Stages à l'étranger
Allez voir ailleurs

Chloé Monget
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Dans le cadre de leur cursus, les élèves du Legta de Challuy ont la possibilité d’effectuer des stages à l’étranger. Certains reviennent sur leurs expériences.

Allez voir ailleurs
Tous les ans, le Legta de Challuy organise des portes ouvertes pour faire découvrir les formations. Ici à gauche, Stéphanie Moulin accueille les familles.

Le Legta de Challuy propose, comme d'autres établissements scolaires agricoles, des stages à l'étranger via des partenariats. Pour rappel, le Legta compte aujourd'hui quatre partenaires au Québec, un en Italie, un en Chine, un en Grèce et en Slovénie. Stéphanie Moulin, enseignante en gestion et coordinatrice du BTS ACSE, complète : « Nous souhaitons étoffer ce panel afin d'aller encore plus loin dans l'offre pédagogique. Pour ce faire, nous sommes à la recherche de partenaires en Espagne et en Finlande ». Afin de comprendre l'impact de ces propositions sur le parcours des élèves, certains partagent leurs expériences. 

Dorine Villatier, 20 ans, BTS ACSE 2e année
Dorine Villatier dans l'exploitation à Courmayeur en Italie. Crédit photo : Dorine Villatier.

Dorine Villatier, 20 ans, BTS ACSE 2e année

« J’ai effectué un stage de 2 mois en Italie, car j’avais envie de travailler dans les alpages, mais pas trop loin de la frontière avec la France. Ainsi, j’ai eu une opportunité dans un élevage situé dans la commune de Courmayeur dans la vallée d’Aoste. Plus précisément, il s’agissait d’un élevage caprin avec transformation fromagère, le tout sur 100 ha. Ne parlant pas un mot d’italien, j’ai utilisé l’anglais durant deux mois. Mais, comme je compte y retourner pour faire une saison, je vais essayer d’apprendre la langue avant. Cette expérience m’a indéniablement fait grandir et prendre en autonomie, puisque je n’avais ni mes parents ni mes professeurs dans les parages. De plus, ce stage permet d’engranger des connaissances inconnues jusqu’ici, notamment sur la gestion des animaux et les contraintes (comme le prix du foncier, puisque là-bas les prix des terres sont exorbitants). Enfin, au-delà du professionnel, j’ai pu ouvrir mes horizons en vivant avec la famille d’exploitants italiens, c’était une belle découverte. Je pense que si on a la motivation pour faire cette expérience, il faut foncer car on a tout à gagner ». Pour l’avenir, Dorine souhaiterait poursuivre ses études, voir d’autres exploitations à l’étranger et s’installer ensuite.

Kévin Germain, 19 ans, BTS Gemeau 2e année
Kévin Germain durant son stage d'entreprise au Québec, ici en Gaspésie. Crédit photo : Kévin Germain.

Kévin Germain, 19 ans, BTS Gemeau 2e année

« Durant 2 mois j’ai fait le choix de partir en stage au Québec. Le fait de ne pas être très fort en anglais ne m’a pas forcément posé de problème puisque la majorité des gens parlaient français. Mais, savoir parler anglais peut tout de même faciliter l’intégration. Cette expérience était un gros défi pour moi car je n’avais jamais quitté la France. J’ai donc pris l’avion pour la première fois de ma vie ! Une fois sur place, j’ai été technicien d’essai de protocole en station de recherche, c’était très enrichissant et, j’ai eu aussi l’occasion de faire de la mesure de débit. J’ai beaucoup apprécié les différences avec la France notamment sur la gestion du travail car ils mettent un point d’honneur à avoir beaucoup de temps libre. Pour ma part, je travaillais de 8 heures à 15 heures. De ce fait, j’ai été beaucoup livré à moi-même. Mes parents ne voyageant pas, j’ai donc choisi de les faire voyager avec moi en visitant le pays au maximum. Je pense avoir gagné en autonomie puisque durant le séjour je devais me débrouiller. Au début, cela n’a pas été facile, et je me suis beaucoup remis en question. Au fil du temps, j’ai su apprécier cette chance. Aujourd’hui, je ne regrette rien car j’ai découvert des paysages magnifiques et une culture intéressante. Cela m’a ouvert les yeux sur d’autres destinations où j’aimerai aller comme l’Islande ou la Norvège. Avec du recul, je me dis que j’ai trop réfléchi avant de me décider à partir. Je suis désormais persuadé que si on a l’occasion de faire ça, il faut foncer car on trouve beaucoup d’avantages à voir les choses de nos propres yeux ; ce qui n’a pas de prix. Je n’oublierai jamais cette opportunité d’autant plus que j’ai gardé de très bons contacts avec les gens là-bas. J’ai d’ailleurs eu 3 propositions d’emplois, que j’ai refusées car je souhaite poursuivre mes études ici ». À terme, Kévin désirerait devenir technicien en aquariologie, mais il insiste : « je ne me ferme aucune porte ».