À Charolles
Le concours régional de fromages fermiers de retour en Saône-et-Loire

Propos recueillis par Marc Labille
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Charolles, en Saône-et-Loire, accueillera le concours régional de fromages fermiers le 22 juillet. Un évènement important pour la filière départementale, organisé dans le cadre des 40 ans de l’Ambassade du Charolais qui donnera lieu à une journée de rencontres, débats, découvertes et animations gourmandes… Jean-Philippe Bonnefoy, président du syndicat des éleveurs caprins de Saône-et-Loire, nous en dit plus.

Le concours régional de fromages fermiers de retour en Saône-et-Loire
Pour Jean-Philippe Bonnefoy, le concours régional des fromages fermiers est l’occasion de rappeler la vitalité de ce secteur.

Le concours régional de fromages fermiers est-il un évènement attendu pour les éleveurs fromagers de Saône-et-Loire ?

Jean-Philippe Bonnefoy : « Il y a longtemps que le concours régional n’avait pas eu lieu dans le département. Avant, il tournait dans les quatre départements bourguignons, puis il est resté pendant quelques années à Nuits-Saint-Georges, en Côte-d’Or. Redevenu tournant, il a eu lieu dans la Nièvre l’année dernière et cette année, il sera à Charolles avec le quarantième anniversaire de l’Ambassade du Charolais ! C’est un évènement important, toujours organisé en parallèle d’une autre manifestation ».

Le fait qu’il soit couplé avec le 40e anniversaire de l’Ambassade du Charolais est-il une opportunité ?

J.-P.B. : « Oui, ce sera l’occasion de rappeler l’importance de la filière fromagère fermière en Saône-et-Loire. La Saône-et-Loire compte 16 000 chèvres sur les 25 000 détenues par la région. 80 % des élevages caprins du département produisent des fromages fermiers avec une grande diversité de produits dont les deux AOP mâconnais et charolais. L’un des objectifs du concours est de mettre en lumière la richesse de cette production fermière au lait cru ».

Le concours régional de fromages fermiers sert-il à promouvoir ces fromages auprès des consommateurs ?

J.-P.B. : « Oui, c’est une belle exposition médiatique pour la filière. La presse est invitée et les palmarès sont publiés après le concours. L’évènement a aussi l’intérêt de rassembler une soixantaine de jurés. Ce sont des professionnels acteurs de la filière, producteurs, fromagers, affineurs… Il y a aussi des amateurs… Ce sera l’occasion de leur faire découvrir tous ces fromages qui méritent d’être connus ».

Quel message adressez-vous aux producteurs de fromages fermiers ?

J.-P.B. : « C’est important de participer. Obtenir une médaille en concours, c’est quand même encourageant. Et puis, il y a un volet pédagogique puisque tous les avis du jury sont retransmis aux producteurs. Cela permet toujours d’améliorer ses fromages. C’est aussi très intéressant de faire partie du jury. Se retrouver à une table avec d’autres jurés producteurs, professionnels, clients, devant une grille de dégustation à remplir… Cela apprend à goûter des fromages, à mettre des mots sur des ressentis… Les concours permettent de se confronter à l’excellence ».

L’Ambassade a choisi de consacrer cette journée à l’avenir de la Charolaise, de son mode d’élevage et de ses territoires. Comment voyez-vous l’avenir de la production fromagère fermière en Saône-et-Loire ?

J.-P.B. : « Comme la viande bovine charolaise, nos fromages fermiers sont le fruit d’un élevage traditionnel typique de la région, de la Saône-et-Loire et du Charolais-Brionnais. Une activité vertueuse, basée sur l’exploitation de l’herbe, le pâturage, les bons fourrages, les paysages… Elle est importante pour le territoire. Il y a une vraie demande de la part des consommateurs pour nos fromages fermiers et les systèmes d’élevage qui les produisent. Le nombre de chèvres et celui des éleveurs se stabilisent aujourd’hui en Saône-et-Loire. Malgré l’astreinte et la charge de travail, le renouvellement des générations se fait plutôt bien dans notre filière. Nous enregistrons une dizaine d’installations par an en fromages fermiers dans le département. Mais pour s’installer en production fermière, il faut bien maîtriser les trois métiers qui constituent notre activité : l’élevage, la transformation, la vente. Les aides sont rares et on travaille avec du vivant. Une formation spécifique est indispensable et pour cela, le Certificat de Spécialisation et le BPREA dispensés à Davayé sont très importants ».

 


Exergue : « Les concours permettent de se confronter à l’excellence »

Inscriptions ouvertes jusqu'au 18 juin

Le concours régional des fromages fermiers aura lieu le samedi 22 juillet de 9 heures à 12 heures au parc des expositions de Charolles. Organisé par la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire et le Centre Fromager de Bourgogne, avec le soutien du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, il est ouvert à tous les producteurs fermiers de Bourgogne et tous les fromages sont acceptés : lactiques frais, mi-sec, affinés, à croûte lavée, pâte pressée, pâte molle… mâconnais AOP, charolais AOP, crottin de chavignol AOP, soumaintrain IGP, chaource AOP, époisses AOP, cabrache du Morvan, vézelay, nivernais… Tous les producteurs sont encouragés à participer. Ils sont aussi invités à intégrer le jury de dégustateurs. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 18 juin auprès de Sandrine Carrier 07 85 96 56 26 - centre.fromager@sl.chambagri.fr

Le Cnaol défend des mesures de contrôles adaptées

Le Conseil national des appellations d’origine laitières (Cnaol) « défend une adaptation des mesures de contrôle en fonction des situations », indiquait-il dans un communiqué le 27 avril. Depuis plusieurs mois, les Organismes de défense et de gestion (ODG) travaillent sur la révision des plans de contrôle associés aux cahiers des charges pour « renforcer l’efficacité des contrôles officiels ». Leur organisation représentative, le Cnaol, considère que la situation des « AOP isolées, réalisant de faibles volumes et avec de nombreux fermiers », doit être prise en compte. Le coût des contrôles est particulièrement lourd pour les petits transformateurs de ces filières, et notamment pour beaucoup de producteurs de fromages de chèvre AOP. « Les coûts de contrôle explosent. Il faut trouver des solutions pour ne pas mettre en difficulté ces AOP tout en répondant aux exigences de contrôle », explique le président du Cnaol, Hubert Dubien. Pour conjuguer renforcement des contrôles et cohérence économique, le Cnaol envisage « des contrôles peut-être plus fréquents, mais plus ciblés ». Le conseil travaille sur ce sujet avec les organismes de contrôle externes et l’Inao (Institut national de l’origine et la qualité). Plus de 9 000 contrôles internes et externes sont réalisés chaque année chez les opérateurs des produits laitiers AOP.