Chambre d'agriculture
Moissons, vendanges, récoltes fruitières... Ce qu'il faut retenir de la session (1/2)

Christopher Levé
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La session de la Chambre d'agriculture de l'Yonne s'est tenue le jeudi 15 octobre. Un point sur les différentes récoltes a été fait : céréalière, viticole et arboricole. 

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Dans le Chablisien, les rendements varieraient de 30-40 à 70 hl/ha dans les vignes.

« D’une manière globale, les cultures de printemps ont particulièrement souffert de la sécheresse du mois de mai. Les cultures d’hiver mieux implantées ont davantage supporté ces conditions. Cependant, une grande hétérogénéité est à noter, liée à la profondeur des sols et donc à leur réserve en eau. Comme souvent, les moyennes cachent des situations individuelles parfois dégradées », lance Arnaud Delestre, président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, lors de la session de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, qui a eu lieu le jeudi 15 octobre, à Auxerre.
En orge d’hiver, le niveau de rendement est moyen et très hétérogène. « Il se situe à 70 q/ha avec un correctif de + 5 pour le Sénonais, de – 5 en Puisaye et de 50 q/ha sur les plateaux », précise-t-il. « Le calibrage est faible en général, provoquant parfois des déclassements. Le niveau de protéines est globalement bon allant de 9,5 à 11,5 ».
La bonne surprise est pour les colzas. Les rendements sont « bons à très bons (35-40 q/ha) sur certaines régions sauf en Puisaye (30 q/ha) et sur les plateaux de Bourgogne (25 q/ha) ».
En blé, « les rendements sont très hétérogènes et moyens dans l’ensemble (de 35 à plus de 90 q/ha). Le niveau de protéines requis à 11,5 % n’est atteint que dans 60 % des cas », continue Arnaud Delestre. « Il faisait si chaud en fin de végétation que les plantes n’ont pas absorbé d’azote, parfois même le dernier apport n’a pas été effectué tant son efficacité n’était pas attendue. Le poids spécifique est correct à 77,5 tout comme les premiers Hagberg ».
Les orges de printemps, elles, ont réalisé tout leur cycle dans un sol sec. « Les résultats sont décevants, presque qu’aussi bas qu’en 2020 : 45 à 50 q/ha et 30 à 40 q/ha sur les plateaux ».
Enfin, les rendements des pois sont mauvais : moins de 30 q/ha en moyenne et 20 q/ha sur les plateaux. « Les pois d’hiver et de printemps ont souffert du sec, du gel et de bactérioses. La floraison a parfois eu lieu en pleine canicule. Les fleurs ont séché avant d’être fécondées ».

Des vendanges aux résultats prometteurs

Les vendanges se terminent dans le département et dans le Chablisien, « elles semblent prometteuses » ce qui est inattendu avec le déficit pluviométrique de cette année. « Cependant, la situation n’est pas uniforme. Certains secteurs marquent leur différence géologique tandis que des parcelles se démarquent par leur porte-greffe », constate Arnaud Delestre. Les rendements varieraient ainsi de 30-40 à 70 hl/ha. L’équilibre acidité/sucre a, lui, provoqué quelques récoltes précoces.
Dans l’Auxerrois, « globalement la qualité et les rendements sont au rendez-vous ». Ces bons résultats cachent des situations individuelles plus dégradées (gel, grêle, sécheresse sur les jeunes vignes…). « En rouge, les caves sont vides, les stocks sont à refaire et les cours semblent prometteurs en rouge comme en blanc. Les blancs ont mûri lentement. La vendange a été plus longue que prévu, ce qui n’est pas un problème au regard de l’excellent état sanitaire ».
Quant à l’Aligoté et au Chardonnay, « ils ont reconstitué leur potentiel de rendement ».
En arboriculture, « l’Auxerrois a été sévèrement touché par le gel printanier puisque les cerises et prunes ont subi de manière localisée des pertes allant de 85 à 100 %. En pomme, l’impact s’est limité à 30-40 % mais la sécheresse estivale provoque la chute des fruits avant maturité. Jusqu’à 60 % sont perdues », analyse le président de la Chambre.
« Dans le Sénonais, les vergers irrigués n’ont pas eu la possibilité de réguler la température par l’aspersion en raison des restrictions d’eau. Les pommiers, poiriers et leurs fruits ont subi un stress thermique si bien que 20 % de la récolte est perdue, tombée au sol ».