches administratives qui ont suivi ont été longues et fastidieuses, comme l'indique Sébastien, son frère : « Nous avons démarré en plein covid, cela n'a pas accéléré les choses. Ce fût très compliqué avec de nombreux dossiers à remplir. Nous y sommes finalement arrivé, c'est une grande satisfaction de voir le chantier démarré. Les travaux ont débuté en décembre et devraient s'achever à l'automne si tout va bien, pour une mise en route espérée en octobre ou novembre ».

Une énième diversification

L'activité des deux Côte-d'oriens était déjà très diversifiée avec, en plus de leurs productions végétales, des ateliers bovins et porcins, des volailles et des panneaux photovoltaïques : « cette unité nous permettra d'aller encore plus loin dans la diversification, véritable stratégie de notre exploitation située sur des terres superficielles, avec des aléas climatiques qui se multiplient depuis des années. La méthanisation va nous permettre de valoriser nos fumiers et effluents d'élevage, d'avoir un revenu complémentaire avec la vente d'électricité, de réaliser d'importantes économies dans les engrais, sachant que nous utiliserons le digestat issu de cette méthanisation. C'est aussi un bon moyen, selon nous, de pérenniser notre activité pour préparer la future installation de nos enfants ». L'unité sera cogénération (le biogaz est transformé en électricité), avec une puissance de 160 kWh. Près de la moitié des 7 000 tonnes de matières qui seront incorporées chaque année dans le digesteur seront ainsi du fumier. Du seigle (20 ha ont été récoltés ces dernières semaines) et des issues de céréales qui seront achetées à la coopérative 110 Bourgogne entreront également dans la ration. « Une unité de méthanisation est un peu comme une énorme panse de vache, le fonctionnement présente des similitudes. Chaque jour, nous introduirons 20 m3 de matières dans le digesteur, cela va forcément nous occuper davantage ! », illustrent Christophe et Sébastien Verdot, qui regretteraient presque de ne pas s'être lancés plus tôt :dans un tel projet passionnant : « à l'époque, nous n'avions sans doute pas les mêmes objectifs, et il aurait été encore plus compliqué de se lancer dans ce domaine. Mais cela serait à refaire, effectivement, nous aurions peut-être tenté l'aventure un peu plus tôt ». Un nouveau bâtiment d'élevage a également été construit sur le même site : « celui-ci va nous faciliter le travail, car nos animaux n'étaient pas tous regroupés au même endroit, jusqu'à présent. Une autre projet devrait aussi voir le jour à la fin de l'année, avec un séchoir pour céréales et fourrages, sur un plancher perforé de 140 m2. Nous viserons alors une meilleure alimentation pour nos bovins et des économies en frais de séchage pour les graines que nous vendons ».