Éleveur : l'engagement d'une vie
Le Gaec Compot Valentin et Éric (composé également d’Annick) sera pour la première fois au Salon de l’agriculture à Paris, avec Rosarium suitée par deux veaux (Ulysse et Uranus).

« C’est une véritable fierté d’aller au Salon de l’agriculture à Paris, mais, on ne sait pas trop à quoi s’attendre comme c’est notre première fois » indique Eric Compot, 60 ans qui est sélectionné avec ses deux associés (Valentin, 26 ans, son fils, et Annick, 59, l’épouse d’Eric) pour participer au Salon. Ils y présenteront Rosarium, 30 mois (mère Cerise : donneuse d’embryons, et père : Olympe du Gaec Combette - 18), née sur l’exploitation, suitée par deux veaux Ulysse et Uranus (père : Mister PP – porteur du gène sans corne). Valentin précise : « Ils sont les premiers à être sans corne sur notre exploitation ».
En deux teintes
Eric, installé depuis 1985, est sélectionné pour la première fois : « nous sommes ravis, d’autant plus que Rosarium est née ici à Marcilly (Beaumont-Sardolles). C’est une belle représentation pour notre cheptel et un superbe moyen de nous faire connaître », avant d’ajouter : « Même s’il n’y a moins d’achats sur le Salon, ce n’est pas grave puisque les résultats sont connus via les réseaux sociaux et les médias ; offrant une visibilité à la clientèle internationale ». De son côté, Annick évoque l’organisation et le financement qu’un tel déplacement nécessite et « sans avoir l’assurance de retombées commerciales positives pour l’exploitation. De plus, le Salon tombe pendant les vêlages ce qui ne facilite rien, décaler la date permettrait aux éleveurs une plus grande disponibilité ».
Le travail d’une vie
Malgré tout, Eric insiste : « Depuis 1985, nous avons toujours évolué pour correspondre au mieux aux critères de la race tout en gardant à l’esprit les goûts des clients et les nôtres. Ces derniers vont vers un fort développement squelettique tout en ayant une facilité de vêlage et des qualités maternelles ». Valentin complète : « Ce que mes parents ont fait, et ce que je vais continuer, est représentatif de ce que font tous les éleveurs dans leurs recherches génétiques. Leurs travaux ont permis que la race s’adapte aux demandes, comme aujourd’hui avec la facilité de vêlage ou encore le sans corne – de plus en plus sollicité pour des raisons de sécurité. Le monde du Charolais a su se réinventer sans jamais perdre le cap ».
Diffusion de passion
Valentin évoque enfin : « La race apparaît dans d’autres régions, preuve qu’elle est attrayante pour le poids carcasse ou encore pour la qualité de la viande. Certes, il est fort probable que les volumes consommés se réduisent, mais je suis convaincu que le Charolais sera toujours recherché pour sa qualité ou son goût. L’élevage a un avenir, même si les reprises sont de plus en plus compliquées et que les contraintes refroidissent les jeunes. Le Salon sera peut-être le moment pour mieux faire connaître tout ce qui compose notre vie puisque chez nous on peut dire que l’élevage est une histoire de famille ». Pour rappel, dans la famille Compot, les grands-parents étaient éleveurs, de même qu’une des deux filles d’Eric ou encore ses frères et cousins. Eric conclut : « Nous avons hâte de comparer notre travail à celui des autres éleveurs présents à Paris, car eux aussi ont œuvré d'arrache-pied pour y parvenir. Comme j’aime à le dire, notre métier c’est du non-stop 364 jours par an… pour arriver à la dernière journée qui est le salon et où l’on peut se détendre un peu ; éleveur c’est l’engagement d’une vie ! ».