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Dossier vigne : la décavaillonneuse

Ludovic Vimond
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La décavaillonneuse existe en une multitude de tailles et de formes. C’est à la fois un outil de désherbage et de travail du sol structurant.

Dossier vigne : la décavaillonneuse
La décavaillonneuse se compose d'un soc, d'un versoir et un support en col de cygne. (Crédit : ID David)

La charrue décavaillonneuse intervient en sortie d’hiver pour enlever le cavaillon, c’est-à-dire la butte de terre déposée sur le rang avant l’hiver. Cette butte de terre est plus ou moins importante selon le type d’outil utilisé (soc et versoir, disque butteur ou disques émotteurs). Le décavaillonnage est à la fois un outil de désherbage et de travail du sol structurant : il aère le cep, ameublit, réduit le compactage et favorise l’infiltration d’eau. En revanche, dans certains types de sol, il peut engendrer une semelle de labour. Outre le mécanisme d’effacement de l’intercep, la charrue décavaillonneuse se compose d’un soc, d’un versoir et généralement d’un support dit en col-de-cygne, qui évite les accumulations de terre en offrant du dégagement. Le soc est plus ou moins large selon l’interrang de la vigne et la largeur de travail souhaitée. Son inclinaison peut varier d’une marque et d’un modèle à l’autre. « Le Decalex est prévu pour travailler à une profondeur de 3 à 5 cm, quand d’autres décavaillonneuses évoluent entre 5 et 10 cm de profondeur », explique Dominique Souslikoff, de la société éponyme. Le versoir est à décider en fonction de la nature du sol, mais aussi de la largeur et de la profondeur de travail souhaitées et de la vigne. Dans des vignes basses, comme dans le Beaujolais, Souslikoff propose des socs plus bas, retaillés, alors que pour du gros buttage, le versoir sera plus grand pour déplacer de gros volumes de terre et le col-de-cygne plus haut pour offrir plus de dégagement.

Préférez les grands formats pour les sols sableux

Proposant trois tailles de versoir, Viti-Meca préconise de son côté les modèles grand format pour les sols sableux : « On va chercher plus de volume, explique Gilles Duvin de la société girondine, car ces sols se tiennent moins bien. » « Concernant la forme du versoir, pour un sol très argileux, on part plutôt sur un type hélicoïdal, explique Fabrice Dulor, directeur chez Boisselet. Tandis qu’on privilégie un versoir cylindrique pour les sols sableux et/ou graveleux. » La taille du versoir doit évidemment prendre en compte la forme de la vigne pour éviter de taper dans le cep. La dimension et la forme plus ou moins plate et fuyante du col-de-cygne sont à décider en fonction de la hauteur et du port de la vigne, mais aussi du volume de terre : si l’enherbement est régulièrement important au moment du décavaillonnage, un col-de-cygne avec un peu plus de dégagement est à privilégier. Plusieurs constructeurs proposent, en plus de l’effacement de l’interceps, une sécurité sur le corps pour que la pièce travaillant s’escamote au cas où elle viendrait buter sur le cep.

Peaufiner le désherbage

Parfois précédée d’un soc étroit (de type côte-de-melon) ou d’un disque, la charrue décavaillonneuse est souvent complétée d’une petite lame cure-cep à sécurité mécanique qui vient lécher la souche et peaufiner le désherbage à proximité du pied de vigne. Peu gourmande en puissance de traction, elle évolue à des vitesses généralement autour de 2,5 à 4 km/h, voire 5 km/h. « Elle permet de retarder le passage de l’outil intercep suivant dans la saison, voire de réduire le nombre de passages si les conditions sont sèches », explique Fabrice Dulor.