FDAC
« L'orage du 1er mai restera dans toutes nos mémoires »

Christopher Levé
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Lors de l’assemblée générale de la FDAC, le président, Adrien Michaut, est revenu sur le millésime 2023, mais aussi sur les récents orages de grêle qui ont dévasté une partie du vignoble du Chablisien.

Chablis
Chablis et ses environs ont fortement été touchés par l'orage de grêle du 1er mai.

Lorsque l’on parle du millésime 2023, Adrien Michaut, président de la FDAC, a rappelé « qu’après quelques nuits à surveiller le thermomètre, la saison était lancée. Il y a eu des pluies assez conséquentes en début de campagne, de grosses attaques de mildiou sont intervenues dans nos régions. Pour préserver cette récolte, nous, vignerons, avons tous réalisé un travail considérable. Ainsi, arrivé à la vendange, les résultats étaient là : la récolte fut belle et la qualité prometteuse », se réjouit-il.
De quoi faire, pour beaucoup, du VCI. « Conscients que nos assurances récoltes arrivent en bout de course, la mise en place d’un VCI est une évidence aujourd’hui sur notre vignoble. L’augmentation de 2 hl/ha du VCI nouveau ces deux dernières années est une belle amélioration qui, sans doute, a pu sauver 20 000 hl de la distillation. À l’heure d’aujourd’hui et compte tenu des aléas climatiques encore bien présents en 2024, ces VCI seront bien utiles ».
Si la récolte est encore loin, on peut déjà affirmer que 2024 ne ressemblera pas à 2023 pour le vignoble du Chablisien. « Quatre nuits de gel et plusieurs orages de grêle, du 15 avril au 1er mai, sont venus nous rappeler que mère nature peut parfois être violente », confie Adrien Michaut. « La violence incomparable de l’orage du 1er mai restera dans toutes nos mémoires. Malgré la mise en marche de nos diffuseurs (les canons anti-grêle), cette super cellule orageuse a dévasté plus de 1 000 ha du vignoble du Chablisien, causant entre 40 et 100 % de dégâts selon les secteurs ».
Il poursuit. « Dorénavant, nous avons la volonté de pouvoir augmenter le VCI à 15 hl/ha, afin d’être encore plus efficace face aux aléas de plus en plus intenses. Aussi, à l’heure du développement des énergies renouvelables et des contraintes carbone, gardons aussi à l’esprit que la pérennité de notre vignoble va aussi avec des pratiques de plus en plus vertueuses ».

La flavescence dorée est surveillée

Lors de la dernière campagne, comme le rappelle Adrien Michaut, « plusieurs pieds contaminés ont été découverts sur la commune de Maligny. La lutte doit s’intensifier dans ce secteur, notamment par l’arrachage des pieds symptomatiques mais aussi par l’élargissement de la zone de traitement obligatoire ».
Le climat inquiète, les maladies aussi, tout comme le manque de main-d’œuvre qui persiste. « Cette pression est de plus en plus difficile malgré notre mobilisation. Doit-on aller plus loin ? », s’interroge le président de la FDAC. « Notre métier est stigmatisé par de nombreuses personnes. Faisons-le découvrir et formons du monde à la sensibilisation de la vigne ».
Adrien Michaut a toutefois pointé un point positif : « On constate que le chablis est toujours très porteur sur les marchés nationaux et internationaux. Réjouissons-nous car de nombreux vignobles n’ont pas cette chance et sont en difficulté France, seules la Champagne et la Bourgogne s’en sortent bien. Certes, les stocks de vin sont en hausse, mais ne soyons pas court-termisme : le stock fait partie intégrante de la vie d’une entreprise viticole et cela fait souvent la force d’une exploitation. Continuons à bien valoriser nos vins ainsi que leurs qualités », conclut-il.