51e Salon de la biodiversité et de la basse-cour

Préserver la génétique

Traditionnel rendez-vous de l’automne, le Salon de la biodiversité et de la basse-cour allié à la 96e exposition nationale avicole se tenait les 14 et 15 octobre à Nevers, au Centre Expo. Organisées par l’association Aviculture Nivernais Morvan, ces éditions ont réuni : « une plus grande diversité de race avec 200 variétés (pour l’avicole uniquement) et 1 100 au total » souligne Denis Geoffroy, trésorier de l’association d’Aviculture Nivernais-Morvan et commissaire général de l’exposition. Pour lui ce salon est : « toujours un moment de promotion des races, avec la recherche continue de soutien des pouvoirs publics dans nos actions car notre passion est de plus en plus complexe à faire perdurer ».

Un soutien recherché

En effet, si cette rencontre est : « un moment attendu par tous les visiteurs et passionnés, elle n’aura pas lieu à Nevers l’an prochain car le centre sera en travaux. Nos moyens financiers étant ce qu’ils sont, nous n’avons pas encore trouvé de lieu adapté pour proposer une nouvelle édition. Nous sommes donc en recherche de soutiens ». Dans une optique d’attirer l’attention des pouvoirs publics, l’association avait convié élus et responsables politiques à l’inauguration. Ainsi, certains ont répondu à l’appel comme Michaël Galy (Préfet de la Nièvre), Perrine Goulet (députée), Nadia Sollogoub, (sénatrice), Sandra Marillier Germain (conseillère régionale), Martine Gaudin (conseillère départementale), Anne Wozniak (adjointe au maire de Nevers) et Jean-Luc Dechauffour (conseiller municipal de Nevers). En sus de cette recherche de soutien, l’association Aviculture Nivernais Morvan et l’Association Nationale des Éleveurs de lapins de races Feu, feh, chinchilla et dérivés (ANEF) ont pu échanger. Eddy Mayeur, président de l’ANEF et vice-président de la Fédération Française de Cuniculiculture détaille quelques points.

« Pour la plupart des éleveurs avicoles, cette activité n’est pas professionnelle. L’aviculture, comme nous la pratiquons en tant qu’éleveurs sélectionneurs amateurs, est très méconnue par les pouvoirs publics ce qui mène à des inepties réglementaires puisque nous tombons sous les lois dédiées à l’élevage intensif et celles des particuliers. Parmi ces étrangetés, des instituts spécialisés ont dû prouver que les lapins élevés en parc à plusieurs se battaient et ne pouvaient être élevés de la sorte. Dans la même veine, les échanges d’animaux de pays en pays sont de plus en plus restreints, limitant ainsi le brassage génétique nécessaire. Certaines espèces historiquement considérées de la basse-cour ne le sont plus aujourd’hui, retirant encore un peu plus de visibilité pour ces animaux lors de salons. Pour améliorer cela, un énorme travail pédagogique doit être mené. À nous d’aller vers les élus pour expliquer tout cela ». En parallèle, il évoque une problématique.

L’utilité de l’Histoire

« La majorité des éleveurs ne sont pas professionnels et même si nous sommes tous passionnés, notre travail de préservation des races engendre des frais. Avec l’augmentation des coûts de l’alimentation ou du matériel, nous devons nous réinventer pour que notre activité soit reconnue par tous et pour trouver des débouchés. Nous pensons à faire une communication sur l’histoire des races qui sont, pour certaines, bourrées de belles anecdotes. Par exemple, le lapin Chinchilla a été créé dans les années 1910 afin d’avoir une fourrure similaire à celle du Chinchilla mais à un coût plus réduit. Pour moi, s’intéresser à l’histoire, c’est comprendre la finalité des races et les préserver, c’est pérenniser un patrimoine génétique unique. Nous travaillons avec l’Inrae pour tout cela. Il est clair que la modification de la vision sociétale sur ces animaux - considérés comme animaux de compagnie – n’a pas aidé à maintenir les effectifs, puisque leur utilité a été réduite. À nous de les diffuser pour garder ces standards génétiques vivants ». Denis Geoffroy conclut : « Même si nous comptons cinq nouveaux adhérents, tous ayant présenté des animaux primés, force est de constater que l’avenir est incertain. Nous espérons qu’une prise de conscience sur l’importance de nos actions, des pouvoirs publics et des particuliers, permettra de faire avancer certains sujets dans le bon sens ».