Préfecture
Une opération nationale d'abandon simplifié des armes

Christopher Levé
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Du vendredi 25 novembre au vendredi 2 décembre, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer organise une opération nationale d’abandon simplifié des armes, piloté par le SCAE (service central des armes et explosifs). Dans l’Yonne, c’est auprès des commissariats de Sens et Auxerre, ainsi qu’à la brigade de gendarmerie d’Avallon qu’il sera possible de venir déposer son arme, ou bien de la faire enregistrer.

Préfet
Pascal Jan, préfet de l'Yonne.

Si la France compte près de 5 millions de détenteurs légaux d’armes, l’État estime qu’au moins 2 millions de Français en détiendraient de manière non régularisée, principalement de chasse ou issues des Première et Seconde guerres mondiales. Afin d’abandonner ces armes, ou bien de les faire enregistrer, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer organise une opération nationale d’abandon simplifié des armes, du 25 novembre au 2 décembre.
« L’idée est de simplifier au maximum la procédure, sans poursuite, sans contravention, pour que l’on puisse identifier le nombre d’armes sur le département », explique Pascal Jan, préfet de l’Yonne.
Dans le département, le choix s’est porté sur les commissariats de Sens et Auxerre, ainsi que sur la brigade de gendarmerie d’Avallon, pour accueillir les Icaunais sans interruption de 9 heures à 17 heures. À noter que le commissariat d’Auxerre sera ouvert tout le week-end du 26 et 27 novembre.
« L’idée est aussi de sensibiliser les gens sur le fait que posséder une arme n’est pas anodin, qu’il y a un vrai danger potentiel derrière. Mais on n’est pas là pour pister les personnes, plutôt pour les mettre dans la légalité. Ce n’est pas une opération de police, c’est une opération de transparence, d’identification et de relevée des armes. L’objectif est d’inciter les personnes à être en règle pour que, le moment venu, ne pas être dans l’inégalité et se voir appliquer des sanctions. Car beaucoup ne savent pas qu’il faut déclarer une arme », poursuit le préfet.

Des armes destinées à être détruites

Et dans l’Yonne, il y a des armes. « C’est un fait », assure Marion Aoustin-Roth, directrice de cabinet du préfet de l’Yonne. « L’Yonne est un territoire avec beaucoup de chasseurs. On a 33 000 chasseurs. On a donc plusieurs milliers de personnes qui ont des armes de chasse. On a donc tout intérêt dans le département à savoir correctement accompagner ces gens ».
Alors, comment procéder ? « Pour les déclarations, cela se fait sur photo de l’arme. En revanche pour le dépôt, il faut transporter l’arme afin de la faire identifier par les forces de sécurité intérieures qui sont compétentes pour recueillir les spécificités des armes et identifier leurs propriétaires. Les armes sont ensuite rassemblées pour la destruction », détaille le préfet.
Pour ceux qui souhaiteraient conserver leurs armes, cela peut se faire également en ligne, depuis le système d’information sur les armes (SIA, sia.detenteurs.interieur.gouv.fr). « Il existe depuis le début de l’année 2022 », indique Marion Aoustin-Roth. « Lors de cette semaine d’opération nationale, les personnes qui ont des difficultés à utiliser ce logiciel pourront en profiter pour venir nous voir et nous demander de l’aide. C’est aussi une opération de soutien numérique ».
Tout au long de l’année, la régularisation d’une arme se fait auprès de la préfecture. Quant au dépôt, cela peut se faire auprès des forces de l’ordre (commissariats ou gendarmeries) ainsi que dans la dizaine d’armureries du département.
Si cette opération est une première en France, elle existe déjà à l’étranger, notamment au Royaume-Uni depuis plusieurs années. Une opération qui a vocation à être reconduite les prochaines années dans l’hexagone, comme elle l’est déjà en Outre-mer.