Saulieu
La Fête du Charolais à l'horizon

AG
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Le rendez-vous du comice de Saulieu se tient les 18, 19 et 20 août. Rencontre avec un éleveur fraîchement installé, qui prépare l'évènement.

La Fête du Charolais à l'horizon
Benoît Rummler a repris la ferme de Jean-Louis Bolatre à Liernais.

Cette première participation en tant qu’exposant « à son nom », Benoît Rummler l’attend avec impatience. Ce jeune homme de 21 ans installé depuis le mois de mars est un grand passionné d’élevage et voit beaucoup d’intérêt à prendre part à ce concours de boucherie : « Jusqu’à présent, je m’y rendais avec ma mère, qui elle aussi élève des animaux. Je connais bien ce rendez-vous ! La Fête du Charolais est toujours très conviviale, les éleveurs prennent plaisir à s’y rendre et j’en fais partie. Nous nous côtoyons et échangeons sur le métier, c’est très positif. Le concours permet de se confronter aux meilleures bêtes des meilleurs cheptels : il n’y a rien de tel pour se comparer et progresser, surtout pour un jeune comme moi. Sur l’aspect communication, il me paraît primordial de montrer notre savoir-faire au grand public. Aussi et surtout, le but d’un concours d’une telle renommée est de valoriser nos animaux, cela va sans dire ». Benoît Rummler développe tout particulièrement ce dernier point : « l’an passé, avec ma mère, nous avons eu la chance de remporter le prix d’honneur des génisses de 3 ans, non-naisseur. La plus-value par rapport aux ventes en ferme a frôlé voire atteint les 2 euros/kg. Sur une bête de plus de 550 kg, cela vaut forcément le coup. Nous l’avons vendue à Benoît Busin, nouveau boucher à Planchez ».

Une solide formation

Titulaire d’un Bac pro CGEA obtenu à Fontaines (71), Benoît Rummler s’était orienté vers un BTS Acse à Château-Chinon (58), mais les « années covid » ont fini par le dissuader de continuer. Le jeune Côte-d’orien souhaitait faire son entrée dans le monde du travail le plus rapidement possible, il a aussitôt intégré la société Tarteret à Cussy-les-Forges : « j’y ai travaillé durant deux ans et demi, c’est là que j’ai tout appris ! Mon passage dans cette entreprise de négoce et d’engraissement de bestiaux a été extrêmement positif pour moi, toutes les missions qui m’ont été confiées me servent dans ma nouvelle vie de chef d’exploitation ». Benoît Rummler a saisi l’opportunité de s’installer un peu plus tôt que prévu : « j’aurais bien aimé continuer chez Denis Tarteret mais mon rêve était de travailler un jour dans ma propre ferme. En juin 2022, j’ai appris que Jean-Louis Bolatre allait partir en retraite à Liernais et je me suis positionné pour reprendre ses bâtiments. Mon arrivée est donc effective depuis trois mois seulement ». Le jeune éleveur, parti de zéro en termes d’animaux, développe son cheptel et compte aujourd’hui une centaine de bovins : « il y a environ 80 laitonnes. L’idée est de les faire profiter au maximum de l’herbe puis de les vendre en Italie à 350-400 kg. Les autres bovins sont des génisses et des vaches. J’achète des lots aux marchés de Corbigny, de Moulins-Engilbert ou directement dans des cours de ferme. À la base, je voulais un peu plus de vaches et de génisses à mon installation mais l’inflation m’a freiné dans mon élan : c’est la raison pour laquelle j’ai une grande majorité de laitonnes. D’ici le 1er janvier, je vais viser les 150 bêtes en permanence sur l’exploitation. J’envisage également de me lancer dans les naissances, et faire construire un nouveau bâtiment ».

C’est son truc

L’engraissement est de loin l’activité préférée de Benoît Rummler. La Fête du Charolais est une motivation supplémentaire pour produire de très bonnes bêtes et de les « bichonner » le plus possible : « pour cette édition 2023, je présente trois, voire quatre animaux à Saulieu : deux vaches de 5 ans et deux génisses de deux ans. D’ici quelques semaines, je vais incorporer un peu plus de graines de lin dans les rations, pour apporter davantage de matières grasses. Le reste de l’alimentation est composé de tourteaux de colza, de maïs aplati, de pulpes de betteraves, de drêches de blés, de luzerne déshydratée et de foin à volonté, sans oublier un peu de mélasse. Un mois avant le concours, il faudra aussi penser à dresser les animaux ! ». Benoît Rummler a toujours eu cette passion pour les animaux de boucherie, sans même attendre l’augmentation des cours de la viande : « cela n’a pas été un élément déclencheur, j’ai toujours aimé cela. D’ailleurs, je tiens à préciser que la marge n’est pas forcément plus élevée pour les éleveurs, à cause de toutes nos charges qui ont doublé, voire triplé sur nos exploitations. Si la viande avait suivi la même dynamique que les charges, les cours devraient être aux environs de 9 euros/kg, nous en sommes très loin ! Pour ne rien arranger, ce sont surtout les vaches R = ou R + qui ont le plus augmenté, pas les nôtres. Pour les engraisseurs, mieux vaut travailler avec un bon boucher pour s’assurer un minimum de marges dans son activité ».

 

deuxième photo
Le jeune Côte-d'orien présentera trois, voire quatre animaux, dont cette très belle vache de cinq ans.